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    In girum imus nocte et consumimur igni
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    3,2
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    9 critiques spectateurs

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    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

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    2,5
    Publiée le 25 février 2014
    Bon je ne connais pas Guy Debord et je m'en cogne pas mal de sa vie, je ne savais même pas qu'il avait fait du "cinéma" (si on peut parler de cinéma tant c'est une négation de tout ce qui fait du cinéma un art) (vu que je ne sais pas qui c'est, logique, faut suivre un peu).

    Et vu que je ne le connais pas, je suis méfiant, c'est-à-dire que je vais être critique, je ne vais pas me laisser embarquer dans toutes les conneries potentielles qu'il pourrait raconter.

    Le film commence bien, très bien même. Il nous explique qui est le spectateur de cinéma, on fait une étude de classe, etc. Il y a une certaine radicalité dans ses propos qui me plait, je veux dire qu'il n'y va pas de main morte et ne fait pas sa mijaurée. Il dit aussi qu'il ne va pas aller dans le sens du spectateur, tant mieux je ne viens pas pour être choyé.

    Mais finalement j'y vois surtout un aveu de tocardise assez absolue. Le palindrome du titre, ok, c'est rigolo, mais n'est-ce-pas du spectacle ? "oh regardez je sais faire des palindromes ?" surtout avec la façon dont c'est mis en scène ? D'ailleurs on a là le seul effet de mise en scène du film… sur le titre, youpi ! Vive le cinéma !

    Si je suis d'accord avec le constat marxiste du film, à un moment donné il faut lui expliquer à Debord que ce n'est pas possible, le cinéma ce n'est pas de la littérature. Debord nous bassine avec sa voix monotone de ses vérités générales, mais il ne veut pas les montrer par l'image car les images mentent. Ok, pourquoi pas ? Mais à ce moment fait une émission de radio ou un bouquin, à quoi ça te sert de prendre le supporte cinématographique si tu ne veux pas l'utiliser ? Rien que le concept je le trouve con. Après ça existe, tant mieux on va dire, mais on ne m'ôtera pas l'idée de la tête que c'est très con.

    En fait Debord ne propose rien qui n'ait déjà été fait en mieux. Il est là le problème. Debord nous balance ses longues phrases monotones et on a déjà oublié le début de la phrase lorsqu'il nous dit la fin. On peut retenir 10s avec la mémoire auditive. Si les phrases de Proust fonctionnent (déjà c'est parce que c'est bien mieux écrit que Debord) c'est parce que c'est écrit justement, tu le lis à la vitesse que tu veux, tu ne sais pas plus tu remontes tes yeux et tu repères à nouveau le sujet de ta phrase. Là c'est juste assommant.

    Mais le pire dans tout ça, c'est que ce n'est pas poétique pour un sous. Ce n'est pas beau. Lorsque Godard ou Marker font des essais politiques il y a du beau, du vrai, de la poésie car il y a du cinéma, du montage, la voix off n'est pas si vide et même si jamais on décroche du flux de parole (non parce que là Debord ne veut pas fermer sa gueule 20s) il reste la beauté brut du moment précis avec ce mot, cette image, cette musique, et le montage de l'oeuvre en général.

    J'en avais du coup surtout marre après une demi-heure quarante minutes de film de cette négation totale du cinéma.

    Et en général ça me fait bien rire lorsque j'entends dire que Godard est prétentieux, mais là, Debord parle pas mal de lui "oh si ça se trouve on ferait du cinéma comme moi", blablabla !

    Finalement je ne sais même pas si je suis d'accord avec ce qu'il raconte ou non vu que j'ai arrêté bien vite de l'écouter, il n'y a aucune image pour venir soutenir mon attention, il refuse de faire du cinéma, très bien, je refuse de le considérer.

    Ce n'est pas tant son propos qui me dérange que la façon avec laquelle il le met en oeuvre. Je sais bien qu'on ne peut pas faire passer ses idées n'importe comment, on est d'accord, mais là en bouquin je le lirai peut-être, en film ce n'est pas la peine.

    Et de ce que j'ai compris ses propos ne me semblent pas si originaux que ça, Bresson condamnait déjà le spectacle qu'il réservait au théâtre dans Notes sur le cinématographe sorti trois ans avant ce film (oui je sais Debord blablabla).

    Un bon simulateur de sieste.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Un des films les plus incroyables jamais réalisé. A voir à tout prix. Debord, toujours sans aucune concession!
    Attigus R. Rosh
    Attigus R. Rosh

