Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Maqroll
161 abonnés
1 123 critiques
Suivre son activité
1,5
Publiée le 11 août 2010
Au risque de passer pour l’iconoclaste de service, je vais oser dire que ce film est loin d’être - à mon humble avis - le chef-d’œuvre qu’une certaine critique (dirigée par « le pape » Jean-Louis Bory notamment) avait décrit comme tel. Film engagé, post-soixante-huitard, avec l’égérie de l’époque, Bulle Ogier, qui nous livre de grands numéros hystériques censés représenter les manifestations de sa liberté, c’est surtout un film plein de bonnes intentions mais qui a bien mal vieilli. Je connais assez mal, je l’avoue, l’œuvre de Tanner mais j’espère que le reste est d’une autre tenue. Car le propos est éculé (« Je dis merde à mon patron », « Je couche avec qui je veux ») et fait sourire de nos jours tant il apparaît comme un caprice d’enfant gâté (et suisse, qui plus est !) qui n’a pas conscience que le reste du monde est en train de crever à sa porte et en veut toujours plus pour son plaisir du moment. L’insupportable Jean-Luc Bideau est également dans le coup, avec son jeu forcé et faussement réaliste, la caméra de Tanner se veut elle aussi réaliste mais elle n’est que grise et froide, la musique est omniprésente et prétentieuse. Au total, on a un film profondément daté, témoignant de problèmes qui furent ceux d’une société ancrée dans ses fausses certitudes et ses privilèges de riches, qui ne peuvent plus toucher de nos jours. Comme, de plus, la forme n’est même pas esthétique, je ne vois rien à retenir.
13 813 abonnés
12 444 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 19 novembre 2013
Le cinèma suisse a ètè une rèvèlation: ainsi les films d'Alain Tanner, dont "Charles mort ou vif" a ètè saluè comme le plus bel enfant de mai 68 mais surtout son film le plus connu (et le plus beau aussi), "La salamandre", oeuvre marquante et tournèe avec de faibles moyens techniques qui impose Tanner comme l'un des meilleurs rèalisateurs de son pays! Un film magnifique dans lequel on voit deux journalistes (Jacques Denis et Jean-Luc Bideau, formidables de spontanèitè) tomber amoureux d'une jeune ouvrière non conformiste campèe par Bulle Ogier, ècorchèe vive vivant totalement en marge, presque à l'ètat sauvage telle une salamandre! Ce personnage central se sent en marge d'une sociètè qui cherche à la rècupèrer ou tout au moins à l'ètiqueter! En allant chercher au plus profond d’elle-même pour s’inventer plus qu’un personnage, une vèritable identitè, celle de Rosemonde, ouvrière, accusèe d’avoir tuè son oncle, Bulle Ogier, qui èvolue de l'ennui existentiel à la rèvolte, n'èchappera pas à la schizophrènie dans une certaine dèsespèrance sociale! Tournè en 16 mm, dans un noir et blanc granuleux, ce film phare des seventies est totalement incontournable avec une actrice unique qui n’en finit pas de nous èmerveiller via la scène inènarrable où Rosemonde fourre de la chair à saucisse dans des condoms comestibles! Ainsi le cinèma suisse sort de son silence quasi total et affirme son indèpendance, son autonomie, avec cette chronique parfaitement ancrèe dans son temps...
J'avais vu "la salamandre " une bonne dizaine d'années après sa sortie. Ce film avait alors une forte réputation et je dois reconnaître que j'avais été un peu déçu, même si le film ne m'avait pas deplu. Je viens de le revoir en salle, à partir d'un copie parfaitement restaurée et je comprends aujourd'hui que j'étais passé à côté. " la salamandre " est un film excellent qui draine la soif de liberté d'une jeune ouvrière, libre et canaille. Je ne suis pas grand fan de Bulle Ogier sorte de Marlène Jobert dont la carrière fût plus confidentielle. Les deux acteurs masculins sont excellents ( jean claude Bidault et jacques Denis) et selon moi, ce sont eux qui portent le film. Alain Tanner réussit une œuvre intemporelle et le place ici pas très loin des films de Jean Eustache. On trouvera sans doute aussi un cousinage avec l'univers des films d' Eric Rohmer. Un classique qui n'a pas pris une ride plus de 50 ans après sa sortie.
