Aïe, évidemment Hercule à New York est un métrage qui se ramasse assez allégrement, et ne donne pas une très grande image des débuts d’un grand acteur.
Ce-dernier, qui n’est autre que Schwarzenegger livre une prestation assez horrible. En fait il ressemble à un bœuf. C’est la meilleure comparaison possible. C’est une montagne de muscles qui a énormément de mal à bouger, et au regard d’une inexpressivité constante. Il ne fait strictement rien, à part marcher dans la rue, et de tant à autres accomplir des « travaux » pour le moins ridicule. Sans doute sa pire prestation, d’autant qu’Hercule n’est quand même pas censé être un benêt de première. A ses cotés un autre Arnold, Stang cette fois. Acteur de seconde zone surtout habitué aux comédies, il livre une prestation sympathique, lié à son physique « woody allenien » qui contraste de façon amusante avec Schwarzie (même ressort comique que Jumeaux), et surtout au fait que n’importe quel acteur parait génial aux cotés de notre Hercule de service. Deborah Loomis complète le casting principal, en ayant évidemment le rôle dont on se doute. Elle est crédible autant que faire se peut, et ses face à face avec Schwarzie sont souvent drôle tant celui-ci se montre désespérément plat et inexpressif.
Le scénario est ridicule. En fait il part sur une idée assez débilitante, mais bon, plein de bonnes comédies partent sur des idées comme celle-là. Le problème c’est qu’ensuite plus rien, le néant, l’histoire étant prétexte à une succession de gags mettant en vedette Hercule, et ce n’est pas une réussite. Les travaux d’Hercule sont assez minables, lequel, pourtant demi-dieux ayant massacré quelques monstres de haut vol a des difficultés à vaincre quatre marins, à matraquer un ours, et il se fait ruiner par Monstro le magnifique lors d’un duel d’haltérophilie ! Souvent plus pathétique que drôle (ou involontairement !), Hercule à New York livre une histoire sans intérêt, qui rappelle certains films des Charlots, où il n’y a aucune cohérence, juste une succession de moments théoriquement fendards la plupart tellement mal foutus et ras des pâquerettes qu’ils laissent plutôt de marbre. Néanmoins il y a du rythme.
Sur la forme, le film est très très moyen. La mise en scène de Seidelman manque horriblement de punch, de travail, c’est d’une paresse quasi-totale. Le pire étant la séquence du duel d’haltérophilie, durant lequel Seidelman devait faire la sieste tant il n’y a rien dans la mise en scène ! La photographie est juste passable. Elle ne porte pas le film, mais par rapport à l’âge du bébé, je dirai qu’elle ne le rabaisse pas non plus. Les décors pour leur part ne son pas bons. En dehors de quelques plans extérieurs à New York, les intérieurs sont misérables avec très peu d’accessoires, de mobiliers, et bonjour l’Olympe ! Être le dieu des dieux ne rend visiblement pas riche, car même au square de ma ville c’est mieux foutu ! Reste la musique, elle aussi atrocement répétitive et minimaliste.
En clair Hercule à New York est, c’est vrai, un gros nanar, mais dans le bon sens du terme. Certes je ne peux décemment pas donner plus de 0.5, mais le film est dynamique, et très fun au second degré, tant il est un pur concentré de ridicule. A voir à l’occasion, sauf si Schwarzenegger est votre idole absolue, et que vous ne souhaitez pas le voir se ratatiner comme un Seagal des mauvais jours.