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Un visiteur
5,0
Publiée le 21 juillet 2011
C'est cet immense chef d’œuvre qui devrait ressortir en salle et occuper les 900 salles squattées par les bouses Transformers 3 et Harry Potter. Bon sang que c'est triste la vie...
Un an avant cet essai de Tourneur, William Dieterle avait livré à Hollywood sa vision du mythe de Faust ("The devil and Daniel Webster"). Le thème est connu mais peut donner lieu à des interprétations différentes. Là où Dieterle insistait sur la rédemption à travers le développement du personnage du sénateur Daniel Webster servant de guide spirituel au héros pour son retour en grâce, Tourneur donne une place très marginale à l'ange interprété par Pierre Larquey. Pour Tourneur, l'homme pris dans la tourmente du succès et de la gloire n'écoute plus personne et doit vivre sa chute jusqu'à son terme. C'est ainsi que Fresnay s'inscrit dans une grande chaîne qui remonte au temps des mousquetaires du roi Louis XV. La seule solution offerte par le pacte est de reporter sa malédiction à un autre en revendant à perte "La main du diable". Ici le marché quoique retors est très clair et ses conséquences néfastes nettement exposées par le désarroi affiché de celui qui veut refiler la patate chaude joué par un Noël Roquevert devenu un restaurateur méridional pour l'occasion. Mais rien n'y fait , quand on n'a rien, l'attrait du succès à bon prix est irrésistible. La vision de Tourneur est sacrément pessimiste en ces temps d'occupation et contrairement à Dieterle, il ne sauvera pas son héros qui devra mourir à son tour pour que la malédiction s'arrête. Le petit peintre minable joué par Fresnay est dans un état de tension permanente car parfaitement au courant de son destin funeste. Le jeu de l'acteur demeure toutefois un peu mécanique et trop théâtral. L'écrin dans lequel se déroule la main du diable est serti d'un magnifique noir et blanc et l'ambiance dans l'auberge perdue dans la montagne rappelle des films contemporains comme "Boule de suif", "Au cœur de la nuit", ou plus tard "L'auberge rouge". Il n'y a pas à dire, le pacte de Faust résume parfaitement la condition humaine et l'on pourra en faire des remake à toutes les époques sans que celui-ci perde de son acuité. Il ne faut pas oublier de signaler que le scénario est signé Jean-Paul Lechanois militant communiste d'obédience juive afin de mieux éclairer le propos du film de Tourneur. Pour l'anecdote , il faut noter déjà l'héroïne semble connue comme drogue dure car un des clients de l'auberge soupçonne Fresnay d'être un trafiquant.
Après une belle entrée en matière où Maurice Tourneur parvient avec un certain sens de l'espace à créer une ambiance anxiogène et à rendre compte de la peur de son personnage principal, interprété par un excellent Pierre Fresnay, le film déroule lamentablement un long flashback explicatif. Malgré quelques idées visuelles séduisantes, "La main du diable" dévoile progressivement tous ses mystères pour aboutir à une conclusion prévisible et ratée. Sous ses allures quelques peu désinvoltes, le film se prend finalement très au sérieux, jusque dans sa visée dénonciatrice (il est sorti en 1943) via le fantastique, implacable mais pas très fine. En somme, une vraie déception.
Un voyageur arrive dans une auberge. Il a une particularité: il est poursuivi par le diable!!! Il raconte sa jeunesse quand il a conclu un pacte avec ce dernier en devenant grâce à sa "main" un peintre célèbre. Excellent film fantastique où la "main" passe et fait le bonheur et apporte la gloire tout en pervertissant l'être qui la possède. Une fable évidemment sur la vie très bien réalisée et superbement interprétée.
Dans la famille Tourneur, je demande le père ! Je connais et j'apprécie bien ce que faisais Jacques Tourneur et j'entame la filmographie du père avec cette réécriture du mythe de Faust peut-être inspirée de la peau de chagrin de Balzac. Et j'aime bien le mythe de Faust. Le type au fond du trou qui pactise avec le diable. Et dans le film on a un peu ça, une sorte d'atmosphère avec le diable qui est le plus malin qui roule ce pauvre peintre, qui joue avec lui, qui le pousse à bout pour avoir son âme. Limite je trouverai la fin trop "facile" ça se résout de façon trop mécanique pour être pleinement convainquant, j'aurai sans doute aimé un truc plus sombre.
Cependant comme je le disais l'atmosphère est là, avec l'histoire qui est racontée dans une auberge, les gens qui écoutent, tout ça est très propice à instaurer un climat. Après j'en aurai voulu plus, je suis sur ma faim. J'aurai aimé un diable plus inquiétant, plus de moments "expressionnistes", plus de suspens, plus de tension. Parce qu'en fait j'ai juste vu un bon petit film, mais je n'ai pas forcément ressenti le même génie de la mise en scène qu'il peut y avoir chez Tourneur fils par exemple.
C'est peut-être un peu trop plat, trop court. Et pourtant tous les ingrédients étaient là, mais ça n'a pas forcément pris autant que je l'aurai voulu. C'est le genre de film que j'aurai vite oublié malheureusement et pourtant ! Je pense que j'en attendais trop étant donné le patronyme et le sujet qui tous les deux me parlaient beaucoup. J'aurai aimé frisonner ! J'aurai aimé voir le génie du diable plus à l'oeuvre ! Du coup je préfère Faust de Murnau.