Difficile, il faut être un amateur assidu de films d'auteurs pour adhérer à ce scénario. Car le scénario reste faible effectivement. Heureusement que l’actrice parisienne Bull Ogier donne une excuse au film. Celle de la femme belle et libre. Après, l’enquête à Jean-luc Bideau reste affabulatoire et inexistante. En fait, ce sont les spectateurs, maintenant devenus critiques, qui ont défini le film dix ans plus tard. La théorie de la femme libérée.
Magnifique. Première qualité de ce film, l'esthétique. La musique colle impeccablement bien à l'histoire. La voix off n'est pas cantonnée à un simple rôle fonctionnel, sa douceur enveloppe le spectateur et lui permet de ressentir plus intensément la sensualité qui se dégage de certaines scènes. Le choix du noir et blanc confère une dimension supplémentaire au film. Second atout, l'histoire. Derrière un apparent dépouillement se cache une grande richesse. On peut voir ce film aussi bien comme une satire sociale, comme une analyse du processus de création artistique, ou enfin comme une histoire d'amour. Je suis fan.
Un film de la Nouvelle Vague tardive, Suisse. Un énorme navet intellectuel, long, ennuyeux. Des dialogues pour ne rien dire ou créer une pseudo moral de la société d'époque. Des personnages type «bobos parisiens» qui ne trouvent pas leur place, je parle de Jean-Luc Bideau et Jacques Denis, complètement déconnecté qui ne cesse de se prouver comme des «rebelles» tout au long du film. Ça ne marche pas. Le film mise tout sur la pensée et la philosophie, mais rien sur la mise en scène ou le cadre de marquant, ni la BO. Seul Bulle Ogier parvient à se démarquer avec un jeu «je me fout de tout» qui fonctionne.
Après avoir traversé les flammes de plus de trente ans de cinéma, LA SALAMANDRE n’a pas perdu de sa puissance. Impossible de distinguer la forme du fond : le film se « crée » sous nos yeux, par les deux personnages principaux. L’enquête avance,jamais un moment de répits, et Pierre et Paul (excellents Jean-Luc Bideau et Jacques Denis) relancent l’intrigue quand celle-ci semble fléchir…mais ce n’est toujours qu’illusion du cinéma. Le travail de l’image est épatant, tout comme la construction du récit, apparemment simple. En effet, la force du film de Tanner, sa grande modernité résident principalement en son apparente simplicité. Jamais de prétention, des touches d’humour alternent avec l’intelligence de cette histoire presque machiavélique, puisque l’on pourrait finir par croire que c’est la divine Bulle Ogier qui mène l’histoire de bout en bout. Le mélange des genres est subtilement, et parfaitement contrôlé ; enquête, humour, et sociologie, la vérité, la réalité sont toujours latentes et le film n’en n’est que plus fort. Jamais l’ennui ne prend, et les réactions du spectateur sont de plus en plus vives. LA SALAMANDRE est bel et bien le reptile le plus fascinant.
4 618 abonnés
18 103 critiques
Suivre son activité
1,5
Publiée le 28 avril 2021
La Salamandre fait probablement partie des pire films que j'ai vu depuis des années mais que les choses soient claires. Je ne le qualifie pas de mauvais parce qu'Alain Tanner est un cinéaste incompétent ou sans talent. Au contraire il est très compétent et très conscient de ce qu'il veut faire et de la manière dont il le fait car la durée de 119 minutes ne peut pas être accidentelle et il s'agit d'une blague délibérée. C'est juste que ses idées sur ce que devrait être un film sont complètement opposées aux miennes. Je pense que les films doivent raconter une histoire ou à défaut parler de quelque chose. Au contraire il pense que le néant à l'écran est fascinant que les personnages eux-mêmes se disant des choses comme on s'ennuie, on ne fait rien ici, on s'amuse, on est dans une impasse est le sommet du divertissement cinématographique. On est juste sur deux longueurs d'onde complètement différentes. Bulle Ogier est certainement un grand sujet de caméra un sujet que, heureusement vous pouvez étudier dans de nombreux autres films qui ne vous donneront pas envie de les éteindre dès les 15 premières minutes. Savoir la température du village hivernal d'Ogier semble être la chose la plus intéressante de cette histoire...
