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    M le Maudit
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    Nyns
    Nyns

    214 abonnés 749 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 janvier 2016
    M le Maudit, premier film parlant de Fritz Lang, premier long métrage sur un tueur en série, est une véritable pépite pour cinéphile pour bien d'autres raisons. Difficile à aborder de nos jours malgré tout, j'ai été étonné d'être si absorbé par ce vieux film des années 30 car en fait, il est superbement réalisé et parvient à mettre en avant les limites de la réflexion humaine que l'on peut toujours constater de nos jours. Sûrement même pour toujours. Ça c'était pour le côté éternel du film. Après on rentre dans la grande question, M le Maudit est-il un long métrage d'anticipation incroyable puisqu'il serait question ici du nazisme ni plus ni moins ? Rappelons que Fritz Lang était juif allemand et que son œuvre a tout bonnement été censuré par le 3ème Reich... Ça fait froid dans le dos, bien plus que des pseudos chef-d'œuvres sur cette triste époque de notre histoire européenne qui ont émergés en masse à la fin du XXè siècle... En tout cas il est difficile de ne pas être surpris par le côté universel du propos pour ces années là. Peter Lorre incarnant un tueur compulsif, un portrait psychologique étonnamment moderne, mais c'est sa prestation qui l'est d'autant plus. On retiendra son sifflement légendaire avant le terrible passage à l'acte, son regard ahuri et perdu ainsi que son plaidoyer déchirant faisant apparaitre la torture de l'homme assoiffé de sang. Après dans la forme, c'est très bien encore une fois pour l'époque, mais certains points sont un chouïa dérangeants. Notamment l'utilisation du silence total pour certaines scènes, je n'aime pas du tout, on sent la transition entre le muet et le parlant mais du coup ça gache un peu l'effet pour ma part, le film est peut être un peu trop long aussi. Enfin la pègre contre la police, il fallait y penser, et tout ça pour retrouver un seul homme... Le tueur d'enfant. Alors qui est le plus immoral et répugnant dans cette si vieille et indémodable histoire ?  Indispensable.
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    133 abonnés 1 619 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 janvier 2016
    Beaucoup ont écrit sur ce film. Le ciné club de Caen fait une analyse du film qui me correspond donc pourquoi se compliquer la vie : « La petite Elsie Beckmann est abordée dans la rue par un petit homme souriant qui, tout en sifflotant un air de Peer Gynt, lui achète un ballon à un marchand ambulant aveugle... Un peu plus tard, la presse annonce que le maniaque assassin d'enfants vient de faire une nouvelle victime. Le commissaire Lohmann fait procéder à de nombreuses rafles qui n'aboutissent qu'à désorganiser la pègre. Celle-ci, lasse d'être continuellement importunée, décide, à l'instigation de son chef, Schranker, de retrouver le criminel. Tandis que la police utilise des méthodes d'investigation scientifiques, la pègre fait surveiller la ville par les mendiants et les clochards. L'aveugle identifie M. grâce à l'air de Grieg. Un jeune voyou le prend en filature et réussit en le bousculant à imprimer sur son manteau un M. préalablement dessiné à la craie dans la paume de sa main.
    Se sachant découvert, M. se réfugie dans un immeuble administratif où il se cache après la fermeture des bureaux. Le chef de la pègre monte alors un véritable coup de main. Déguisé en policier, il se fait ouvrir, neutralise le concierge et introduit la bande à l'intérieur de l'édifice. Après de nombreuses recherches, M. est découvert et capturé. Mais un des gardiens réussit à donner l'alerte. Les truands s'enfuient sauf l'un d'eux, trop occupé à essayer d'entrer dans la chambre des coffres. Arrêté par les policiers, il avoue le véritable motif de cette opération et révèle que M. a été conduit dans une usine désaffectée. La pègre s'érigeant en Tribunal écoute M. qui expose son cas : elle le condamne à mort et il va être exécuté lorsque la police envahit la distillerie. Le meurtrier sera traduit devant une juridiction légale.
