Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Audrey L
636 abonnés
2 580 critiques
Suivre son activité
4,5
Publiée le 18 octobre 2020
M le maudit est le premier film populaire à avoir changé l'image du monstre : il n'est qu'un homme, avec une tête parfaitement innocente, à qui l'on confierait son petit enfant sans plus de question... Et c'est là que le film de 1931 fait frémir bien davantage que les autres productions contemporaines de Universal : facile de reconnaître un Dracula et un Frankenstein (surtout que l'on n'en croise pas souvent, enfin, on ne sait pas vous...), mais un pauvre gars à bonne tête qui cache un tueur d'enfants sans pitié... On se met à dévisager les voisins de siège, à imaginer tout et son contraire sur les passants rencontrés dans la rue, à serrer un peu plus près notre petite fille ou petit garçon, même aujourd'hui (le film étant malheureusement toujours d'actualité). Ce film qui a osé mettre le doigt sur la véritable tête du monstre, celui qui peut débouler de n'importe où (et en est d'autant plus dangereux), est passionnant à suivre, car il n'y a pas que les mères éplorées qui réclament vengeance. Les policiers sont débordés (visionnaire, vraiment, ce film...), les citoyens croient bien faire mais racontent tout et n'importe quoi aux agents (ce qui les ralentissent encore plus), les pères agressent le premier homme qui approche de trop près un enfant, et même les criminels ne veulent pas être assimilés à un crime si ignoble (ils sont d'ailleurs les plus efficaces pour mettre la main au collet de ce timbré). On suit le final avec la bouche grande ouverte spoiler: (cet incroyable casse pour attraper le monstre dans un immeuble), on pense connaître l'issue du procès (on l'espère, plutôt) mais la police est le coup de théâtre qui sauve de justesse ce meurtrier, nous atterrant et nous terrifiant en voyant la dernière image du film : des mères endeuillées de leur enfant, un véritable avertissement qui nous rappelle qu'il faut être prudent tant pour soi que pour les plus vulnérables. Le surréalisme allemand trouve un bel exemple avec les ombres dilatées sur les murs et les clairs-obscurs qui font ressortir les blancs des yeux du tueur. On ne se rend pas compte du temps qui file à toute allure dans ce film aux airs de polar passionnant et drame effrayant, avec un message percutant : le mal le plus dangereux, c'est celui qu'on ne voit pas.
Dans l’Allemagne des années 30 un tueur en série s’en prend aux petites filles et c’est toutes les strates de la population qui vont se lancer à sa poursuite. M le maudit le succès intemporel de Fritz Lang garde aujourd’hui 90 ans après sa sortie une force incroyable. Avec je trouve une direction d’acteur avant gardiste pour l’époque, une mise en scène d’exception (la scène ou Peter Lorre siffle en traquant sa proie reste aujourd’hui un modèle du genre) et un discours très actuel sur la foule, la Vox Populi et la justice; il a gardé une force impressionnante. Notamment et c’est peut être le plus marquant sa force de suggestion, beaucoup de chose se passent hors cadre ou en ellipse et sont pourtant fortement présentes. C’est du grand cinéma policier tout simplement.
Pour les cinéphiles en herbe, Fritz Lang était à l'avant-garde du cinéma surréaliste allemand. Tout ce qui a été réalisé à l'époque n'était pas d'excellence (tout comme aujourd'hui d'ailleurs), mais du Fritz Lang on pourrait en consommer à longueur de journée sans jamais s'en lasser. Ce film ne déroge en rien à cette règle !
Voici un chef-d'œuvre du septième art qui a tout de même un peu vieilli par rapport au souvenir que j’en avais, il y a plus de trente années déjà. Certes, Peter Lorre est exceptionnel, tout comme le sont certaines séquences (l'introduction avec la mère d’Elsie qui la cherche et le plan avec l’ombre, puis le ballon qui s’envole, la fouille de l'immeuble par les gangsters, le tribunal final avec un malfrat en avocat) mais rien ne m’empêche de penser et même si c’est le style de Lang de l’époque qui balbutiait entre le muet et le parlant, que c’est un peu long et pas assez fluide ! De plus, certains acteurs font tout de même très amateurs, j’en veux pour preuve l’ultime scène qui voit une mère éplorée larmoyer sur le sort de son enfant avec force de cabotinage ! On pourra dire aussi qu’en son temps, le montage, les plans séquences et autres caméras subjectives ont dû faire leur effet, mais depuis on a eu David Fincher les amis et c’est quand même autre chose visuellement parlant ! Mais si à mes yeux il n’est plus sur les cinq premières marches des plus grands métrages de tous les temps, je reconnais que « M le maudit » demeure tout de même un bon film, pour tout ce que j’ai énuméré ci-avant !
