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loulou451
120 abonnés
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4,0
Publiée le 28 mars 2013
Un très beau film signé Marcel Carné porté par un Gérard Philippe une fois encore éblouissant, magnifiant à chacune de ses apparitions la poésie de la réalisation et du scénario. Un style terriblement français qui traverse le temps sans jamais prendre une ride.
L’intitulé même du style « réalisme poétique » est paradoxal, et « Juliette ou la clef des songes » pousse ses contradictions jusqu’à l’incandescence, ce qui est peut-être la raison de l’accueil mitigé des critiques à la sortie du film. Le merveilleux fait penser à deux sources d’inspiration : le non-sens à la manière d’un Lewis Carroll et le conte de fée dans sa version la plus noire. On l’a rarement vu utilisé dans le sens d’une vision aussi désenchantée et douloureuse de l’existence, et en regard d’une histoire aussi prosaïquement triste : c’est l’aspect le plus déconcertant de l’œuvre, qui, encore une fois devait heurter les spectateur et la critique. Autrement c’est d’une beauté formelle époustouflante (images Alekan, décors Trauner…) et on peut parfaitement être ému (c’est en tout cas mon cas) par cette histoire très poignante d’amour trahi.
Marcel Carné a connu une période faste qui va de Jenny (1936) aux Enfants du paradis (1945) en passant par Drôle de drame, Quai des brumes, Hôtel du Nord, Le jour se lève et Les Visiteurs du soir. En gros, la période où il avait pour scénariste un certain Jacques Prévert… Privé de ce joyau (dont seul Les Portes de la nuit avait été un échec), il se retrouve privé du principal ressort de sa réussite. Il ne suffit pas en effet d’empiler des métaphores pour faire de la poésie… Il manque dans ce Juliette ou la clé des songes le principal, à savoir la langue… la langue riche et chatoyante de Prévert, qui servait les comédiens sur un plateau et donnait l’occasion à Carné, honnête artisan sans plus, de se faire passer pour un maître. Ici, on a une bonne idée de départ mais qui se brouille très vite dans une confusion des thèmes désolante. Du prisonnier qui se réfugie dans ses songes (on pense bien sûr à Peter Ibbetson), on passe à une exploration d’un monde sans mémoire (Alzheimer quand tu nous tiens !) puis à une espèce de dérive médiévale où l’on débouche dans un effet comique aussi irrésistible qu'involontaire sur la figure de Barbe bleue ! Perdus dans ce dédale, les comédiens sont pitoyables… il faut dire que la distribution est loin des fastes précédentes (Jouvet, Simon, Gabin, Arléty, Barrault, Brasseur, etc.) puisque les trois rôles principaux sont tenus par de bien médiocres comédiens, Gérard Philippe en tête, très bon au théâtre mais guindé au cinéma, Jean-Roger Caussimon bien maladroit en ogre et la pauvre Suzanne Cloutier aussi piètre comédienne que dépourvue de charme. Quant à la réalisation de Carné, jetons dessus un voile pudique… Un film raté dans toute l’acception du terme.
Il y a eu deux Marcel Carné : celui d'avant-guerre avec des oeuvres formidables comme "Hôtel du Nord", "Les Enfants du Paradis" ou encore le génial "Drôle de drame" (mon préféré du cinéaste !!!), et celui d'après-guerre avec des oeuvres très moyennes comme "Thérèse Raquin" ou "L'Air de Paris". Eh bien, il y aussi un troisième Marcel Carné : celui des films tout pourris. Et celui-là en est bien un. Le réalisateur veut la poésie qui faisait le charme de ses oeuvres d'antan. Il n'arrive à créer qu'un univers artifiel, froid et très vite ennuyeux dont les personnages provoquent plus l'agacement qu'autre chose. Côté crédibilité : c'est pas formidable non plus car on a beau être dans le rêve du personnage de Gérard Philipe on s'éloigne très souvent de son point de vue. Au passage, seul le comédien arrive à donner un peu de relief au film. Incroyablement gonflant et raté.
Pourtant techniquement irréprochable, il n'en demeure pas moins que ce "Juliette ou la clé des songes" est au final une déception. En effet, à aucun moment le grand Marcel Carné n'arrive à faire jaillir l'émotion, si bien qu'au lieu d'avoir une oeuvre lyrique et passionnée, on se retrouve en réalité devant un film glacé, incapable de trouver les solutions pour rendre envoutant ce voyage qui avait pourtant de quoi en séduire plus d'un. Même la fameuse Juliette n'est en rien attirante et fait plus de la peine qu'autre chose tant Suzanne Cloutier est insipide. Gérard Philipe lui-même décoit et semble lui aussi perdu. C'est d'autant plus regrettable que les décors d'Alexandre Trauner était plus que réussis et l'idée de départ très belle. Que de regrets donc...
J'ai vu ce film après un opéra de Martinu qui avait ce thème merveilleux et en même temps surnaturel. L'histoire est étrange mais captivante par son ambiance.
J'ai trouvé ce film intéressant avec une mise en scène remarquable, mêlant réalisme et poésie. Quel plaisir de revoir Gérard Philipe; on ne peut en dire autant de Mlle Cloutier, qui me rappelle que ce film est "un vieux film" et me prive d'un certain plaisir avec son jeu, tout en minauderies, particulièrement agaçant et démodé. Apparemment, elle n'a pas fait une grande carrière comme actrice et c'est tant mieux.