    Pour Lang, l'homme, comme habité du péché originel, doit toujours réprimer ses envies de meurtres. La démocratie devrait s'opposer aux pulsions bestiales, toujours renaissantes de l'homme, et plus encore de la foule. Mais les hommes politiques n'ont pas souvent le courage de faire de la démocratie ce rempart solide contre la sauvagerie.
    Dans M. le maudit, toute une société va se liguer pour éliminer un être nuisible et l'empêcher d'exister. Le film commence par une comptine : "Attends encore un peu, le méchant homme noir viendra avec sa petite hache. Il fera du hachi de toi... Tu es dehors." La petite fille, au centre, joue le rôle du bourreau et élimine de la vie les autres enfants. Dans un second cercle, elle entraîne le mouvement de la camera pour amorcer l'histoire du film : celle de la petite fille qui va être tuée par le vrai méchant homme noir.
    Le scénario languien fonctionne comme une succession de pièges qui s'enchaînent les uns aux autres. C'est le ballon qui conduit la petite fille à l'assassin. Et le ballon de baudruche qui s'envole avec l'âme d'Elsie reviendra hanter M. Enfin le montage alterné entre Schraenker, chef de la pègre et le préfet piègera M. Le montage alterné procède par raccords dans le mouvement et dans le texte. Ainsi le policier succède t-il à l'escroc dans un mouvement ascendant qui succède au mouvement descendant : l'un s'assoit l'autre se lève. Pickpocket et faussaire d'un côté, policier et enquêteurs de l'autre, se répondent en champ contrechamp dans le montage alterné. Cambrioleur et graphologue, police et pègre s'allient objectivement pour retrouver celui qui dérange l'ordre économique pour la pègre, l'ordre moral et politique pour la police. Par le montage, Lang révèle ainsi la similitude entre la pègre et la police, ces deux faces d'une même société. Seules les méthodes diffèrent : la pègre cherche des traces dans le présent, la police des traces dans le passé.
    Les notations sociales du film relèvent probablement de l'influence de Bertold Brecht. Mme Beckman reçoit le panier avec la même lassitude que l'autre blanchisseuse. Elle est la classe laborieuse sur laquelle tous les malheurs vont s'abattre. Son travail ne lui permet pas d'aller chercher son enfant à la sortie de l'école. Ceux qui peuvent se le permettre sont des bourgeois que l'on reconnaît à leurs beaux habits. »
    Approché par Goebbels pour être le réalisateur de la propagande nazi après ce film, Fritz Lang émigrera aux EU. Comment ne pas voir pourtant dans ce film l’attaque frontale à l’Allemagne de l’entre-deux guerres. La justice expéditive et arbitraire des hommes est condamnée ici avec fermeté au profit de valeurs démocratiques bases d’une justice équitable.
    Ici Fritz Lang conserve le fond d’expressionnisme allemand qui a fait son succès. Mais le traitement apporté à M le Maudit démontre dès les premiers instants le changement de style d’un cinéaste qui, cette fois, mise avant tout sur l’action et le rythme. Il reproduira ce dynamisme avec brio quelques années plus tard durant sa période hollywoodienne ; ce rythme plonge dès lors le spectateur dans une certaine paranoïa, Lang distillant scène après scène une tension imagée véritablement impressionnante. A ce titre, les séquences d’entame, utilisant encore les ficelles de l’expressionnisme, demeurent des modèles du genre, le cinéaste mettant en place les éléments d’une situation aussi dramatique que poignante. Assénant par ailleurs pour la première fois les quelques notes de bande sonore annonçant le meurtrier (un peu comme le firent Robert Mitchum et Charles Laughton 24 ans plus tard avec La Nuit du Chasseur), le réalisateur dispose, de manière intelligente, les ingrédients nécessaires à la construction d’une œuvre inoubliable.
    Là où Chaplin continuait à afficher un optimisme presque inébranlable et quasi naïf en temps de guerre dans Le dictateur, œuvre où il exalte des valeurs hautement humanistes et pacifistes dans sa tirade finale. Lang présente, quant à lui, un épilogue beaucoup plus sombre. Et plus réaliste aussi.
    Juste un bémol. La dernière version sortie au cinéma de 111 minutes tend à se rapprocher au plus près de ce qu’aurait fait Fritz Lang en son temps. Aucune copie originale existante, cette version est reconstituée à partir de séquences françaises et allemandes, certaines sonorisées et d’autres non. Ce montage de séquences issues de version différentes est parfois trop visible.
    christophe117
    christophe117

