"Sister act, acte 2" : mon Dieu ! Ils l’ont fait ! J’en avais rêvé et voilà que ma prière a été exaucée. Mes biens chers frères, mes biens chères sœurs, en vérité je vous le dis, on ne va pas autant danser le boogie woogie que lors du premier film. Autant se le confesser, relever le défi de faire un film aussi bon était difficile, d’autant que l’effet de surprise étant passé, il fallait en prime combler ce trou. Les premières minutes sont pas mal. Pas mal du tout même. Je me risquerai presque à dire excellentes. En effet, on retrouve l’inénarrable Whoopi Goldberg en Deloris Van Cartier dans son élément, et déjà elle nous amuse follement quand elle se trouve en indélicatesse avec ses acrobaties. Ses mimiques sont à mourir de rire. Pour faire court, ce deuxième acte commence plus ou moins comme le précédent (d’abord hors du couvent avant de l’intégrer), sauf que ce n’est pas la même ville au départ et que nous n’avons pas droit à un crime. Convenons que ça n’aurait pas été de bol pour la chanteuse. Non là elle chante, bougeant par moments comme Tina Turner tout en nous montrant ses talents de transformiste, désormais libérée du carcan offert par la tenue de religieuse. Ce sera de courte durée, invitée à suivre sœurs Marie-Patrick, Marie-Robert et Marie-Lazarus pour répondre à la demande de la Mère Supérieure. Le plaisir de retrouver ces nonnes est bien réel. D’autant que la nouvelle rencontre entre la Mère Supérieure et Deloris n’a rien à voir avec leur toute première rencontre. Les dialogues n’en demeurent pas moins amusants. Ainsi, nous voilà de retour à San Francisco, théâtre des premières frasques de Sœur Mary-Clarence. J’ai bien dit « Clarence : c’est comme carence, mais avec un L ». Hélas, c’est à partir de là que tout se gâte, que le film se délite, que les carences justement apparaissent. Oh je ne parlerai pas de la crédibilité, puisque là n’était pas la principale préoccupation des scénaristes, pas plus que dans le premier film. Mais là, il me semble qu’ils sont tombés un peu plus dans la facilité en ouvrant les occupantes du couvent au monde. Pas que les occupantes, puisqu’on les voit aux ordres de… moines. La facilité, ils l’ont trouvé dans un sujet déjà exploité :les classes défavorisées. Etait-ce une bonne décision ? Une mauvaise ? Ma foi, je ne saurai dire : décidément, « les voies de Dieu sont impénétrables » (réplique empruntée au premier film). Mais ce qu’on peut dire, c’est que le réalisateur Bill Duke n’a pas le même talent que le regretté Emile Ardolino, notamment en matière de drôlerie. Oh on a bien quelques gags par ci par là. Comme le repas qui fait dire « je crois que ça mérite une prière ». Ou le chapeau enfoncé du proviseur. Un moine aux airs de gay qui a la larme à l’œil. Mais finalement, ça reste assez sage tout ça malgré toutes les crasses qui semblent être du caviar pour la Whoopi Goldberg qui nous avait précédemment régalés. Sauf que voilà. On signait à nouveau pour un show de l’actrice, et finalement on n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent hormis un début des plus prometteurs. Et en plus, dans cette classe, ils savent tous chanter et danser. Tous sans exception. Ah oui, pardon, j'avais oublié le peu de crédibilité accordé au film. Alors oui, le film est sympa mais pas plus. Il se laisse regarder quand même malgré une fin prévisible au possible (sans compter que je ne suis pas du tout d’accord avec le choix du jury de la compétition). Du diptyque, il ne restera dans les mémoires que le "Sister act" de 1992. Dommage.