Le bouffon de l’horreur est une comédie horrifique à laquelle je n’ai pas trouvé beaucoup d’intérêt. Elle n’est pas vraiment mauvaise, mais Sprackling ne maitrise pas suffisamment son affaire.
Je commence par l’interprétation. Celle-ci est honnête, mais clairement elle n’est pas transcendante. Pour ma part il y a eu de grosse erreurs de commises, notamment avec la sous-exploitation démentielle de Christopher Lee. C’était de loin le meilleur acteur, et là il est confiné à un sous rôle, presque de la figuration. C’est aberrant de laisser ainsi de coté le meilleur argument du film. D’autant que peut-être aux cotés de Lee, les autres acteurs auraient bénéficié d’un effet d’émulation positif. J’avoue ne pas saisir. Pour le reste c’est Pauline Black qui sort du lot, même si c’est basique comme jeu (et le sosie de la Vera de Scoubidoo aussi, bien amusante). Tim James qui joue le bouffon impose une vraie présence, maintenant avec son look même une endive s’imposerait à l’écran !
Le scénario est très moyen. L’histoire n’est pas géniale mais enfin je ne juge pas cet aspect car ce que l’on attend du film ce n’est pas cela. En fait Funny Man souffre d’un gros manque de fluidité. On a l’impression d’un empilement de sketchs, sans transition, et du coup le rythme est terriblement haché. Par ailleurs le film semble avoir hésité entre la piste comique et la piste franchement horrifique. Du coup Funny Man n’est pas vraiment amusant (quelques gags font sourire), et fait pâle figure de nos jours, la comédie horrifique ayant explosée ces dernières années, surtout en qualité. Il n’avait peut-être pas énormément de concurrents à l’époque (Leprechaun peut-être), mais aujourd’hui ce n’est plus le cas. Niveau horrifique c’est meilleur par contre avec de bons effets gores (la scène de la fin étant la plus réussie). Ils ne sont pas très nombreux néanmoins.
Visuellement d’ailleurs, Funny Man se rattrape un peu. Les décors sont plutôt pas mal, surtout que le budget ne devait pas permettre des folies. La mise en scène est assez moyenne par contre, car elle est un peu trop figée. Elle peine à insuffler une joyeuse folie au métrage. La photographie a vieilli elle, c’est indéniable, mais enfin disons que c’est normal. Les effets spéciaux sont honnêtes et il y a un travail d’ambiance pas déplorable. Le look du bouffon est sympathique, classique mais inquiétant. La musique est par contre assourdissante et si elle a de bons moments, il y en a d’autres catastrophiques !
Au final, Funny Man est un petit film très basique. Il n’a pas de gros points forts, et a plus d’un point faible, le summum étant atteint par sa construction et sa gradation. C’est très mal conduis par Sprackling de ce coté là. Le film n’est pas non plus très fendard, et ce en dépit de beaucoup d’efforts pour installer un humour bien noir. Il prête à sourire, à rire parfois, mais enfin, avec les moyens déployés, je trouve que c’est peu. A voir par curiosité.