    8 abonnés 251 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 janvier 2016
    Une bien belle œuvre. Intelligente d’abords, l'intrigue est ingénieuse et crédible et le scénario est très bien écrit. Je pense particulièrement à la manière dont la police veut faire craquer un prisonnier... La scénographie ensuite : j'adore ce plan au début où une fille joue au ballon, continue de le lancer sur une affiche où le spectateur lit la récompense pour la capture d'un tueur... et ce tueur que l'on voit à travers l'ombre sur l'affiche, abordant sa prochaine victime. Je trouve la fin trop abrupte néanmoins et certains acteurs en font parfois trop ou pas assez. Ainsi, dans son thème, sa réflexion et son style le film n'a certainement pas vieilli, mais ça reste un très vieux film en noir et blanc au rythme assez lent, donc la qualité de l'image jointe à un son très moyen ont beaucoup nui à mon plaisir.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 8 janvier 2016
    Nul besoin de présenter Fritz Lang, immense réalisateur allemand qui a marqué à sa façon le septième art durant plusieurs décennies via des œuvres intemporelles, tel Metropolis (1926). Un cinéaste qui a vu sa filmographie évoluer dans les années 30, lorsque le cinéma laissait petit-à-petit tomber le muet pour se mettre au parlant. Une transition qui, pour lui, s’est faite avec M le Maudit, long-métrage qui mérite amplement le coup d’œil, aussi bien pour les néophytes que les cinéphiles purs et durs. Car ne pas avoir vu ce film au moins une seule fois dans sa vie équivaut à ne rien connaître au cinéma même et à son histoire.

    Mais il faut bien avouer que le visionnage de M le Maudit ne se fait pas sans appréhension. Surtout pour ceux qui, comme moi, sont d’une toute autre génération : bercés par les blockbusters américains de bonne qualité (Star Wars, Jurassic Park et consorts) qui aujourd’hui les désespèrent au plus haut point (Jurassic World, Terminator : Genisys…). En effet, ils devront faire face à une époque où les films ne paraissaient pas vraiment naturels ni réalistes. La faute notamment à des comédiens qui en faisaient des caisses dans leur manière de jouer, d’exprimer des émotions (comme de gros yeux pour l’étonnement ou la peur). Sans compter des effets de mise en scène d’un autre âge, tel des séquences en accéléré à la manière d’un épisode de Benny Hill (pour donner une référence plutôt « récente »), et des décors ne cachant pas un tournage en studio. Bref, toutes ces caractéristiques propres aux films muets ! Et comme Fritz Lang pouvait se vanter d’avoir à son actif douze longs-métrages de ce genre avant M le Maudit, il est donc normal que ce dernier, bien que parlant, ait les mêmes codes.

    Cependant, en faisant fi de ce côté « vieillot » et en se mettant à l’époque de production du film, vous vous rendrez compte à quel point M le Maudit est un chef-d’œuvre. Et surtout à quel point Fritz Lang, réalisant ici un premier essai parlant, a su évoluer avec brio. Ici, il allie la puissance de l’image et l’utilisation des sons pour raconter son histoire (celle d’une ville confrontée à un tueur d’enfants) et créer une atmosphère oppressante. Comme en témoigne la célèbre séquence d’ouverture du film, spoiler: durant laquelle une mère attend non sans inquiétude sa fille devant rentrer de l’école. Un moment tendu au possible, sans aucune musique. Juste un long silence que vient de temps en temps interrompre le tic-tac d’une horloge ou encore l’intervention d’un personnage.
    Même chose en ce qui concerne la première représentation dudit meurtrier : une simple silhouette ou un plan du personnage masquant constamment son visage pour rendre compte du danger au spectateur, tout en insistant sur un sifflotement bien précis (un leitmotiv) pour l’identifier plus rapidement à l’oreille. Dix premières minutes qui mettent directement dans le bain et vous annonce d’emblée à quoi vous devez vous attendre de M le Maudit.

