L'histoire du titre le plus long ou presque de l'histoire du cinéma, ou comment être sûr de faire un film culte et maudit, par Paul Newman. De la part d'un homme à qui la vie a souri, le sujet extrêmement triste du film étonne beaucoup. Et il faut un peu de temps avant de comprendre que ce n'est pas un exercice de style ou une lubie. On peut même dire qu'il faut attendre la remise des prix pour comprendre l'humilité de Paul Newman face à son sujet. A force de rajouter des anecdotes ou un peu d'humour pour sauver le mélodrame des larmes, on arrive à ne pas bien saisir l'extrême de la situation. Encore qu'il ne s'agit pas vraiment de folie, juste des ravages de la solitude atroce et déprimante des personnages un peu en marge, un peu extravagant qui étaient et sont toujours repoussés par la société puritaine et moraliste des années 60. La misère sentimentale, monétaire et presqu'intellectuelle de cette petite famille recomposée (je parle du lapin bien sûr) fait peine à voir, mais les péripéties et les bons mots font oublier à quel point la violence de cette mère borderline peut faire des ravages. L'intérêt moral du film est de montrer que chacun peut passer son temps à se lamenter ou à se forger une personnalité et épanouir son talent malgré tous les affronts, même si l'on sait bien que ce petit génie des sciences naturelles n'en sortira pas indemne. Surtout, quand on choisit les sciences ou les chiffres, c'est toujours que les humains vous ont un peu, sinon énormément déçus. Le roman de base semble très réaliste et logique, ce que le film ou l'image dilue un peu, mais c'est finalement plus facile à digérer. Les acteurs, Woodward en premier lieu, sont assez impressionnants, l'image est parfois contemporaine, parfois simple, mais jamais à côté de la plaque. Il faut dire que c'est peut-être plus simple de travailler avec sa femme et sa propre fille ! Le visage de Woodward est d'ailleurs fascinant, on ne peut s'empêcher de penser aux yeux et à l'ossature de la « gueule » de Paul Newman. Les côtés fatiguants des films réalistes sur la misère (je pense aux Dardennes) sont ici gommés par la beauté de Woodward et la haute tenue cinématographique de l'ensemble, c'est aussi ça, le cinématographe ... de qualité. L'épisode de la mémé qui biberonne à la bière permet de faire un break et de relativiser les malheurs d'autrui, mais dans l'ensemble, ne pensez pas aller voir un film divertissant pour un samedi soir sympa sur la terre. Le film est daté par le look, les voitures et une certaine mentalité américaine triomphante aujourd'hui disparue à force de crises économiques et sociétales. Cependant, l'essentiel, affronter la solitude en étant chargée de famille était en avance sur son temps, il est donc parfaitement en phase avec les années Sarko. Travailler plus pour gagner moins, voir moins sa famille, devenir une paria simplement parce qu'on est différente, tout y est. Bref, thanks to The Filmo, deux films essentiels des années joyeuses en une semaine, bon, il est temps de voir des films d'aujourd'hui maintenant !
Ah ouais mais non quoi. Désolé mais là c'est plat, c'est répétitif, et y a quasiment aucune idée de mise en scène. Paul Newmann était un bon acteur mais côté réalisation c'était plus laborieux franchement. Et puis ça cabotine un peu aussi du côté de Joanne Woodward. De plus, le scénario est loin d'être intéressant je trouve. Alors tout n'est pas mauvais, y a des passages réussis, je trouve que le personnage de Matilda est intéressant mais ça ne suffit pas à sauver le film. Je ne comprends pas cet engoument.
