Le film démarre bien : 2 amis, Pierre (Jean-Luc BIDEAU, 31 ans, 2e collaboration sur 4 avec le réalisateur), journaliste et Paul (Jacques DENIS, 28 ans, 1ère collaboration sur 3), écrivain et peintre en bâtiment pour nourrir sa femme et sa fille, décident d’écrire un scénario (pour 4 000 F.S.) à partir d’un fait divers : Rosemonde (Bulle OGIER, 32 ans) est accusée d’avoir tiré à la carabine sur son oncle. Ils décident de rencontrer la jeune femme qui travaille dans une usine de saucisses après avoir arrêté son apprentissage de couturière. Un film surestimé. Quel ennui ! Un film trop long (124 mn, avec des scènes inutiles telles la grève des éboueurs, la visite chez la mère de Rosemonde ou de Vladimir), lent, abusant des plans fixes, au scénario brouillon, bavard avec des dialogues pseudo-libertaires et anticapitalistes et une seule scène drôle (
celle de Pierre et Paul dans le bus où Paul joue un Turc et Pierre un raciste
). On est bien loin des « Valseuses » (1974) de Bertrand Blier, plus critique, plus anarchiste, plus rythmé et bénéficiant du charisme de Gérard Depardieu et Patrick Dewaere. Plus qu’une parabole sur les affres du cinéaste, non pas devant la page blanche, mais face à une actrice qui le touche (Bulle Ogier) [« La nuit américaine » (1973) de François Truffaut est plus efficace et passionnant], c’est l’histoire, ennuyeuse, de 2 loosers et d’une femme libre. Un court métrage aurait suffi ! Le choix du titre est discutable : l’anguille, poisson insaisissable aurait été plus appropriée à Rosemonde que la salamandre, survivant au feu car la société suisse décrite (empreinte de routine et de monotonie) n’a rien d’un brasier.