    Tant de maîtrise technique pour quoi ? Pour une simple enquête s’inspirant d’un fait divers ? Pas que ! M le Maudit va bien au-delà du statut de film policier. Il s’agit également pour Firtz Lang d’une occasion pour dépeindre la société allemande de l’époque, plus exactement celle de Berlin. Qui, durant les années 30, était en proie à un chômage de masse, une forte criminalité et à une fulgurante montée du nationalisme (conséquences de la crise de 1929). Cela, Fritz Lang le montre en s’intéressant non pas à des personnages bien précis comme dans la plupart des récits mais à des citoyens, notamment ceux liés à la pègre (d’ailleurs, le réalisateur a fait jouer dans son film de véritables criminels), devant faire face au tueur, donnant des scènes à la limite du documentaire spoiler: telle une rafle dans un club de bandits. La plus mémorable reste sans nul doute celle du procès improvisé par la mafia. Une séquence qui joue sur notre perception des faits et autres détails scénaristiques : les citoyens sont représentés tels des monstres perdant de leur humanité en voulant à tout pris la mort du psychopathe qui, pour le coup, apeuré, gagne l’empathie du spectateur par un long monologue plein de sens au point de l’excuser car dévoilant son humanité (il faut dire que l’interprétation de Peter Lorre y est pour beaucoup).
    Voilà ce qu’est M le Maudit : un véritable tableau de l’Allemagne de l’époque témoignant d’une réflexion sur notre façon d’aborder les histoires. Le film parfait pour la transition entre le cinéma muet et le parlant !

    Si cette critique ne vous a pas convaincu, il ne vous reste qu’une seule chose à faire : vous plonger dans le visionnage de M le Maudit. Croyez-le, vous ne serez pas déçus ! Encore une fois, l’âge du long-métrage pourra sans nul doute vous rebuter. Mais en aucun cas vous perdrez votre temps. Car il s’agit là d’une véritable œuvre d’art qui mérite sa place au panthéon des titres cultes du cinéma. Le genre de film que nous n’avons plus l’habitude de voir aujourd’hui, les salles regorgeant de produits commerciaux qui ne laissent plus aucune place, plus aucune chance à des projets bien plus prometteurs.
    chatiment
    chatiment

    13 abonnés 398 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 janvier 2016
    superbe film, scenario très bien.... vu pour la 1ere fois en cours d'allemand en 4eme...au collège...
    dai72
    dai72

    144 abonnés 2 131 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 13 janvier 2016
    Je ne connaissais pas ce film. J'ai décidé de le regarder parce que le titre m'intriguait et je ne regrette pas. Je suis resté scotché de bout en bout, captivé par cette chasse à l'homme, par cet assassin si particulier, unique et qui, au moment du final, étonne par son monologue. Un film qui pose beaucoup de questions, qui apporte des réflexions même près de cent ans plus tard. C'est incroyable comme certains détails de ce film sont encore modernes, saisissants à notre époque !!
    mazou31
    mazou31

    94 abonnés 1 279 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 décembre 2015
    Le chef-d’œuvre de Fritz Lang qui pourtant n’en a pas fait qu’un seul ! On ne peut que se rallier au concert de louanges de tout cinéphile qui se respecte. Inspiré de la véritable histoire du vampire de Dusseldorf, Fritz Lang dépasse le portrait de psychopathe – que Peter Lorre fera de lui-même dans la scène d’anthologie du procès populaire – pour dépeindre l’Allemagne en crise, juste avant la montée du nazisme que Fritz Lang fuira très vite. . Rarement un film n’a atteint cette perfection dans la mise en scène, dans la science du cadrage et des lumières. Un véritable chef-d’œuvre non surestimé.
    cyril50
    cyril50

    10 abonnés 339 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 4 décembre 2015
    Les chef-d'œuvres ne vieillissent jamais.....la preuve en est que c'est faux.
    Proposé par ARTE récemment avec une critique dithyrambique....quelle blague !!
    Déjà il était en allemand sous-titré FR : difficile de se concentrer sur l'image et la qualité (ou pas) de la mise en scène.
    Ensuite, peut-être qu'il était moderne, novateur, ... en 1930 mais là c'est juste ennuyeux, sur-joué par "le maudit" et plutôt ridicule (l'assaut du syndicat du crime à la sauce GIGN dans le bâtiment est vraiment ridicule).
    Enfin, la fin qui n'en est pas une avec un soit disant sermont sur l'impossibilité de juger pour meurtre les aliénés mentaux....une perte de temps complète
    Claire Novembre
    Claire Novembre