Littéraire et décalé. Drôlement désinvolte. Tantôt gracieux, tantôt intello. Ce film est un mélange insolite de critique sociale (bourgeoisie étouffante, hypocrite) et d'aventures amoureuses. Avec des acteurs épatants de naturel : Bideau, Denis, Ogier. Cette liberté de ton pour évoquer une femme instable et insaisissable fait penser à l'insolence de la Nouvelle Vague. Il y a aussi une forme d'errance que l'on retrouvera quelques années plus tard dans les films de Wenders. Et enfin, un vrai sentiment d'absurde : une enquête qui finit en eau de boudin, des enquêteurs qui confondent objet de recherche et objet du désir, reportage et fiction...
Fascinant constat social en noir et blanc d'une fraîcheur et d'une modernité étonnante. Bien ancré dans l'après mai 68, le film possède pourtant une modernité dont le sujet colle encore à notre société actuelle. Si les 2 comédiens principaux sont parfaits dans leur rôle respectif, c'est Bulle Ogier à la présence forte et fragile qui rayonne tout au long du film.
Revisionné quarante ans plus tard, ce film m’a déçu. Sa modernité bien réelle en 70, après le bouillonnement de révolte de 68, s’est bien calcinée dans les flammes des décennies suivantes, à l’inverse de la salamandre ! Ce fut un excellent film certes, mais pas un chef-d’œuvre comme l’affirmait les papes de la critique de l’époque (maintenant c’est des ayatollah !) car il est loin d’être éternel. Essentiellement un film social, un film de révolte dans la grisaille suisse, un film féministe dans le sens positif du terme, il m’a donné un peu de mélancolie de ces temps anciens mais m’a ennuyé par son côté décalé, par ses messages qui n’ont plus guère de sens. Mais il reste l’ironie du ton, le merveilleux travail sur le noir et blanc, la qualité de la BO, le montage simple et nerveux. Quant aux acteurs… une fantastique Bulle Ogier qui porte tout le film, ses deux compères manquant – du moins à l’époque – de métier de façon patente, ou surjouant, ou jouant faux. Je ferai de ce film une relique à garder au fond d’une boîte à chaussures avec les seuls souvenirs d’une actrice magique et de lumières fantastiques. Et quelques moments d’amusement.
Quel régal ! Un film d'une acuité et d'une liberté énormes. Je doute qu'un tel film puisse sortir de nos jours.. Bulle Ogier est parfaite en jeune femme incapable de se soumettre à l'ordre de la société, insoumise et fragile à la fois. Ce film en dit beaucoup sur la connaissance de soi, l'ordre public et son hypocrisie, sa médiocrité, le monde mécanisé du travail, la perte de soi,la marchandisation toujours plus croissante des sociétés occidentales.. La mise en scène est d'une fluidité rare, aucune réplique, texte, plan et cadrages ne sont laissés au hasrad. Enfin la musique envoutante de patrick Moraz finit de nous transporter
Film très attachant par sa liberté de ton,son humour et ses fulgurances poétiques même s'il est très daté(on est juste après 68),B.Ogier crève l'écran.
Grâce à "2 Automnes, 3 hivers", j'ai revu en dvd "La Salamandre" un merveilleux film de Alain Tanner, tourné en noir et blanc dans les années 70. C'est l'histoire de 2 amis : Pierre (un journaliste) et Paul (un écrivain) qui décident de commencer un scénario d'après le fait divers suivant : celui de Rosemonde (interprétée par Bulle Ogier) accusée d'avoir tenté de tuer son oncle avant d'être relâchée avec un non-lieu. Séduits et intrigués par ce fait-divers, Pierre et Paul vont tout faire retrouver cette ouvrière plutôt bordeline ... ce qui va donner lieu à un formidable trio.
Foncièrement ennuyeux comme récit. On ne comprend pas le but du film à part décrire une jeune femme qui s'ennuie et deux hommes qui cherchent. On ne trouve rien de passionnant dans ces "couleurs noires et blanches" bien prétentieuses.