Newman nous sert une tranche de vie de Béatrice Hunsdorfer (Joanne Woodward prix d'intérprétion du festival de Cannes 1973) mère de deux filles Matilda (Nells Pott) et Ruth (Robertah Wallach). L'histoire en elle même n'est pas intéréssante ce sont les relations entre les personnages qui intérésse ici le réalisateur. Le film se base essentiellement sur la folie de la mère (qui apparament l'était depuis son plus jeune âge) et qui déteint sur ses filles : Une fille (Ruth) atteinte de crise et une autre (Matilda) passionnée par la science (tout le long elle tente de concourir pour le prix de meilleur savant). Les trois actrices sont fantastiques, notamment Nell Potts qui tient là sont seul rôle mais qui sort une des meilleurs composition d'actrice que j'ai pu voir. La musique (composée par Maurice Jarre) dépeint bien ce tableau, plutôt sombre de la vie de cette famille sans père. D'abord attiré par son titre singulier, ce film se révèle être un vrai bijou de simplicité et d'émotions et d'humour noir. "Atome what a beautiful word"
La fin, à contre-courant du reste du film est assez décevante, et l'humour à la fois doux et acide est trop répétitif. Mais après tout, n'est-ce pas le quotidien même, que la redondance de nos faits et gestes ? Voilà ce que filme Paul Newman: l'histoire quotidienne d'une femme et de ses deux filles. Et si l'histoire est déjà réaliste, on ne peut que penser que le célèbre acteur a mis une part de sa vie dans son film, pour ne le rendre que plus crédible. Et c'est là sa force. Alors, évidemment, le cinéma, c'est de la fiction, et là, ce film au titre interminable a peut-être un aspect trop documentaire, car il laisse parfois son intrigue de côté. Mais le reste du temps, c'est plutôt bien fait, et toujours empreint de poésie. Derrière la trame tragique se cache un courant presque merveilleux. Les couleurs sont magnifiques, la musique l'est tout autant, et ces relations qui existent entre ces trois protagonistes sont plutôt bien vues, car réalistes, mais elles ont également quelque chose d'extraordinaire. Un bien beau film.
Vu au 'Grand Action'.. Citation de Paul Newman : 'Beaucoup de metteurs en scène sont intéressés par de grands thèmes. Ils sont intéressés par l'homme dans ses rapports avec Dieu, l'homme dans ses rapports avec la société, l'homme dans ses rapports avec la terre. Pour ma part, je ne suis pas du tout intéressé par ce genre de films. La seul chose qui m'intéresse est l'engagement. Ce n'est pas simplement le problème des acteurs qui aiment se sentir engagés dans ce qu'ils font, mais celui du public qui puisse se sentir concerné par ce qu'il voit' .. Ainsi, tout est dit, nous est peint dans ce film, le quotidien d'une famille, d'une mère et de ses deux filles plus précisément. Le réalisme n'est pas le but premier, le sentiment si ! La mère, écorchée vive, blessée intérieurement a une influence néfaste sur ses filles. La plus âgée semble suivre plus ou moins son chemin tandis que la plus jeune veut se détacher de ce carcan abrutissant tout en faisant preuve d'une sagesse et d'un amour inexpugnable.. Alors elle essaye de changer les choses à son échelle, s'épanouissant à travers ces études et l'exposé de science qu'elle doit préparer.. Voyez par vous même, tout ceci est banale. Extrêmement banale, pourtant ce film bouleverse, chamboule, subvertit, écorche et assomme. Mais par quel miracle malsain est-il resté dans l'ombre ? Saura t-on un jour reconnaitre ce qu'est un chef d'œuvre ? Alors il n'y a pas de grandes histoires d'amours, d'épanchement nauséeux, d'effets spéciaux, de rebondissements, d'effusions ; c'est un film, une œuvre, une expérience, une tranche de vie, c'est nous aussi, ne sommes nous pas tous, un peu de cette petite fille ? Ou de cette mère ? Ou d'un quelconque autre personnage ? Tout touche au vrai, sans l'atteindre. C'est fantastique.. Paul Newman est à la hauteur de sa carrière d'acteur.. Maitrisé de bout en bout, ce long métrage est un bijou.. 'Non maman, je ne trouve pas ce monde détestable' dit une petite fille de treize ans. Et nous ? Que trouvons-nous ?
J'imagine très bien la pièce de théâtre à l'origine du film. D'ailleurs, l'actrice principale en conserve beaucoup de caractéristiques dans son jeu à tel point que c'en est épuisant. Cette femme est clairement hystérique ! Le lien avec la réalité est un peu trop ténu à mon goût. Le sordide décor de la maison, une véritable porcherie ne fait qu'accentuer cette virtualité. Seul les deux filles dont la cadette est émouvante, nous rattachent un peu avec le monde extérieur. Point positif, la musique de Maurice Jarre est belle ( bien que tendue à la limite du sinistre ).