Voilà, je viens de me mater l'oeuvre sans doute la plus connue de Fritz lang avec "Metropolis" et j'ai trouvé ça ma foi assez sage et gentillet malgré le propos qui se veut être un regard sociétal sur la figure du serial-killer allemand. Alors, pour 1931 c'était sans doute très osé comme scénario et il est vrai qu'il faut resté très indulgent pour un film aussi vieux mais j'estime que j'étais quand même en droit d'en attendre un peu plus pour un film qualifié de "chef d'oeuvre". "M le maudit" se concentre sur la traque du tueur et son procès et n'est pas du tout dans l'optique d'instaurer un quelconque suspense sur son identité ni même de nous montrer ou de nous suggérer les meurtres. Il n'est pas non plus basé spécialement sur la psychologie de l'assassin car son temps de présence est ma foi assez réduit. Ce qui nous donne l'impression d'une oeuvre qui effleure un peu son sujet. Il y a bien cette volonté de nous montrer comment la vindicte populaire avait un impact sur le sort des tueurs lors des procès avec toute l'hystérie collective que ça peut amener et qui conduit à une traque faite à la hâte plus qu'à une véritable enquête réfléchie mais j'ai trouvé ça peu percutant (à contrario des quelques scènes où Peter Lorre apparaît et où il crève l'écran) tant l'immersion a été difficile pour moi. Il y a aussi des relans du cinéma muet dans la direction d'acteurs, ce qui nous donne un petit côté "surjoué" plus amusant que dramatique. Et c'est ça le problème majeur de ce film aujourd'hui : j'ai le sentiment qu'il est plus à voir pour l'étape de transition importante qu'il a été entre le muet et le parlant, plus que pour un film de serial killer qui instaure un vrai climat d'angoisse, de suspense et de tension. D'autant qu'au niveau du cadrage ce n'est pas toujours ça donc ça commence à faire beaucoup. Donc à voir quand-même pour son attrait culturel un peu précurseur du cinéma de genre européen, mais pour ma part je suis resté un peu sur ma faim. On est loin du caractère véritablement visionnaire de la Science fiction de "Metropolis".
1/ Parce qu' 'M Le Maudit' à donné au Cinéma tous les ingrédients de base du thriller ; 2/ Pour le propos du film sur la notion fragile de justice ; 3/ Pour la résonance du film avec son époque (montée du nazisme), et même avec la période actuelle ; 4/ Pour l'incroyable (et rare) agilité avec laquelle Fritz Lang s'adapte au cinéma parlant ;
Un chef d'oeuvre, mais un chef d'oeuvre toujours autant d'actualité, toujours aussi puissant, et toujours aussi impressionnant. Avoir vu ce film au cinéma a été une expérience géniale mais il mérite plusieurs visionnages pour bien prendre conscience de l'importance du film, de la force des mots, de ses dialogues, de sa réthorique. Fritz Lang fait un film dérangeant, extrêmement fort, nuancé, qui apparaît même aujourd'hui comme un ovni intelligent et singulier, un film qui révolutionna le cinéma.
Malgré quelques longueurs lors de la recherche de M dans un bâtiment où il fuit la pègre, le film nous captive grâce à sa symbolique mise en scène ainsi qu'à son équilibre entre moments muets de pure tension et scènes parlantes où chaque mot ou son semble pesé, du sifflement révélateur aux conversations des criminels qui laissent surgir toute l'ironie du scénariste. Au-delà d'une réflexion sur la nature du mal, il s'agit là d'un réquisitoire contre la peine de mort et la suspicion véhémente de foules enragées mais aussi d'un plaidoyer pour la préservation des siens. Au sein d'un casting impeccable Peter Lorre livre une des prestations les plus mémorables qui soit - même si elle confine par moments au théâtral. Immanquable.
Le pitch de "M le Maudit" a de quoi éveiller l'intérêt : un tueur d'enfants choque tellement l'opinion publique que la police est forcée de fouiller et de contrôler les bas fonds d'une ville, vraisemblablement Berlin, mettant à mal les affaires de la pègre. Pègre qui va se décider à chercher elle-même le coupable.
