Avec La Spagnola, la scénariste-productrice Anna-Maria Monticelli a souhaité s'adresser aux femmes. "J'avais envie de donner libre cours à mon sens de l'absurde dans une comédie dramatique qui parle aux femmes et évoque, notamment, la relation mère-fille. N'est-il pas étrange que les gens que nous aimons le plus soient aussi ceux qui nous font le plus souffrir ?", s'interroge-t-elle ?
Si la comédienne Lola Marceli fut rapidement engagée pour le rôle de Lola, le casting de l'actrice qui incarne la jeune Lucia fut en revanche bien plus laborieux. La production du film écuma toutes les grandes agences de casting, mais aussi les écoles de comédies, des groupes amateurs, et utilisa même le système des petites annonces sans dénicher la perle rare. Mais quand la comédienne Alice Ansara demanda avec culot d'auditionner pour le rôle, la production fut immédiatement séduite... et Alice devint la Lucia de La Spagnola.
La Spagnola a beau être le premier long métrage de Steve Jacobs, celui-ci avoue sans gêne avoir assez facilement franchi ce délicat palier. "Ayant joué la comédie pendant une vingtaine d'années, je me suis retrouvé en terrain familier", explique-t-il. De même, le fait que les comédiens parlent parfois dans des langues étrangères ne lui a pas posé problème. "...on sait tout de suite si un comédien est dans la note ou s'il en fait trop", affirme-t-il simplement.
Pour le rôle de Lucia, la comédienne Alice Ansara a dû effectuer de nombreuses recherches sur la vie des immigrés des années soixante. Après de nombreuses heures passées au Victorian Immigration Museum, elle ne cachait pas avoir été fascinée par ce qu'elle y avait appris. "J'ai lu des récits traitant des différences culturelles, des conflits entre immigrés de la première et de la deuxième génération, des difficultés de certaines mères à accorder l'indépendance à leurs enfants. C'était fascinant", s'exclamait-elle.