Un trio d'excellentes actrices suffit-il à faire un bon film ? Oui. Bien sûr reste toujours la question de l'intérêt de faire un film basé sur une pièce de théâtre.
Une femme élève seule ses deux filles. L'amertume se confronte à la vie qui s'ouvre aux adolescentes. Quel beau film. On ne comprend pas qu'il ait pu tomber dans l'oubli. La délicatesse avec laquelle Paul Newman filme la décrépitude d'une femme pleine de rancœur, la sensibilité des adolescentes nous étonne et nous touche. C'est parfaitement écrit, filmé et dirigé. Les actrices sont impressionnantes, au premier d'elles Joanne Woodward qui est à la fois aigrie et pleine d'amour. Magnifique.
Vu, en première fois, ce 20 août 2010. J'ai lu ici ou là que le jeu d'acteur était excessif ou à côté. A mon sens il est tout simplement parfait, toutes ces années après, il est d'actualité, car c'est un film au style réaliste, très quotidien. De plus Paul Newman, qui restera comme l'un des plus grands acteurs étasunien depuis toujours, maîtrisait son sujet sur le bout des doigts, et il ne s'est pas foutu de nous. Même les seconds rôles sont d'une crédibilité à l'épreuve du temps. Quant à l'histoire, proprement dite, les critiques les plus dithyrambiques ne tarissent pas d'éloges en longues phrases sentimentales proches de la niaiserie. Je rappelle qu'il s'agit de traiter de cette période adolescente notre caractère, donc une partie de notre destin, se forge. L'influence de l'environnement familial est ainsi capitale. La mère du film (pas de père, absent, mort) est tarée, blessée certes, mais siphonnée du bocal, secouée de la ruche, pourvoyeuse d'émotions négatives envers ses deux filles. J'ai lu ici ou là que ce film était l'éloge du lien familial envers et contre tout. C'est prendre ses désirs pour des réalités. Très clairement, on suit le cheminement psychique de près, de l'une des deux gamines, et le fondement de ses ressources intérieur, pour résister à cette pression morbide et délétère, pont vers l'âge adulte et l'indépendance mentale, c'est-à-dire le fait d'être libre de cette famille, non dépositaire du phénomène de reproduction de ses névroses, une fois hors de ce cocon. Cette même histoire réalisée par x ou y aurait pu évidemment devenir un pur navet, il y a des pièces de Shakespeare que des metteurs en scène ont rendues ineptes. Avec ce film, unique, Paul Newman nous lègue une perle que je n'hésite pas à appeler chef-d'oeuvre. Une gamine, comme un toréador de génie affrontant un taureau furieux et non drogué, évite un moule de vie médiocre que la vie aurait pu lui préparer, et où elle aurait peut-être mijoté pour toujours, comme sa mère, et retourne la situation a son avantage. C'est filmé comme si on y était, comme si c'était soi, un peu plus que tous les personnages que l'on investit également. Une expérience, un film. Du Cinéma.
C'est un des films qu'on m'a toujours recommandé à voir! impossible de le trouver en DVD... et là j'ai eu la chance de le voir en salle (paradoxe...) à Paris! et je ne regrettes pas d'avoir attendue tout ce temps. Mes conseillers ont été de bons conseils, le film est superbe! ces portraits de (jeunes) femmes... Je m'y suis retrouvée sous certain angle par rapport aux relations soeur/soeur, mère/fille. c'est un film vraiment très émouvant. A voir et à revoir je pense (mais difficile sans dvd...gggggrrrr)
Sublime. Je ne m'attendais à rien (il passait au ciné du quartier, un mercredi après midi) et je débute dans les films "d'auteurs". Bonnes critiques, c'est tout. Et c'est probablement un des plus beaux que j'ai vus. J'ai même versé une larme d'émotion, ce qui ne m'arrive jamais (très rarement) au cinéma. Sous le choc !!