    5 abonnés 38 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 4 décembre 2015
    Contrairement à ce que j'ai lu dans des critiques,je n'ai pas vu dans ce film la montée du nazisme,ce qu'il raconte pourrait se passer à n'importe quelle époque !
    A la fin,on voit M le Maudit terrorisé crier aux truands prêts à le lyncher qu'il est poursuivi par son double qui lui commande de passer à l'acte,qu'il ne peut pas s'en empêcher,il veut lui échapper mais n'y parvient pas,les truands l'écoutent médusés et c'est "l'avocat" qui leur demande de le livrer à la justice.
    C'est plutôt une interrogation sur la responsabilité ou l'irresponsabilité des psychopathes,comment la société doit s'en occuper,s'ils doivent être jugés,condamnés par la justice,exécutés ou internés en psychiatrie avec le risque d'être libérés sans être guéris et de recommencer à tuer !
    Nicothrash
    Nicothrash

    363 abonnés 3 024 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 3 décembre 2015
    Il y a plus de 80 ans maintenant, Fritz Lang dévoilait son premier film parlant, et quel film ! Ce dernier fera date et on comprend rapidement pourquoi, tous les thèmes abordés sont toujours d'actualité si l'on excepte la situation alarmante de l'Allemagne d'avant guerre, la justice, la vox populi, l'aliénation mentale, les meurtres en série, la pègre et les forces de police sont abordés dans cette oeuvre magistrale du papa de "Metropolis". On a l'impression qu'il utilise tout ce qu'il se fait de mieux dans le cinéma de cette époque, ça fourmille de plans audacieux, d'idées astucieuses, de cadrages d'exception, le tout orchestré de main de maitre sur une mise en scène incroyable pour les années 30, la qualité de l'image et du son laissent également pantois le spectateur qui ressent une tension palpable lors des scènes en muet. Car oui le muet côtoie le parlant dans des scènes de rues dans Berlin absolument fascinantes, le parti-pris de Lang de n'incruster aucune musique si ce n'est cet air lancinant et effrayant que sifflote le tueur alourdi considérablement un climat déjà délétère dans une Allemagne aux prémices de la prise de pouvoir d'Hitler. On y sent des habitants désorientés, une police incapable, comparée ouvertement à la pègre locale qui mène l'enquête de son côté bien plus habilement qu'elle. Il faut bien s'imaginer la prise de risque de Lang qui lui vaudra quelques frayeurs et un exil forcé aux Etats-Unis, la puissance du récit et de la situation est telle que l'on oublierait presque la recherche du psychopathe, tueur d'enfants. Ce serait bien dommage vu la prestation hallucinée et incroyable du fameux Peter Lorre sous les traits de M que l'on aurait aimé voir un peu plus par ailleurs, l'enquête trainant un long moment avant d'aboutir. Apothéose de ce métrage qui aura marqué l'histoire du cinéma, cette assemblée qui s'auto-proclame tribunal populaire dans les décombres d'un bâtiment miteux prêts à tout pour condamner à mort ce M le maudit, plus malade que psychopathe, enfin d'après lui, et qui remet encore et toujours sur le tapis cette envie des victimes de se faire justice seules ainsi que l'importance de l psychanalyse dans la justice moderne, à tort ou à raison parfois ... Encore aujourd'hui, ce chef d'oeuvre de Fritz Lang garde une puissance folle et témoigne d'un savoir faire exceptionnel du réalisateur, en outre son côté subversif ne peut être que salué, un grand moment de cinéma.
    Thibault F.
    Thibault F.

