Un troisième épisode de grande qualité, comme les deux premiers qui conclue la saga de fort belle manière.
Au niveau des acteurs ont retrouve globalement l’intégralité du casting des deux précédents épisodes, avec une constance au niveau de la qualité des prestations qui fait toujours un grand plaisir à voir. Je relève toujours un Viggo Mortensen particulièrement entrainant qui mène parfaitement la danse aux cotés d’Ian McKellen toujours aussi solide en Gandalf, personnage par ailleurs fort marquant dans ce film. Billy Boyd, Dominic Monaghan, qui ont des rôles plus importants ici s’en tirent fort bien, et il y a quelques nouveaux tout à fait investis dans leurs personnages, en particulier John Noble, mémorable en Dénéthor. Bref c’est toujours aussi bien rodé, la complicité entre les acteurs est toujours aussi évidente, et on notera quelques antagonistes ici encore plus travaillé que dans les deux précédents épisodes.
Le scénario fonctionne comme sur des roulettes. Le film est très long, certes, mais c’est fluide, les événements s’enchainent bien, Jackson jongle parfaitement entre les différentes histoires des protagonistes, la gradation est remarquable jusqu’à la bataille finale et la conclusion dans la montagne du Destin tient toutes ses promesses. Une touche de romantisme, de l’aventure, du drame, de l’action, une touche d’humour, bref tout est là pour garantir un spectacle ultra-divertissant, et en même temps aussi riche que passionnant. Il y a peut-être juste un petit bémol sur l’équilibre entre les différentes parties. La bataille de Minas Tirith est par exemple très longue, ainsi que certains passages avec Gollum, alors qu’une conclusion peut-être un peu plus travaillé aurait pu être la bienvenue (surtout lorsque l’on sait que Jackson évacue une importante partie de la fin du livre).
Techniquement Jackson offre une mise en scène toujours excellente, mais il s’emmêle peut-être un peu dans la bataille de Minas Tirith. Il y a quelques passages « immersif » au final un poil brouillon, et qui manque d’intensité, surtout si on les compare aux scènes du gouffre de Helm. La photographie et les décors en revanche sont sans ambigüités absolument splendides, et participent pleinement de l’immersion dans ce monde de la Terre du Milieu qui décidément à été restitué à merveille par les équipes du film. Tout est magnifiquement travaillé au détail près, et cette perfection formelle atteint souvent des sommets rarement vu au cinéma. Les effets spéciaux sont globalement toujours brillants, mais là aussi je mets un bémol sur quelques passages lors de la bataille de Minas Tirith. Les oliphants changent souvent de taille d’une image à l’autre, et ces-derniers sont à l’écran assez mal gérés. Tout l’aspect « loi physique » n’est pas fondamentalement respecté les concernant, avec l’absence par exemple, lors de certains passages, d’une réelle impression de pesanteur de ces créatures pourtant lourdes et massives. L’attaque fantôme sur la fin est aussi un peu brouillonne. Maintenant sur un film de trois heures pour le reste très bien doté au niveau effets spéciaux, cela reste des éléments de détail. La musique enfin ne se renouvelle pas énormément par rapport aux deux précédents épisodes, mais elle est toujours aussi sublime, adaptée aux images, et elle est particulièrement remarquable lors d’une séquence aux portes de la cité noire, avec une dramatisation soudaine absolument réussie.
En clair le troisième volet du Seigneur des Anneaux, comme le reste du film, se regarde toujours avec un réel plaisir, et le sentiment d’assister à une belle page du cinéma moderne. Comme quoi effets spéciaux et grosse production ne rime pas forcément avec futilité et superficialité, et que des blockbusters, oui, des blockbusters peuvent prétendre à figurer dans le top des meilleurs films. Voilà une épopée qui mérite donc le détour, et marquera durablement l’heroic-fantasy. Merci à toutes les équipes, qui associant leurs talents et ayant fait le maximum, on permit la réalisation de cette trilogie impressionnante.