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    Les Damnés de l'océan
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    tomPSGcinema
    tomPSGcinema

    766 abonnés 3 323 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 13 mai 2019
    Ce n'est pas un long-métrage que je définirai comme étant un chef-d'oeuvre du genre, la faute à une histoire finalement assez simpliste. Mais grâce à une belle mise en scène de Josef von Sternberg et à une interprétation de qualité de George Bancroft et Betty Compson, on est en présence d'un très bon film muet. A découvrir donc pour tout ceux qui apprécient les films de cette époque.
    Plume231
    Plume231

    3 933 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 juin 2012
    George Bancroft, carrure massivement musclée et démarche souple et insolente l'air de dire "je m'en fous de tout et je t'emmerde" bref une sorte de Marlon Brando avec vingt ans d'avance, Betty Compson, silhouette fine et sensuelle pas dénuée d'une certaine fragilité, sous l'oeil raffiné d'un Josef Von Sternberg en grande forme qui s'inspire de l'Expressionnisme pour filmer des docks de studio limite fantasmagoriques. Il doit y avoir seulement quatre rebondissements dans ses 80 minutes de cinéma et malgré tout on se laisse entièrement emporter par l'histoire de ce petit couple dont on espère que l'histoire va fonctionner et par le talent unique d'un très grand cinéaste, une des plus grands nababs de l'Histoire du cinéma.
    il_Ricordo
    il_Ricordo

    106 abonnés 407 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 juillet 2012
    Dès ses premiers films, Josef von Sternberg a compris l'importance de la photographie dans un film, et c'est pourquoi chacune de ses œuvres possède une image très soignée, composée de jeux de lumières fascinants et de choix de cadrages ambitieux. Les Damnés de l'océan ne faillit pas à la règle : de l'atmosphère viciée des machines du bateau avec ses fumées de chaleur et la sueur exhalée, aux bars enivrants des bas-fonds de la ville, Josef von Sternberg nous balade dans un univers sordide et monstrueux. Des plans surprenants, comme de magnifiques plongées : le fourgon de police qui arrive sur le quai, la salle de tribunal etc. nous prouvent son talent de cinéaste.
    Certes, l'histoire est peu intéressante, les personnages sont faibles, mais ils sont attachants et touchants de spontanéité et de franchise. Et pourtant, quoi de plus faux que leur romance, qui est plus qu'un caprice, une folie née de l'alcool et de l'enivrement de la foule ?
    L'histoire est une opposition flagrante entre la nuit, cadre des rêveries mais surtout de la beuverie, de l'amusement et de la désinvolture. Et puis le jour, où la sobriété et les malheurs se réveillent, on prend conscience de la bassesse de sa condition et de la folie de ses actes.
    Josef von Sternberg est cruel dans sa façon pessimiste de montrer l'impossibilité d'une histoire, mais le raffinement de ses images et la qualité de sa mise en scène ne font que rendre ce film agréable.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 200 abonnés 4 185 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 septembre 2023
    Depuis « Les nuits de Chicago » sorti en 1927 sur les écrans et qui est pour beaucoup l’initiateur du film de gangsters très présent sur les écrans dans les années 1930 (films produits notamment par la Warner), Josef Von Sternberg est l’un des réalisateurs phares de la Paramount. Pour « Les damnés de l’océan » qui sera l’un des derniers films muets (le film sorti parallèlement à « Singing fool » de Lloyd Bacon avec Al Jolson sera condamné à l’insuccès), la Paramount confie à Sternberg une histoire d’amour prosaïque située dans le contexte ouvrier des marins encore très rude à l’époque. Il faut rappeler que Frank Borzage pour la Fox vient de réaliser, avec « L’heure suprême », « L’ange de la rue » et « L’isolé », trois chefs d’œuvre du mélodrame avec l’inoubliable Janet Gaynor en vedette. Une Janet Gaynor qui a aussi illuminé de son visage gracile et de son regard pénétrant « L’Aurore », autre chef d’œuvre de la Fox, cette fois-ci réalisé par Friedrich Wilhem Murnau fraîchement débarqué de son Allemagne natale.
    On pourrait donc voir dans « The docks of New York » une volonté de s’inscrire dans ce qui semblerait être un courant naissant si l’arrivée du cinéma parlant n’était pas venue complètement bouleverser le paysage cinématographique. Josef von Sternberg étant un réalisateur du réel, le scénario signé par Jules Furthman qui travaillera à huit reprises avec lui, prend donc pour cadre l’activité portuaire de la ville de New York très finement décrite par Sternberg et magnifiquement mise en image par Harold Rosson. Une histoire d’amour toute simple on l’a dit qui au sein du Sandbar, une gargote à marins assez sordide, met en présence deux solitudes qui n’avaient à priori pas d’autre destin commun qu’une éventuelle nuit d’amour tarifée.
    Bill (George Bancroft déjà présent sur « les nuits de Chicago ») est un solide gaillard, dur au mal qui n’a pas son pareil pour enchaîner les pelletées de charbon dans la cale surchauffée des navires marchands à bord desquels il loue sa force de travail. Une force physique qui lui apporte une aura parfaitement rendue dans une superbe scène d’ouverture où Von Sternberg fait montre de son talent pour magnifier les machines et les corps au travail. L’arrivée au port, aboutissement de l’exultation des sens, est attendue avec impatience par tout l’équipage. Sur le quai qui mène au lieu de rendez-vous habituel, spoiler: Bill sauve une jeune femme qui vient de se jeter dans les eaux noires du port. En deux temps et trois mouvements, les biceps saillants du marin pressé déposent Mae (Betty Compson diaphane et troublante à souhait) sur le lit situé au premier étage de l’auberge crasseuse.