Joli film toutefois trop poétique et sans doute pas assez enchanteur pour le cinéma ; on n'est pas entraîné dans le récit comme par exemple dans Le Magicien d'Oz. Le début en prison est assez saisissant par sa noirceur puis Gérard Philippe se retrouve via un rêve spoiler: la question que l'on se pose bien sur est-ce que tout cela est un rêve ou non ? dans un pays ou tout le monde oublie tout (leurs noms, les visages des gens, ce qu'ils ont fait la veille...) d'où un postulat de départ intéressant pourtant Juliette ou la clé des songes n'insiste pas trop sur le mystère et la mise en scène manque de magie. Les 10 dernières minutes sont très bonnes dommage tout de même que ce film bien interprété ne m'a pas enchanté alors que j'aime beaucoup ces histoires ou l'imaginaire est plus tentant que la réalité.
Je ne crois pas que l'on puisse dire que ce film soit une grande réussite du genre car il manque cruellement d'unité, il est encombré de temps morts et fait intervenir des éléments réels qui s'intègrent mal aux rêves. Son sujet principal étant plus le théme de l'oubli, phénomène très douloureux lors de sa prise de conscience, les rêves ne justifiant pas le titre. Gerard Philippe est excellent et le rôle lui va comme un gant mais Suzanne Cloutier qui se débrouille fort bien dans la partie rêvée ne change pas assez son jeu dans la partie réelle. Visuellement ''Juliette ou la clef des songes’’ est fort beau. Marcel Carné nous prouve que sans Prevert il est un bon metteur en scène, ce qui est logique car Prévert n'a jamais tenu la caméra, il a juste apporté son talent de poète et le ''parfum des bons mots''. C'est l'association des deux hommes qui a crée les chefs d’oeuvre et terni un peu Carné seul alors que Prevert à brillé ce qui est injuste.
Marcel Carné s'est entouré de le fine fleur des "techniciens" du cinéma français (Trauner, Alekan, Kosma) pour composer ce conte onirique qu'on trouvera en définitive, sur le fond, moins merveilleux que désespéré spoiler: au regard de son dénouement. Il ne manque que Prévert, et peut-être doit-on regretter cette absence, lorsqu'on connait les vertus de sa collaboration avec Carné, car nul mieux que Prévert ne pouvait transcender les amours poétiques du personnage de Gérard Philipe. En l'état, l'amour rêvé et passionné de Michel passe par une illustration naïve, presque académique. Très sagement, Gérard Philipe, en héros romantique, fait du Gérard Philipe, tandis que l'inconnue Suzanne Cloutier incarne une jeune fille pure et candide un peu convenue, eu mieux traditionnelle. Cependant, l'esprit mi-onirique, mi-poétique du film n'est pas sans engendrer un caractère imaginaire tout à fait original et par instants ludique. Du fond de sa prison (qu'on peut voir comme une métaphore du réel), Michel rêve de Juliette qu'il désespère de retrouver et dont on méconnait encore l'existence dans la réalité. Son rêve, démonstration de non-sens et de fantaisie, entraine Michel dans un village pittoresque où les habitants sont sans nom, sans mémoire ni souvenirs. Au terme de son errance et de ses amours contrariées, on en conclut que l'amour est plus fort que l'oubli et que, plus amèrement, la chimère et l'imagination sont moins décevantes que la vie réelle.
Pour la musique, les décors, les dialogues. Pour les idées tournant autour de la perte de mémoire, le passage du marchand de souvenirs est vraiment énorme par exemple. Bref pour un peu tout ce qui fait ce très beau film qui étonne mais charme régulièrement. L'idée que la réalité n'est pas belle, et que les songes permettent de s'évader, n 'a certes rien d'original. Mais le fait de se promener dans ce rêve, de retourner dans la réalité pour voir comment celle-ci s'est trouvée adaptée, offrant un parallèle intéressant entre le personnage du patron et les contes, c'est vraiment quelque chose. On pense à Peter Ibbetson bien sûr, mais la conclusion dépasse l'oeuvre d'Hathaway en offrant un ancrage plus intéressant et dans le conte de fée, et dans la réalité. Peut-être que ce film n'est pas le plus abouti de Marcel Carné, mais pour à la fois sa fraîcheur et son côté désabusé, c'est pourtant un grand film.
"Dans sa prison un homme rêve à celle qu'il aime; son rêve le conduit au pays de l'oubli. A son réveil, libre, déçu par la réalité, c'est dans le rêve qu'il se réfugiera à nouveau.". Ce carton de début de pellicule résume parfaitement l'intrigue. Le rêve occupe presque la totalité du film, le retour à la réalité étant en fait un épilogue. Le scénario est habile, les images belles, les dialogues travaillés, les acteurs excellents (Caussimon, aussi bon acteur qu'auteur de chansons, parfait dans un rôle méphistophélique; Yves Robert épatant en joueur d'accordéon), mais le goût de Carné pour la mièvrerie sentimentale, son incapacité à être concis, son attirance pour un moyen âge qui se veut féerique, mais est en fait bavard et ennuyeux gâtent un peu le plaisir. De nombreuses bonnes idées, notamment en corollaire à la perte de mémoire des habitants du village, mais développées trop longuement.
Je suis sous le charme, complètement, dieu ,que les choses étaient plus belles avant, et Gérard Philipe, tellement beau ,et émouvant, et ce jeu d acteur, magnifique....malgré les acteurs que j aime.d.hier et d aujourd'hui, aucun, sur aucun plan, ne lui arrivera à la cheville..il émane de cet homme, quelque chose de magique.....c'est un Ange...les Anges ne meurent jamais...et jamais ne vieillissent.....
même si gérard phillipe signe une bonne prestation, (qui ne vaut vraiment pas celle des orgueilleux) ce film est un peu longué et le jeu de l'actrice n'est pas terrible. Heureusement qu'un certains jean roger caussimon fait son apparition et interprête magistralement le mêchant de base (du style jafar, tant dans le look que dans l'esprit du personnage). a aucun moment caussimon ne surjoue, aucune expression n'est de trop! on est mort de rire a chacune de ses répliques!!!!!!