Un joyau du cinéma français des années 40 d’autant que son contenu fantastique est une rareté, doublée d’une réussite. L’histoire qui a pour origine Gerard de Nerval est passionnante et comme elle est formidablement racontée et jouée par les acteurs incomparables de cette époque, c’est un pur plaisir. C’est même extraordinaire de constater combien on est captivé par un tel récit pourtant mal structuré, empreint d’illogisme et parfois même de manque d’attention dans les détails. Le talent de Pierre Fresnay n’y étant pas pour rien. Il est souvent odieux, souvent perdu, parfois désespéré mais de plus en plus attachant avec les minutes qui passent. En face, de lui Palau sous l’apparence d’un petit homme rondouillard paraissant bien inoffensif finit par nous terroriser par son insistance, sa mauvaise foi, ses tricheries et son mystère. Les décors, la mise en scène et la direction des acteurs sont parfaits dans ce contexte étrange. J’y vois même par moment un cousinage plus intellectuel avec les films noirs de Los Angeles. Il y a le destin avec cette impression d’impossibilité de s’en dépêtrer, une femme fatale tantôt odieuse tantôt charmante, la nuit permanente et personne pour aider le personnage principal.
Le nom des Tourneur est donc le signe du cinéma fantastique en France. Le père de Jacques aura réalisé un film étonnant pour l'époque, en plus produite de façon modeste. La grande prouesse du film est sans doute le scénario : très bien écrit, il contient des éléments symboliques implicites : le diable est un petit homme à l'apparence d'un huissier, idée magnifiquement trouvée, tandis que le peintre est un artiste tourmenté, passant de ses peintures de la vie et natures mortes à des peintures effrayantes ( une mort géante ou une reprise de Cronos dévorant ses enfants ) lorsqu'il achète le talisman, ou encore Ange, le personnage de la conscience. La piste de la malédiction est alors dévoilée, donnant la scène la plus surnaturelle du film, où le héros rencontre les anciens damnés par la main. Tourneur a joué la mise sur la lumière, à l'approche expressionniste. La musique quant à elle ne fait qu'appuyer l'action sans être vraiment utile à la narration. En bref, un film très méconnu, du cinéma classique français, qui rejoint les styles nouveaux de Franju et de Clouzot dans les années 50.
Conquis par la première partie du film avant d'être vite déchanté par l'aspect très fantastique de l'oeuvre durant la seconde partie, La Main du diable est un sympathique petit film français qui explore les facettes du diable, image exploité de manière rarissime dans le cinéma français. Conçu comme un thriller horrifique, l'ambiance est extrêmement bien ficellée oscillant entre le malsaine lors des scènes avec le diable et le suspens avec l'ensemble des scènes qui sont tournés en haute-montagne. Les acteurs sont dans l'ensemble très convaincant avec une mention toute particulière à Pierre Fresnay très bon dans l'interprétation d'un être dépassé par les événements (vendre son âme au diable pour obtenir les faveurs du milieu artistique et des femmes). Néanmoins, le tout retombe comme un soufflée dans le dernier quart d'heure du film qui reste selon moi, une faute de goût avec l'apport trop importante du surnaturelle (l'accueil des condamnés dans le temps, un peu moyen). Réalisation classique, pas véritablement inspirée, oeuvre brouillonne mais qui souligne une certaine envie d'explorer de nouveaux territoires; c'est louable de la part de Maurice Tourneur mais mal exécuté.
Quand le grand cinéma prend des allures de cinoche cela ressemble à ça. Tourneur était mystérieux (par la force des choses? ou simplement pudique?), mais ce film est comme une vague filant de son début à sa résolution sans nous déranger puisque nous admettons tout. Et arrêtons de comparer Tourneur à Lang, puisqu'il a su créer un langage autonome, non référencié, bien plus probant. Génial et jamais surfait.
Une histoire intéressante mais qui malheureusement ne tient pas la route. Le souffle retombe assez vite, et on fini par trouver le temps long. Paradoxal pour un film d'1h20.
Un bon film fantastique, à l'intrique assez simple si l'on réfléchit bien, avec d'excellents acteurs. Il a vieilli mais on reste quand même acrroché à l'histoire.
Ma volonté de découvrir les réalisateurs "Tourneur" père et fils s'est concrétisée dans cette œuvre fantastique un peu précurseur du thriller. Le genre encore à ses balbutiements ne convainc pas plus qu'il n'effraie mais reste divertissant grâce à la présence de Pierre Fresnay notamment. On est loin des chefs d’œuvre de Murnau ou F.Lang à époques comparables...
Quand on dit de ce film qu’il est un classique du cinéma fantastique français, il faut le croire car c’est vrai. Quand on dit de ce film qu’il est un classique du cinoche français des années 40, il faut le croire car c’est vrai. Quand on dit de ce film qu’il est un classique tout court du cinéma français, il faut le croire car c’est vrai. Après avoir lu ces quelques lignes, vous vous doutez bien que j’ai été pleinement convaincu par ce film. S’inspirant d’une nouvelle de Gerard de Nerval, cette « Main du diable » a tous les critères nécessaires qui font les grands films: une bonne réalisation, un scénario original, intelligent, symbolique et qui offre des rebondissements passionnants, des acteurs excellents et une fin (qui pourra paraitre ridicule pour certains) réussie. Quant aux acteurs, serait-ce peu dire que Pierre Fresnay est immense? Non, je ne crois pas. Il est très convaincant et parvient sans mal à faire ressentir toutes les émotions de son personnage. Quant à Noël Rocquevert, rien à dire. Comme à son habitude, il est impeccable. Quel dommage que cet acteur ne soit connu généralement que des cinéphiles. Pour moi, cette « Main du Diable » est une vraie réussite.
Le scénario bien écrit et intelligent est prenant mais malgré tout La Main du diable a vieilli, ce film noir est parfois inquiétant mais jamais effrayant.