    Les festivités peuvent commencer pour Bill qui est aussi actif à descendre les barils de bière qu’à enfourner les boulets de charbon dans une chaudière. La jeune femme revenue de son tragique destin fait alors son apparition pour découvrir celui qui l’a sauvée. Si le désespoir n’a pas disparu, Mae a rapidement les yeux de l’amour pour celui qui l’a rendue à la vie et la charme par sa force et son assurance. Échapper à une mort certaine n’est sans doute pas le seul fruit du hasard et peut-être celui qui est tout en haut lui envoie-t-il un signe ? Mais l’alcool et l’agitation ambiante ajoutées à une solide rusticité n’aident pas Bill à décrypter ce qui se lit pourtant aisément dans les yeux tout à la fois conquis et inquiets de Mae dont Sternberg qui n’a pas encore trouvé « sa Dietrich » sait peut-être instinctivement qu’elle se trouve à la jonction entre ce qu’il entrevoit de sa future muse et les femmes-enfants venues du cinéma de Griffith et de Chaplin que sont les Lilian Gish, Mary Pickford et autres Janet Gaynor. C’est par un des défis fantasques qui naissent dans les cerveaux embrumés peuplant ces lieux de perditions que Bill propose à Mae de l’épouser sur le champ devant une assemblée hilare. Un pasteur est rapidement déniché pour donner un minimum de crédibilité à l’affaire. Entre temps, spoiler: Lou une prostituée mariée au capitaine du steamer où officie Bill, interprétée par Olga Baclanova (passée à la postérité pour son rôle court mais horriblement tragique dans « Freaks » de Tod Browning), tente de dissuader la jeune femme en arguant de son triste exemple d’épouse délaissée finalement obligée de reprendre le commerce de ses charmes. Elle lui confie toutefois son alliance avec pour mission d’en faire meilleur usage.

    La croisée des destins et la mise en exergue de leurs points de rupture qui se font jour dans l’ambiance surchauffée du Sandbar sont typiques du cinéma à venir de Sternberg qui en fera l’un des arguments centraux des films où Marlène Dietrich devenue une icône sexuelle fera tourner les têtes et embrasera les pulsions. Si la sexualité est bien présente dans le corps narratif, elle n’a ici qu’une fonction roborative, permettant au lumpenprolétariat enchaîné à une économie pas encore soumise aux lois sociales de reconstituer à bon compte la force de travail nourrissant les profits des capitaines d’industrie. Bill et Mae que le hasard a fait se rencontrer ont sans aucun doute une maigre chance de s’éjecter ensemble de la vie infernale de ces « Damnés de l’océan ». Sternberg et Furthman ne veulent sans doute rien exprimer de plus que cette fragile lueur d’espoir qui se fait jour à la toute fin du film.
    Une touchante histoire d’amour qui décrit tout à la fois avec réalisme et poésie la condition ouvrière d’une époque que l’on peine à imaginer avoir existé au sein de nos sociétés occidentales rompues à un système capitaliste qui a depuis, la technique aidant, largement sophistiqué le mode d’exploitation sur lequel il a été bâti. Dès son retour à Hollywood avec Marlène Dietrich, Josef Von Sternberg s’éloignera de la veine réaliste qui avait marqué ses débuts pour consacrer son art à la mise en valeur de sa muse dans les décors somptueux d’un kammerspiel exotique dont il sera le tenant talentueux mais aussi exclusif, fidèle à son propre adage cité dans son autobiographie (« Souvenirs d’un montreur d’ombres » paru en 1966) : « L’art est la compression d’une puissance infinie et spirituelle dans un cadre restreint ». Là sont toute sa grandeur et sa singularité.
    Yohan Marques
    Yohan Marques

