Film du jour: Piège de Cristal, ou Die Hard pour les intimes. Avant que la mythique trilogie ne soit massacrée par le piètre Len Wiseman, avec son Live Free or Die Hard qui nous fait choisir la deuxième proposition, la série débuta en 1988 avec un film qui repoussa les limites classiques du film d'action. En effet, malgré la présence des ingrédients habituels: explosions, flingues, coups de poings, sarcasmes, le film innove par sa mise en scène, à savoir un huit-clos où John McClane doit agir seul, sans renforts et... sans chaussure. A ce propos, mon passage préféré du film: après avoir éliminé le premier terroriste, John récupère ses chaussures et... "sur les millions de terroristes dans le monde, il faut que je tombe sur un qui a une pointure plus petite que ma soeur". Totalement hilarant lorsque l'on est plongé dans le film. Blague à part, ce film est une vraie réussite. Censé être la suite de Commando avec Arnold Schwarzenegger, celui-ci du décliné en raison de la pré-production de Terminator 2. John McTiernan et Joël Silver, réalisateur et producteur, décidèrent de modifier quelque peu le scénario et d'engager la star montante de la télévision à l'époque, Bruce Willis. Coup de poker gagnant. B. Willis non seulement crève l'écran, mais impose un nouveau personnage culte à Holywood: John McClane. Policier de New-York, il se rend à L.A. pour célébrer Noël avec sa femme, Holly (Bonnie Bedelia), qui a obtenue un poste important chez le géant japonais de l'immobilier, Nakatomi. Cependant, un groupe d'extrémistes allemand, dirigé par le charismatique Hans Grüber (Alan Rickman), prend les employés de Nakatomi en otage, pour d'obscurs raisons. McClane, qui réussit à échapper à la vigilance des terroristes, tente par tout les moyens de prévenir les secours, sans succès. Il décide donc de s'occuper seul, malgré lui, des terroristes afin de sauver les otages, et évidemment Holly. C'est alors qu'un affrontement des nerfs entre McClane et Grüber va démarrer.
Avec un scénario classique de film d'action, on ne peut pas dire qu'il soit de haute volée, néanmoins il se démarque des autres films par son ambiance sombre et drôle à la fois. Certains plans, aujourd'hui légendaires, comme John McClane dans un conduit d'aération, et qui "bave" sur sa femme, DRÔLE! Il (le scénario) se démarque aussi par la présence d'ennemis ENFIN intelligents! Hans est classe ("pom pom pom" dans l'ascenseur), et son intellect force l'admiration et le respect. La manière dont il parle au patron de Nakatomi US, M. Takagi (en particulier sur son costume "Arafat porte le même"), laisse pantois, parce que nous ne sommes pas habitués à voir le héros d'un film d'action inférieur au méchant. Quoique, c'était la même rengaine dans Predator, de... John McTiernan quatre ans auparavant.
Evoqués un peu plus tôt, les dialogues sont sublimes, là aussi peu souvent dans un film d'action. "Yippi-ki-aye, Motherf***er", "Now I have a machine gun, HO HO HO!", "Faire le point avec les pieds"... autant de répliques qui font rire et sourire encore aujourd'hui. Les confrontations par radios interposées entre Grüber et McClane sont mythiques, et rappelle, en voyant le quatrième "épisode", que Die Hard n'est qu'une trilogie.
On pourrait blablater des pages sur Piège de Cristal, tant ce film est magnifique, mais je vais essayer de résumer ça rapidement: ceux qui n'ont pas vu ce film, alors vous n'avez encore rien vu (en tout cas presque rien). Die Hard, c'est un mélange de James Bond et de L'Arme Fatale, sortie un an plus tôt, on y mixe le suspens, l'infiltration et l'humour dans un dosage "presque" parfait. On rebute un peu sur la séquence "Supercoptère" vers la fin du film et une résurrection douteuse, qui conclue le film par un cliché difficile à avaler tant le film nous a montré qu'il valait beaucoup mieux que ça. Mais j'imagine que c'était une façon pour J. McTiernan de rappeler au spectateur qu'il s'agit d'un film avant tout divertissant.
A la fin, on se dit "Merde, on a beau aimé (ou pas) Schwarzy, on peu dire qu'il n'a pas sa place dans ce film", et c'est bien vrai. Et dire qu'il a été modifié à la dernière minute, celles et ceux qui croient au destin verront ici un signe bienfaiteur pour le cinéma holywoodien des années 1980.
Un deuxième épisode sympa mais sans plus, et un troisième qui va plus loin que le premier, Die Hard a bien vécu. Une licence morte en 1995 avec la sortie de Une Journée en Enfer. Un clap de fin d'anthologie, gâchée par le ciné-business des années 2000-2010 qui veut que tout les grands films aient des suites ou des remakes. Hélas, Die Hard n'y échappe pas, et la sortie en Février prochain d'un cinquième épisode, avec la John McClane Jr. (la fifille dans le 4 -_- ), ne rien présager de bon. Mais tant, ça ne peut que pousser à revoir le chef-d'oeuvre qu'est Piège de Cristal, et ne pas l'oublier.
Die Hard - Piège de Cristal: 18/20.
Bon film ;)