Avec un tel pitch, on aurait pu croire qu'il s'agissait d'un film de Scorsese, à ceci près qu'il date de 1931 et qu'il est allemand. Et qu'accessoirement, le réalisateur n'est autre que Fritz Lang qui signe ici son 1er film parlant.
Et on sent bien cette influence du muet. Beaucoup de plans ne mettent ni musique, ni bruitage, juste le silence. Et certains tics de réalisation du muet réapparaissent comme la façon de courir saccadée des personnages, à la manière d'un Chaplin ou d'un Buster Keaton.
Cela peut déstabiliser. Pour le coup, lorsque je regarde un film muet, cela ne me dérange pas car ça fait partie du charme mais lorsqu'il s'agit d'un film parlant, j'ai plutôt l'impression que ce sont des défauts.
Des défauts parce qu'ils font sortir le spectateur de son immersion et peuvent donner une impression de flottement ou de longueur. D'autant plus que le film dure 1h50, ce qui est étonnamment long pour un film de cette époque.
Heureusement, l'histoire est prenante et certains monologues (rares) sont puissants, notamment celui de M le Maudit.
Néanmoins, l'intérêt principal de ce film est qu'il traite moins de la pègre allemande que de la soif de vengeance du peuple et des dangers qui guettent l'Allemagne, quelques 8 années avant l'accession au pouvoir d'Hitler.
« Attend encore un peu, le méchant homme noir viendra avec sa petite hache, il fera du hachis de toi… Tu es dehors ! » c'est cette comptine macabre,entonnée par une fillette qui sert d'introduction au film,
Et en effet il ne tarde pas à venir, sans sa hache qui doit l'attendre probablement sur sa table de torture mais avec une arme encore plus redoutable pour appâter une écolière qui vient de finir son officie : un ballon gonflable. S'il n''est pas attifait d'un costume de l'époque à pompons et n'attends pas sa proie dans les égouts d'une ville de la côté du Sud-Est des Etats unis, il n'en garde pas moins sa voix sirupeuse qui sera son premier allié pour sévir dans les rues malfamées de Berlin. Une ombre noire imposante sur un tableau d'affichage juché au dessus de sa proie, il va tuer dès lors l'intrigue du film se met en place.
Dans une atmosphère assez glauque et autoritaire qui dépeint parfaitement la fin de la République de Weimar et la montée du Nazisme, Berlin est hors d'haleine quotidiennement entre misère et psychose lié à ce tueur en série qui alimente la presse. L'ambiance globale est intensifiée par les pellicules en noir et blanc qui durcissent ce Polar le valorisant dans son oppression, les prises de vues quant à elles sont vertigineuses ( les escaliers, les vues isométriques de la ville, et celle en plongée sur le malfrat délaissé par ses pairs ) et ajoutent une dimension au film. Le choix des acteurs est également à mettre au crédit du réalisateur, pour les membres de la pègre, il a eu l'audace de prendre de vrais criminels qui n'ont pas besoin de surjouer. Peter Lorre lui, en plus d'être le parfait sosie de Jacques Santini, il incarne parfaitement l'archétype du tueur en série pédophile avec son physique disgracieux et ses yeux exorbités ( Pardon Jacques ) il en abuse d'ailleurs, mais il a bien raison. Son physique inquiétant contrastant avec la candeur et la douceur qui émane de son visage tarabuste le spectateur. Un film qui se conclut par une scène épilogue puissante, les membres de la pègre réunit à l'unisson contre M - Le maudit dans un procès pipé d'avance mais qui permet à l'audience de comprendre les motivations du tueur et au spectateur de s'interloquer sur le bien fondé de la peine capitale face à genre de cas. Mention spéciale pour la performance d'acteur ahurissante de P.Lorre lorsqu'il évoque son aliénation et passe du posture de victime à un visage diabolique pour retomber dans une langueur profonde en un rien de temps avec maestria.
Malgré tout il y a deux aspects du film que je n'ai apprécié, je l'ai visionné en VOSTFR et les dialogues sont très criard flanqué à ça le rendu sonore strident de l'époque, ça devient vite agaçant. Mai aussi les silences de plomb qui s'abattent sur le film régulièrement sans aucun bruitage, ni musique d'ambiance au point ou j'ai du vérifier si j'avais des problèmes audios, il s'agit ici de l'un des tous premiers film sonores du cinéma donc bien moi l'idée de moi d’émettre une critique à l'égard de la production qui s’avérerait injustifiée compte tenu du contexte de l'époque mais l'immersion se perd instantanément.