    23 abonnés 64 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 31 décembre 2011
    C'est alors même que le cinéma muet était en train de vivre ses derniers instants qu'il a fnalement donné quelques uns de ses joyaux les plus éternels.Ainsi, Josef Von Sternberg n'a pa attendu d'être le pygmalion de Marlène Dietrich pour être un trés grand metteur en scène. "Les damnés de l'océan" à l'intrigue minimaliste est une oeuvre incroyablement délicate, un bijou à l'élégance brumeuse, porté par le désir et la sensualité de l'attraction des corps, un érotisme diffus qui sera l'une des marques de fabrique du réalisateur, grand amoureux des femmes qu'il décrit souvent bien plus fortes que les hommes qui les entourent. Rigueur du montage, science du plan-séquence aérien, photo sublime et interprétation inspirée... Les films qui ont une telle classe ne vieillissent jamais...
    Flavien Poncet
    Flavien Poncet

    242 abonnés 1 024 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 novembre 2008
    Le souffle d’une peau blême laisse vibrer sur la platitude de l’écran les vrombissements intimes de l’érotisme. «The Docks of New York» (USA, 1928) de Josef von Sternberg délaissent les corps et leur chair dans les brumes opaques des ports marins. La poudre qui recouvre le corps mutique de Betty Compson l’a confond avec la pâleur éblouissante des angelots de Michel-Ange. Cette connivence ne va pas plus loin. L’innocence des chérubins est absente du corps de Mae au profit d’une sensibilité lubrique. Les jeux de séduction que se livre Compson et l’imposant Geroge Bancroft se résume à la correspondance de la peau féminine frêle et incandescente avec les yeux masculins limpides. Un objet du désir, le corps de la femme, se mue en écran (en adopte du moins les caractéristiques blafarde) pour mieux se laisser voir, admirer, palper et convoiter par le regard de l’homme. Sternberg, à l’orée de la puissante vague du parlant, fait le parie d’un cinéma muet vivant, vibrant des frissons sensuels des corps lumineux. «The Docks of New York» porte en son sein le vœu d’un cinéma ardent, où les désirs se livrent au jeu et où la psychologie laisse grande place à l’attraction ou à la répulsion des corps. L’idylle fugace, et finalement durable, des deux protagonistes donne lieu à des instants d’instabilité amoureuse où les intentions se confondent, jusqu’à l’aboutissement d’un mariage fallacieux érigé sur la seule base d’une attirance effréné des corps séduits. «The Docks of New York» invite à parler d’érotisme, de corps et de pulsions. La photographie nébuleuse d’Harold Rosson (qui photographiera également «The Wizard og Oz», «The Asphalt Jungle» et «Singin’ in the rain») verse les docks new-yorkais dans un brouillard tel qu’il ne reste plus aux personnages, pour sentir le monde et l’habiter, qu’à se fier à leur seul sens tactile. La passion des cœurs qui forgera le sonore «Der Blaue Engel» (1930) en est encore à la passion des corps dans «The Docks of New York».
    petithom
    petithom

    10 abonnés 473 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 juillet 2008
    Voila un film assez étonnant avec des décors de port dans la pénombre extraordinaires et des acteurs très modernes.Ici l'humour est toujours présent ainsi qu'une certaine sensualité.On pense parfois à La cité des enfants perdus pour certains décors, c'est dire la modernité du film.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 26 décembre 2006
    Raffiné et délicat, un mélodrame précis et palpitant, qui est plus un témoignage émouvant qu'un film aux codes balisés.
    Josef von Sternberg réussit avec maîtrise ce film nocturne, aidé par la qualité de l'interprétation.
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