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chrischambers86
13 804 abonnés
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5,0
Publiée le 19 février 2012
Le chef d'oeuvre de Marcel Pagnol! Dès l'apparition du parlant, cet homme de thèâtre comprit ce que le cinèma pouvait ajouter à ses pièces! Mais c'est essentiellement par son oeuvre que Pagnol affirma des conceptions extrêmement positives! Entourè de son èquipe (Rellys en Ugolin, Henri Poupon en Papet, Robert Vattier en M. Belloiseau, Henri Vilbert en curè, Blavette en menuisier...), il pouvait se permettre de refaire chaque scène jusqu'à obtenir exactement ce qu'il voulait, ne tournant que lorsque les conditions climatiques rèpondaient aux nècessitès du scènario! Certes, le texte ètait vigoureusement ècrit et le mètrage fut accueilli par la critique avec une rèserve certaine, mais Pagnol rèalise un film fleuve où l’on se laisse emporter par l’utilisation des paysages et la fluiditè de son dècoupage, par sa direction d’acteurs inimitable et par ses champs des cigales, où l'espace donne aux personnages toute leur dimension humaine! Dans le rôle titre, Jacqueline Pagnol est une inoubliable Manon des sources qui fait taire les fontaines d’antan et nous fait revivre la Provence des annèes 20 dans ce qu’elle a de plus èvident! il n’y a donc qu’à se laisser aller au charme de cette histoire entre vengeance froide, punition des coupables et triomphe de l’amour qui joue sur le sentiment amoureux! Autour du mythe omniprèsent de l’eau, remords, violences et passions enflamment la garrigue! C’est un règal de tous les instants et un des rares films à donner l’impression de dègager un parfum...
J'ai vu ce film après avoir vu la version de Berri, et malgré la qualité de la version récente, ce film ne souffre pas de la comparaison. Il est bien réalisé et l'histoire est traitée d'une façon plus claire qui lui donne un aspect différent. Manon apparait ici plus revancharde et Ugolin est toujours aussi pathétique. A voir si voulez un autre point de vue sur une histoire connue.
La réalisation a vieilli surtout comparée au travail de Berry par contre le verbe de Pagnol non trafiqué et la faconde des acteurs donne une richesse qu'on ne retrouve pas dans les versions plus récentes. Ca peut cependant en rebuter certains.
Sortie des cartons : « Manon des sources » de Marcel Pagnol. Voilà un film très bavard, la terrasse de café, par exemple, séquence nécessaire pour planter les personnages qui vont évoluer. La plus intéressante reste le tribunal improvisé pour parvenir à dénouer l’agression d’un benêt victime « consentante » d’une Manon impulsive et sauvage. Le film a son charme, le charme d’une époque et grâce aux jeux des acteurs et aux dialogues qui collent parfaitement à l’accent du midi. Laissons de côté les faux raccords et autres plans serrés parfois inutiles et très brefs comme une erreur de montage. Par contre, Rellys, quel acteur !
Pagnol est un auteur génial, qui a su s'entourer d'acteurs inoubliables (Raimu, Fernandel, et ici le formidable et injustement oublié Rellys.) Ce qui est absolument stupéfiant dans ce film, c'est la performance CATASTROPHIQUE de l'actrice du rôle titre, Manon : Elle pue le savon , le maquillage, le salon de coiffure, l'accent bourgeois parigot et la trentaine passée,elle balance un corps bien dodu et un port de tête bien satisfait d'elle même . Bref tout le contraire de ce que nous raconte l'histoire: Une petite sauvageonne qui n'a jamais quitté ses collines provençales, qui sort de l'adolescance et qui crève de faim et de rancœur. Comment Pagnol a t'il pu laisser passer ça? Comment? Voyons le nom de la bougresse....Ah... Pagnol, quelle coïncidence! Alors j'adore Pagnol, mais gâcher son art pour coucher avec cette gourde sans talent, ça mérite une bonne torgnole, Monsieur Pagnol. Que vous l'épousiez , parfait mais pourquoi gâcher un chef d’œuvre pour la faire jouer? Bon sinon le film reste réussi et plaisant malgré tout. Mais comme disent les marseillais : Put... de Manon!
On aurait tort de mésestimer la qualité de ce film d'époque, imaginé et mis en scène par l'auteur de l'Eau des Collines lui-même, à savoir Marcel Pagnol. On y retrouve toute la verve méridionale et les bons mots qui avaient fait de la trilogie marseillaise un succès, ainsi que la bonhomie et le talent d'interprètes pitoresques. Que ceux qui ont vu la version de Claude Berri se rassurent. Les deux films n'ont strictement rien à voir, malgré la trame dramatique commune. A redécouvrir pour les inconditionnels de l'inoubliable écrivain aubagnais.
Il est intéressant de voir ce diptyque Manon des sources puis Ugolin. Et de le comparer à son adaptation moderne des années 80. Car c'est celle-là qui est quand même plus connue. Pagnol c'est superbe c'est vrai. Des élans poétiques , des romances contrariées et puissantes. Ici il faut accepter un conteur plutôt littéraire et une Manon très civilisée. Elle n'est pas du tout comme E. Béart qui ne souriait jamais. Berri était davantage descriptif alors que Pagnol dépeint avec les mots. Ce qui fait que cela peut être un peu long parfois dans les dialogues. Mais c'est toujours d'une qualité superbe.