Tu travailles le lendemain, tu es sur le point de monter pour aller te coucher, tu jettes un coup d'œil à ce film que tu as pris en route, comme ça, par curiosité, parce que tu en as entendu parler … et tu n'en décolles plus avant la fin. Combien de films tournés cette année seront encore regardables en 2109 ? Et là, ce n'était pas regardable, c'était captivant.Un film en noir et blanc, en allemand sous-titré, datant d'il y a presque I siècle. Voilà, c'est ça un chef-d'œuvre.
Film mythique de Fritz Lang, tourné peu après l'apparition du cinéma parlant (Lang se permet d'ailleurs trois séquences silencieuses en forme d'hommage au muet), qui traverse les genres (film policier, film psychologique, film social, film fantastique,...) sous la forme la plus aboutie de l’expressionnisme. Le film respire une Allemagne en proie à la crise économique, au chômage, et à la montée du nazisme. Sans manichéisme, Lang représente cette période et nous en fait ressentir les dangers : le dénuement de la population, le sentiment d'un danger imminent et inconnu, la vindicte populaire sur le bouc émissaire (le pauvre passant pris à partie par la foule), le "pouvoir" pris par une organisation occulte au détriment de la loi et de l'ordre républicain, l'exploitation de la misère humaine par cette organisation, la condamnation lors d'un simulacre de procès, et même la marque distinctive apposée sur le vêtement.... Extraordinaire sur le plan formel et fondamental sur les thèmes abordés, c'est un chef d'œuvre inoubliable.
Hypnotisant comme chef-d’œuvre, le scénario est glacial, un tueur d’enfant sévit dans les rues, la population est en émoi. Une machine de peur s’installe et commence à démarrer le moteur tournant pour la suite chronologique, c’est la marche manipulatrice du pouvoir politique. L’opinion publique participe à sa recherche pour arrêter ses pulsions criminelles, malgré les avertissements policiers, un certain reflet visionnaire, à partir du noir et blanc flou, on distingue avec discernement, par l’envoûtement. Cette populace possède en chacun d’eux, une connaissance au sujet de la loi, ce sont des spécialistes en la question plus que les flics, et c’en est même effrayant, d’abord en étant neutre à leur égard. Le lynchage populiste n’est autre que ce regard d’aujourd’hui, prêt à lancer la première pierre en public, agir plutôt que réfléchir, les meurtres métamorphoses la rage du peuple. L’assassin est irrécupérable pour la société, ainsi soit-il par ses aveux au yeux de la justice du citoyen, une prestation d’acteur époustouflante derrière son visage juvénile cliché choisi pour montrer le mal en lui. Une certaine fascination pour l’histoire allemande, de la république de Weimar 1933 au prémices de la montée au pouvoir du national socialisme, la théorie du complot menée par des gangsters à la tête de ce pouvoir extrémiste dictatorial criminel.
« M le Maudit » est le premier film parlant du réalisateur Fritz Lang. Réalisé en 1931, ce film glaçant décrit la psychologie des habitants d’une ville. Ceux-ci sont entrés dans une certaine hystérie depuis qu’un tueur d’enfants vient de faire une nouvelle victime. La police, les familles, la pègre et même les clochards s’unissent pour retrouver le coupable. Mais il est bien facile de stigmatiser et de véhiculer de mauvaises pensées. Certains y verront la description d’un pédophile à stopper, d’autres comme une représentation de la montée du nazisme en Allemagne. En le regardant aujourd’hui, on pense aussi à nos sociétés qui vivent de plus en plus avec un sentiment d’insécurité et par conséquent attirées par l’extrémisme. D’un simple thriller « M le Maudit » laisse libre court à l’imagination du spectateur, grâce à une mise en scène angoissante qui alterne aux bons moments les hors champs. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Un film des années 30 avec une sacrée morale finale. Des jeunes filles se font enlever et tuées par un mystérieux assassin. Les gens sont sur les nerfs et se soupçonnent... La police cherche désespérément des indices partout, la pègre trouve une solution pour repérer et traquer l'assassin. La traque est assez longue et le procès final va à l'essentiel. Pas mauvais et sans trop de longueur, l'interprétation des acteurs est bonne, surtout "M" !