Quoique minoritaires, ils sont actifs et omniprésents aux USA, du plus modeste au top du pouvoir, et inclut notre « héros », un fermier moyen, autoritaire, jeune veuf travailleur, beau et plein de qualités. Tendresse et bienveillance gouvernent son quotidien, en famille, au saloon, à l’église, aux petites fêtes municipales, au travail dans les champs, avec ses enfants, sa vieille maman, et ses bons amis.
Sauf que la nuit il leur arrive d’organiser une joyeuse partie de « chasse au nègre » dans la forêt, ou bien un confraternel week-end champêtre axé sur les entrainements paramilitaires, l’intégrisme religieux et autres cérémonies louées au Klan, où femmes et enfants sont bien sûrs conviés. Une agent du FBI tombe amoureuse de l’homme tout en infiltrant ce milieu avant de réaliser que coordonner des assassinats, des ratonnades ou des hold-up la conduit bien plus loin qu’elle ne le supposait.
Costa-Gavras nous fait habilement entrer par la porte de la bonhomie, plutôt que par les habituelles et infantiles caricatures, pour présenter cette confrérie de guerre sainte fascisante toujours pas d’un autre temps, et pour nous montrer de leur point de vue - il fallait oser, dans nos sociétés du prêt à penser -, la logique psychotique de leurs revendications de soi-disant légitime défense et de désinfection nationale, contre tous ceux qui avilissent la tellement glorieuse Amérique d’antan.
Au-delà de l’action policière et journalistique, le film évolue autour d’une histoire d’amour pourtant sincère mais vouée à l’horreur. A l’instar du spectateur, l’heureuse passion se mue en dégout progressif et réciproque qui exigera d’atteindre la limite du supportable.