Marcel Pagnol opte pour une construction en blocs et en deux parties ("Manon des Sources", "Ugolin") sur près de quatre heures pour dévoiler une histoire terrible, un drame néanmoins traité avec une légèreté inattendue, surtout si l'on a déjà vu avant les films de Berri. L'émotion qui parcourt cette oeuvre tient moins aux différentes tonalités employées qu'à l'intensité du verbe, à l'authenticité d'un phrasé qui dévoile des caractères, qui confronte l'ouverture d'esprit de l'étranger à l'hypocrisie du local. Sous le soleil de ce petit village de Provence où l'on s'amuse avec des bons mots, où l'on jure sur Dieu alors que l'on ne va jamais aller à l'Eglise – une part comique qui, si elle est quelque peu répétitive, reste très plaisante – règne une figure ravagée, celle de Manon, jeune fille sauvage inégalement jouée par Jacqueline Pagnol, plus à l'aise dans le registre dramatique, qui va venger sa famille, par les gestes puis par les mots. Ce personnage sombre reste toutefois longtemps en retrait, un choix d'écriture qui empêche le film de s’élever davantage, celui-ci préférant désamorcer la noirceur et refusant d'épouser pleinement un lyrisme qui lui tendait pourtant les bras, même si "Ugolin" atteint par fulgurances une belle puissance sentimentale. Une réussite dans son ensemble qui vaut avant tout pour la qualité de ses dialogues et de son interprétation.
Il est assez amusant de visionner '' Manon des Sources '' de Marcel Pagnol, prémisse du fabuleux diptyque romanesque qui devait être publié en 1963, onze ans après la sortie du film. Les personnages, plus authentiques que jamais, évoluent sur une scène que le réalisateur a voulu grandeur nature. Chaque événement est filmé selon les codes du théâtre, ce qui explique la longueur ahurissante des dialogues. Les figures de cette histoire provençale (popularisés en 1986 dans les films de Claude Berri) nous apparaissent ainsi sous un jour nouveau...Jacqueline Pagnol nous offre une Manon espiègle et bavarde. Quant à Rellys, il entre dans la peau d'un Ugolin plus vénal et sinistre, mais pas moins bête pour autant ! De son côté, Henri Poupon donne du Papet la vision d'un gâteux moqueur. Les rapports entretenus par les personnages sont bien différents de ceux qu'on pouvait voir dans les deux fameux films de Berri. Ugolin, par exemple, agit indépendamment de son oncle mais se laisse volontiers manipuler par Manon, cette dernière n'hésitant pas à lui adresser la parole et ce avec cynisme et mépris. Le bossu, lui, n'intervient jamais, sinon sous forme de fantôme, étant donné que le récit est postérieur à sa mort. Aujourd'hui, '' Manon des Sources '' est presque tombé dans l'oubli. Exaspérant quand on sait que ce film fait partie intégrante de notre patrimoine...
Revu hier soir pour mon plus grand bonheur. Un chef-d'oeuvre, oui. Acteurs tous magnifiques, galéjades provençales (j'ai adoré en particulier le prêche du curé dans sa chaire), qualité de l'image et du son incroyable (les acteurs savaient articuler en ce temps...). Ce film n'a pas pris une ride. Merci Monsieur Pagnol.
Je ne suis pas fan habituellement des films en noir et blanc mais cette version est très bien tournée et très agréable à regarder. Elle diffère de l'autre et m'a fait repenser au livre, ce qui est logique, puisque tournée par l'auteur. Jacqueline Pagnol fait une Manon fraîche et sauvage qui plaît beaucoup. Criant d'authenticité, et des passages très drôles !
Ce film avec cette histoire d'eau, et de source, fonctionne toujours, il a vieilli et devant le dyptique plus connu de Berri celui de Pagnol, réalisateur, a été un peu oublié. Néanmoins, c'est une bonne idée de voir cette version, peut-être plus proche du texte original, avec les acteurs de l'époque, dont J. Pagnol, la muse de Pagnol, Pellerin en instituteur, Poupon dans le rôle du Papet et Rellys dans celui d'Ugolin. Ca sent fort le sud, il faudrait presque mettre les sous-titres, ils le sont d'ailleurs lorsqu'on parle Provençal mais pas tout le temps. C'est plus théâtral que chez Berri, il y a beaucoup de dialogues donc on ne peut pas comparer les deux versions. La musique à l'harmonica est présente aussi dans la version originale de Pagnol mais ça n'a pas la même mélodie. Bref, autant voir les deux versions et apprécier les deux différemment.
"Manon des Sources" n'est pas le chef-d’œuvre de Pagnol : trop long et trop bavard, ce diptyque souffre de la comparaison avec des films plus dépouillés comme "Regain" et "La femme du boulanger". Malgré tout, on est ici bien au dessus de l'univers recréé par Claude Berri, où Auteuil et Montand sont aussi convaincants que les frères Préboist dans "Les Planqués du régiment". On retrouve en effet la Provence chère à l'écrivain, où le moindre chant de cigale sonne juste et où le drame qui se joue devant nos yeux bénéficie de la justesse de ses interprètes, au nombre desquels Rellys, Poupon, Sardou et Blavette. Sans oublier Jacqueline Pagnol, l'épouse et muse du réalisateur, dont la beauté illumine les garrigues. Certaines scènes sont particulièrement réussies, comme - au début du film - celle du "procès" et - au milieu de la deuxième partie - celle chez l'instituteur de la confrontation de Manon aux villageois responsables de la tragédie.
Un drame provençal pagnolesque sur fond de culpabilité, vengeance et rédemption, servi par des des personnages attachants, baignés de gouaille méridionale savoureuse.