    51 abonnés 822 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 décembre 2015
    Globalement, j'ai apprécié l'oeuvre de Fritz Lang même si je ne peux que ressortir déçu de la projection. En effet, de part sa réputation, je m'attendais à une oeuvre grandiose, inquiétante et unique. On est relativement loin du chef d'oeuvre même si j'ai passé un bon moment que ce soit dans la réalisation et la photographie d'un Berlin urbanisé, mécanisé avec ses habitants qui sont méfiants (cela ressemble étrangement au début du nazisme) mais également dans la composition de Peter Lorre (inquiétant dans sa double personnalité). Bref, une petite pépite cinématographique que tout cinéphile doit avoir vu car cela pose les bases d'un genre, horrifique et thrilleresque. On s'amuse beaucoup devant ce film, sans temps mort où la musique et le silence deviennent des personnages à part entière. A découvrir !
    fandecaoch
    fandecaoch

    1 033 abonnés 2 232 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 décembre 2015
    M le Maudit : Je profit de sa diffusion pour enfin voir ce soit disant classique du cinéma. Et franchement, il la pas voler son titre car tout y est si maitrisé que pour un vieux film, ça force le respect, mais de toute façon, il accordé plus de soin à la réalisation… qu’aujourd’hui. D’ailleurs, parlons-en de la mise en scène, très subtile, tout en le détail, le jeu d’ombre et la subjection, c’est vraiment très bien réalisé, très soignée avec des plans qui accentue bien la situation ou l’acteur qui joue, car on a pas mal aussi de gros plans sur les personnages, ça donne du ton a leur dialogue, enfin voila, de ce coté la, ça c’est du cinéma. Après, scénario très intéressant, avec un suspense et une ambiance un peu à la Hitchcock. Et l’histoire et surtout le climat et le tueur m’a fait pensé a Jack l’éventreur. Car pour la petite histoire, c’est une investigation de grande envergure pour l’époque qui va être déployé pour retrouver ce tueur d’enfant qui sévit dans les rues. Va-t-on le retrouver ? Et ce tueur est assez discret au début, on le voit pas trouver mais une fois révélé, il dégage vraiment quelque chose, il a la gueule de l’emploi : sadique et vicieux des enfants, avec ses gros yeux… Incroyable et très convaincante performance de l’acteur, sa dernière scène est particulièrement intense et fort en émotion, on aurait presque pitié. Donc voila, très bon scénario, les 20 avant dernières minutes sont un peu flou et dur a suive mais comparé au film, c’est rien, car le suspense et le rythme est la. Un classique donc, à voir pour sa culture cinéma ou pour le plaisir de voir des vieux films qui avait de la gueule.
    Mephiless s.
    Mephiless s.

    62 abonnés 697 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 décembre 2015
    Une fois de plus, Fritz Lang a montré son talent avec ce film, "M le maudit", que beaucoup considèrent comme son meilleur film ou son chef d'oeuvre. Alors je n'ai pas vu toute sa filmographie, mais j'en ai vu 3 de ce réalisateur, et bien c'est celui que j'ai le moins aimé... Il y a en effet de très bonnes idées dans la réalisation, dans l'utilisation du son, du montage, mais je me suis pas mal ennuyé devant ce film.. Heureusement que la fin rattrape un peu le tout
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 1 décembre 2015
    Mon premier Fritz Lang, M le maudit est une satire vraiment très intelligente de la société de son époque, société dirigée par les gangsters et dans laquelle le personnage du tueur, véritable allégorie de la folie, va servir de bouc émissaire. Le film est vraiment lent, mais dans le bon sens, car envoûtant. La mise en scène est parfaite, sacahant créer l'angoisse par la suggestion et un sifflement, tout comme le montage, qui permet à Lang d'alterner avec fluidité les scènes avec la police et celles avec les gangsters. Peter Lore livre une prestation remarquable, même si on le voit au final assez peu. Ce que je regrette, c'est que le film perde un peu de rythme vers le milieu de film, et qu'il oublie un peu le personnage du tueur pour se concentrer trop sur la police et les gangsters.
    Un film majeur de l'histoire du cinéma, et vraiment très intelligent. Il est de plus gratuit sur YouTube donc foncez.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 novembre 2015
    Tout est dans le regard de Peter Lorre dans ce chef d'oeuvre du cinéma allemand : des yeux remplis de culpabilité, d'horreur vis à vis de lui-même et de ses propres actes. Il y a cette puissante séquence finale où la cour des voleurs et des hors la loi jugent l'assassin d'enfants et toute la critique du nazisme est là. Avec Hitler et ses sbires, ce sont les criminels qui arrivent au pouvoir, qui font la loi et qui condamnent...qui condament surtout.
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