Voici un grand film de guerre... Et comme tous les grands films de guerre,une réflexion d'abord sur l'être humain, sur ce qu'ils sont, sur cette souffrance qui agit sur les hommes comme le révélateur sur du papier photo. L'homme de fer est avant tout un film d'homme, un scénario écrit par un homme qui a vécu la guerre, si loin de ces films réalisés aujourd'hui qui en montrant l'horreur telle qu'elle était, ou plutôt telle que les réalisateurs l'imaginent, finissent par la magnifier... En ce sens, l'Homme de fer est à des lustres du film patriotique ou impudique. Les scènes de guerre y sont rarissimes (tout juste les combats aériens empruntés à des images d'archives)... et cependant c'est cette absence de sang, de bruit et de fureur qui fait la force du film. Comme un film d'horreur où la terreur est suggérée, la monstruosité de la guerre prend ici tout son sens. Avec ce film, Henry King montre qu'il est un grand du cinéma, maîtrisant avec perfection la tension inhérente au sujet, ne versant jamais ni dans l'excès, ni dans la pantalonade, qui marque de leur empreinte les mauvais films. King au contraire filme comme un acrobate marchant sur un fil et l'équilibre tient ici de la magie. Au final, cet Homme de fer demeure l'une des oeuvres les plus maîtrisée de ce géant du cinéma. Gregory Pack, moins stéréotypé que dans d'autres films, donne le meilleur de lui-même, campant un pilote plus vrai que nature dans la scène de la mission au-dessus de l'Allemagne, et Gary Merril est époustouflant en colonel habité par la vie de ses hommes. Bref, comme l'annonce l'affiche, "Un film d'une puissance irrésistible".