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Un visiteur
4,0
Publiée le 8 décembre 2012
Film très attachant par sa liberté de ton,son humour et ses fulgurances poétiques même s'il est très daté(on est juste après 68),B.Ogier crève l'écran.
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4,0
Publiée le 19 novembre 2013
Le cinèma suisse a ètè une rèvèlation: ainsi les films d'Alain Tanner, dont "Charles mort ou vif" a ètè saluè comme le plus bel enfant de mai 68 mais surtout son film le plus connu (et le plus beau aussi), "La salamandre", oeuvre marquante et tournèe avec de faibles moyens techniques qui impose Tanner comme l'un des meilleurs rèalisateurs de son pays! Un film magnifique dans lequel on voit deux journalistes (Jacques Denis et Jean-Luc Bideau, formidables de spontanèitè) tomber amoureux d'une jeune ouvrière non conformiste campèe par Bulle Ogier, ècorchèe vive vivant totalement en marge, presque à l'ètat sauvage telle une salamandre! Ce personnage central se sent en marge d'une sociètè qui cherche à la rècupèrer ou tout au moins à l'ètiqueter! En allant chercher au plus profond d’elle-même pour s’inventer plus qu’un personnage, une vèritable identitè, celle de Rosemonde, ouvrière, accusèe d’avoir tuè son oncle, Bulle Ogier, qui èvolue de l'ennui existentiel à la rèvolte, n'èchappera pas à la schizophrènie dans une certaine dèsespèrance sociale! Tournè en 16 mm, dans un noir et blanc granuleux, ce film phare des seventies est totalement incontournable avec une actrice unique qui n’en finit pas de nous èmerveiller via la scène inènarrable où Rosemonde fourre de la chair à saucisse dans des condoms comestibles! Ainsi le cinèma suisse sort de son silence quasi total et affirme son indèpendance, son autonomie, avec cette chronique parfaitement ancrèe dans son temps...
Au risque de passer pour l’iconoclaste de service, je vais oser dire que ce film est loin d’être - à mon humble avis - le chef-d’œuvre qu’une certaine critique (dirigée par « le pape » Jean-Louis Bory notamment) avait décrit comme tel. Film engagé, post-soixante-huitard, avec l’égérie de l’époque, Bulle Ogier, qui nous livre de grands numéros hystériques censés représenter les manifestations de sa liberté, c’est surtout un film plein de bonnes intentions mais qui a bien mal vieilli. Je connais assez mal, je l’avoue, l’œuvre de Tanner mais j’espère que le reste est d’une autre tenue. Car le propos est éculé (« Je dis merde à mon patron », « Je couche avec qui je veux ») et fait sourire de nos jours tant il apparaît comme un caprice d’enfant gâté (et suisse, qui plus est !) qui n’a pas conscience que le reste du monde est en train de crever à sa porte et en veut toujours plus pour son plaisir du moment. L’insupportable Jean-Luc Bideau est également dans le coup, avec son jeu forcé et faussement réaliste, la caméra de Tanner se veut elle aussi réaliste mais elle n’est que grise et froide, la musique est omniprésente et prétentieuse. Au total, on a un film profondément daté, témoignant de problèmes qui furent ceux d’une société ancrée dans ses fausses certitudes et ses privilèges de riches, qui ne peuvent plus toucher de nos jours. Comme, de plus, la forme n’est même pas esthétique, je ne vois rien à retenir.
Magnifique. Première qualité de ce film, l'esthétique. La musique colle impeccablement bien à l'histoire. La voix off n'est pas cantonnée à un simple rôle fonctionnel, sa douceur enveloppe le spectateur et lui permet de ressentir plus intensément la sensualité qui se dégage de certaines scènes. Le choix du noir et blanc confère une dimension supplémentaire au film. Second atout, l'histoire. Derrière un apparent dépouillement se cache une grande richesse. On peut voir ce film aussi bien comme une satire sociale, comme une analyse du processus de création artistique, ou enfin comme une histoire d'amour. Je suis fan.
Après avoir traversé les flammes de plus de trente ans de cinéma, LA SALAMANDRE n’a pas perdu de sa puissance. Impossible de distinguer la forme du fond : le film se « crée » sous nos yeux, par les deux personnages principaux. L’enquête avance,jamais un moment de répits, et Pierre et Paul (excellents Jean-Luc Bideau et Jacques Denis) relancent l’intrigue quand celle-ci semble fléchir…mais ce n’est toujours qu’illusion du cinéma. Le travail de l’image est épatant, tout comme la construction du récit, apparemment simple. En effet, la force du film de Tanner, sa grande modernité résident principalement en son apparente simplicité. Jamais de prétention, des touches d’humour alternent avec l’intelligence de cette histoire presque machiavélique, puisque l’on pourrait finir par croire que c’est la divine Bulle Ogier qui mène l’histoire de bout en bout. Le mélange des genres est subtilement, et parfaitement contrôlé ; enquête, humour, et sociologie, la vérité, la réalité sont toujours latentes et le film n’en n’est que plus fort. Jamais l’ennui ne prend, et les réactions du spectateur sont de plus en plus vives. LA SALAMANDRE est bel et bien le reptile le plus fascinant.
Quel régal ! Un film d'une acuité et d'une liberté énormes. Je doute qu'un tel film puisse sortir de nos jours.. Bulle Ogier est parfaite en jeune femme incapable de se soumettre à l'ordre de la société, insoumise et fragile à la fois. Ce film en dit beaucoup sur la connaissance de soi, l'ordre public et son hypocrisie, sa médiocrité, le monde mécanisé du travail, la perte de soi,la marchandisation toujours plus croissante des sociétés occidentales.. La mise en scène est d'une fluidité rare, aucune réplique, texte, plan et cadrages ne sont laissés au hasrad. Enfin la musique envoutante de patrick Moraz finit de nous transporter
Fascinant constat social en noir et blanc d'une fraîcheur et d'une modernité étonnante. Bien ancré dans l'après mai 68, le film possède pourtant une modernité dont le sujet colle encore à notre société actuelle. Si les 2 comédiens principaux sont parfaits dans leur rôle respectif, c'est Bulle Ogier à la présence forte et fragile qui rayonne tout au long du film.