Avec Un Fauteuil Pour Deux, John Landis réalise une comédie somme toute correcte. L'histoire nous fait suivre le destin croisé de deux hommes, Louis Winthorpe III, un directeur général d'une florissante société de courtage en matières premières agricoles basée à Philadelphie, et de Billy Ray Valentine, un roublard, astucieux mais sans le sou. À leur insu, tous deux vont faire l'objet d'un pari insensé de la part des patrons de Louis, les frères Mortimer et Randolph Duke, deux hommes aussi riches, qu'arrogants. Ces derniers décident d'échanger la situation de leurs deux poulains dans le but de démontrer ou non que certaines personnes sont capables de réussir dans toutes les situations qui s'offrent à elles alors que d'autres échoueront systématiquement. Ce scénario s'avère globalement plaisant à visionner pendant toute sa durée de près de deux heures, même s'il comporte quelques longueurs. En effet, le métrage aurait gagné à être un peu plus court. L'intrigue nous embarque dans deux milieux totalement antinomiques, l'un favorisé, l'autre défavorisé, et va s'amuser à inverser ces deux conditions sociales pour que chacun puisse se mettre à la place de l'autre. Sauf que tout cela leur est imposé et que donc l'un des deux va se retrouver gagnant tandis que l'autre va tout perdre. Cette accession fulgurante et cette chute fracassante donnent lieu à quelques scènes sympathiques et bien trouvées décrochant quelques rires. Hélas, le rythme est un peu mou et quelques passages moins drôles sont également de la partie. Le principal problème provient du ton. En effet, le film n'est pas une comédie pure du au fait qu'il se déroule dans le milieu des affaires et des marchés financiers, un cadre plutôt sérieux. De plus, il traite des classes sociales et du racisme, des sujets sensibles. Résultat, l'humour parvient à décrocher quelques rires mais on est loin de s'esclaffer tout du long. Le principal ressort comique provient des personnages appréciables qui sont interprétés par une distribution comportant de beaux noms comme Dan Aykroyd, Eddie Murphy, Jamie Lee Curtis, Ralph Bellamy, Don Ameche et Denholm Elliott pour les rôles principaux. Tous ces individus entretiennent des rapports insincères afin de se servir les uns des autres. Des échanges soutenus par des dialogues de bonne facture et quelques répliques amusantes bien senties. Sur la forme, la réalisation du cinéaste américain s'avère très classique. Sa mise en scène manque cruellement de personnalité et de folie. Il faut dire qu'elle évolue dans un environnement assez austère et n'exploite même pas sa saison des fêtes. Ce visuel malheureusement fade est accompagné par une b.o. signée Elmer Bernstein, dont les compositions sont insipides et sans aucun impact au point de ne même pas y prêter attention. Reste une fin satisfaisante venant mettre un terme à Un Fauteuil Pour Deux, qui, en conclusion, est un film plutôt divertissant mais loin d'être indispensable pour autant.