Parmi les classiques du cinéma d’action des années 80, se trouve évidemment ce Piège de Cristal. Un pur chef d’œuvre du genre, indéniablement, qui va continuer de bercer bien des générations.
Le casting d’abord est anthologique. Willis trouvait ici ce qui restera surement son meilleur rôle, et donnait à McClane tout ce qui fait aujourd’hui de ce personnage une légende du cinéma d’action, notamment cet humour second degré et cette décontraction qui devait marquer ensuite la saga Die Hard. Face à lui Rickman est un excellent acteur, qui n’a malheureusement pas toujours su choisir les bons rôles. Il est ici impressionnant en méchant, avec un charisme fou et une froideur à toute épreuve. Le doublage français est un pur bonheur par ailleurs. Le reste du casting se partage entre les espoirs déçus, et les maudits. D’un coté Bonnie Bedelia, actrice talentueuse qui apporte du piquant dans ce métrage, VelJohnson, très convaincant lui aussi, ou encore Robert Davi dans un rôle plus secondaire. Er de l’autre, Alexander Godounov, Paul Gleason et dans une très courte apparition, Anthony Peck, tous décédés, pour certains très jeunes. Il n’y a aucune fausse note, de manière générale, et Godounov livre un méchant de bande dessinée absolument remarquable.
Le scénario est lui aussi au diapason. Vu mille fois depuis, il était original à l’époque, développant une histoire intense, aux rebondissements à gogo, au rythme trépidant, proposant certes une grande fin, mais un début exceptionnel surtout. S’appuyant sur des personnages remarquables, sur un suspens d’enfer, tout s’enchaine avec une fluidité absolument magistrale. Toute l’efficacité de McTiernan est concentrée ici, pour un métrage dont on ne dira jamais assez qu’il a contribué réellement à révolutionner le cinéma d’action. Il y a par ailleurs beaucoup d’humour, et cela surenchérit la dimension fun du film, sans pour autant en affadir l’action, musclée et virile !
Sur la forme, Piège de cristal est toujours un pur bijou. Franchement quant on regarde le budget d’à peine 30 millions, on se dit que bien des films actuels avec leurs 100 millions font pitié. La mise en scène est splendide. Nerveuse, d’une lisibilité extrême, McTiernan se surpasse dans les séquences d’action avec des fusillades anthologiques. Par ailleurs l’investissement de l’immeuble par les terroristes est à montrer dans toutes les écoles de cinéma, tant c’est une pure merveille d’application. Il n’y a pas un accro. La photographie n’est pas en reste. Gros travail esthétique, pas de pédanterie ou de clinquant, c’est sobre, brut, et carré comme le reste du film. Là pour le coup on sent l’efficacité du travail de De Bont, grand directeur de photographie pour les films d’action. Les décors sont au diapason. Ils sont crédibles, très bien fait, rien à dire de ce coté là. Enfin les scènes d’action sont impressionnantes. Variées, il y a notamment quelques effets pyrotechniques décoiffants. C’est assez énorme. Enfin au niveau musique, si ca ne vaut pas la bande son du 3, c’est quand même du bon.
Bref, Piège de cristal a une très bonne moyenne et sincèrement c’est mérité. D’autant plus lorsque l’on considère son âge, et son budget, qui arrive à peine à celui d’une série B basique d’aujourd’hui. Mené à un train d’enfer, formellement magistral, il faut un microscope à balayage pour dénicher une petite aspérité. 5 étoiles largement méritées.