Mask : les secrets du tournage

Le mal dont est atteint le personnage de Rocky dans Mask existe réellement. Très rare, cette maladie incurable consiste en un déréglement de la fixation du calcium entraînant une ossature surdéveloppée du crâne et une grave déformation du visage.

Lors du Festival de Cannes 1985, Mask ne fut pas défendu par le réalisateur Peter Bogdanovich. Ce dernier, en délicatesse avec sa production, vit en effet une dizaine de minutes particulièrement importantes du film amputées dans la version projetée sur la Croisette.

A noter que la production du film fut en conflit avec le chanteur Bruce Springsteen, qui avait signé pour composer des chansons de la bande-originale avant de finalement se rétracter. C'est Bob Seger qui fut alors appelé à la rescousse pour mettre en musique le long-métrage.

C'est l'acteur Eric Stoltz qui interprète le personnage défiguré de Mask. Après ce rôle, qui marque le véritable début de sa carrière sur grand écran et qui lui apporte une nomination pour le Meilleur Second rôle masculin aux Golden Globes, il se distingue dans Memphis Belle et Jerry Maguire, notamment, et devient l'un des acteurs fétiches du réalisateur Roger Avary (Killing Zoe, Les Lois de l'attraction). Eric Stoltz décrôche son rôle le plus marquant en 1994, en incarnant un junkie dans le Pulp Fiction de Quentin Tarantino (scénarisé par Avary).

Mask marque le premier grand rôle de la chanteuse Cher au cinéma après des rôles déjà plébiscités par la critique dans Reviens Jimmy Dean, reviens de Robert Altman, en 1982, puis Le Mystère Silkwood de Mike Nichols, un an plus tard. Après Mask, qui lui vaut de remporter le Prix d'interprétation féminine à Cannes en 1985, la carrière de Cher sur grand écran se poursuit notamment avec Les Sorcières d'Eastwick, Suspect, Eclair de lune et Les deux sirènes. Dans les années 90, elle se fait très discrète au cinéma avant de réapparaître au générique d'Un thé avec Mussolini de Franco Zeffirelli, en 1999, puis de Deux en un des frères Farrelly, en 2003.

En donnant l'un des rôles de Mask à Harry Carey Jr., acteur fétiche de John Ford (comme le fut également son père Harry Carey), le réalisateur Peter Bogdanovich rend hommage à l'âge d'or hollywoodien, cinéma qu'il affectionnait particulièrement et qu'il a célébré dans de célèbres entretiens.

Mask marque l'une des premières apparitions de Nick Cassavetes sur grand écran. Le fils de John Cassavetes et Gena Rowlands allait ensuite poursuivre une riche carrière d'acteur de seconds rôles devant la caméra (notamment dans Volte-face) avant de se tourner vers la réalisation, signant successivement Décroche les étoiles (1996), She's so lovely (1997) et John Q. (2002).