    202 abonnés 2 519 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 14 novembre 2020
    In girum imus nocte et consumimur igni est un film bien peu intéressant dans le fond et dont la forme est assez repoussoir.
    Ce long-métrage a un format bien particulier : une série d'images assez déconnectées les unes des autres avec par-dessus une narration au ton incroyablement monotone (pour ne pas dire soporifique). Et histoire de combler le tout, les propos énoncés par la narration sont particulièrement ennuyeux et inintéressants. Ils décrivent le phénomène d'aliénation par la société capitaliste et la société de consommation (idée que je peux parfaitement concevoir pour être partiellement d'accord avec) mais avec un tel manichéisme et simplisme qu'il est difficile d'y adhérer. Fondamentalement, au-delà de la qualité littéraire de l'écriture, ce genre de pensée niaise est tout de même digne d'un lycéen.
    Bref, entre la narration monocorde, les propos à la mords-moi-le-nœud et les images dépourvues de logique ; il m'est bien difficile de recommander ce film ni même de lui trouver des vertus.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 29 septembre 2006
    Honnêtement, au risque de déplaire à l'inteligentsia anarchiste parisienne, s'il en reste une, le film est décevant.
    L'histoire d'une rébelion dont on ne saura jamais rien, le combat fumeux de quelques êtres supérieurs à la masse des classes moyennes (à laquelle j'appartiens, mais non, ce n'est pas parce que j'ai été dérangé dans mon amour propre que je n'ai pas aimé). Le film n'est pas bon, même si son caractère de témoignage d'une époque révolue qui ne nous manque pas pourra en intéresser certains.
    Nicolas R
    Nicolas R

    8 abonnés 46 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 août 2022
    Alors que des photographies ou des extraits de films apparaissent à l'écran, la voix monocorde de Debord énonce des phrases qui remettent tout en cause. Le film commence par nous insulter en nommant notre aliénation. Il est d'abord charge politique. Il se poursuit avec l'histoire d'une quête révolutionnaire et devient chanson de geste. Il se termine comme un art de guerre qui emprunte au chant poétique.
    Musomuse
    Musomuse

    9 abonnés 237 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 octobre 2020
    Petit problème avec un film militant comme celui ci. C'est qu'il est un peu compliqué à comprendre sans être familiarisé avec le travail antérieur de Debord. Cela étant particulièrement vrai pour moi. J'aimerai tout de même préciser que je ne pense pas que c'est un film incompréhensible pour autant; C'est assez clair sur le papier, un critique de la société moderne puis une partie de réponse à des critiques sur lui permettant de mettre en lumière sa vision sur le militantisme.
    Bref c'est pas passionnant visuellement parlant. On est face à un film très pauvre en idée cinématographique justement. Comme on le sait "Un tableau sur lequel serait écrit un très beau poème ne serait pas un très beau tableau." Donc appliquons cela à un film qui n'a pas vocation d'être beau, et on est face à cette problématique qu'on certains intellectuel à fâcheusement tout réduire au minimum. Il y a bien des raisons théorique parfaitement intelligible poussant à faire dans le minimalisme.
    Maintenant je ne pense pas que l'on se sert en faisant dans cette démarche.
    Au contraire, pour un spectateur de mon niveau il s'agit simplement d'un film n'étant adresser qu'à quelques personnes pouvant se compter sur les doigts d'une main. C'est une impression, mais quand on l'a c'est qu'il y a un obstacle, un pied qui n'a pas été avancé vers les spectateurs. Si ils sont assez intelligent, ils comprendront.

    Pour comprendre il faudrait déjà vouloir être comprit. Peut-être que c'était dans ses ambitions. Pourtant moi je n'en ai pas vue l'ombre se profiler;
    Et malgré un film remplie d'idée originalement amené elles ne m'atteignent pas.
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 7 juin 2008
    Une étoile pour son originalité, son cynisme et la vérité affligeante des propos.

    Trois étoiles en moins pour l'unique raison d'une presse encore toute émoustillée de s'être crue en dehors des propos de Debord, d'une presse dont l'égo démesuré s'est vu une fois encore prioritaire face à la véritable qualité cinématographique de l'oeuvre.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 29 septembre 2006
    Une chose que je retiendrais de ce film sera son épuisante et incessante prétention. Si je n'est pas été intéressé le moins du monde, c'est qu'il me semble que Debort ne tienne pas à m'intéresser et scande son texte monocorde, exprimant ainsi son avis sur tout et n'importe quoi, ne tenant absolument pas à "ménager" (comme il le dit) son spectateur. Mais voila, à la fin son babillage haineux commence à suffire, et on sature. Le "film" (entre guillement, car il est très loin de ce que l'on appelle communément un film) semble s'étirer sur un temps infini, et on n'est pas aider du tout par le fait que Debort insulte assez vite son spectateur.
    Maintenant, il y a le problème qui se pose à moi : ce film semble être pour plusieurs personnes très bon, mais comment ce fit-il que des gens tolère un tel concentré de monotonie? Cette question me hante alors que je réfléchis à ce que j'ai vu. A-t-on vu le même film?
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 16 août 2011
    In girum imus nocte… un film qui contient sa propre critique. Il est peut-être un des seuls qui a été réalisé, non pas pour recevoir les critiques imbéciles de son époque ni pour alimenter ou renouveler une création artistique en perte de vitesse, mais pour nuire directement à la domination. Il ne se contente pas d’exister pour lui-même mais incite à sa négation, son dépassement et sa réalisation. Il dit en gros : "je critique et rejette radicalement l’ensemble de la société existante, mais par ma forme cinématographique j’ai conscience de reproduire une des formes figées de l’expression artistique (même si je n’obéis à aucune règle du genre) ; et en cela ma seule valeur se mesurera à ma capacité à provoquer le renversement de l’ordre et des valeurs dominantes, et donc à ma capacité à provoquer ma propre négation. Je perdrai toute valeur le jour où les conditions qui m’ont fait naître auront disparu." On peut dire sans sourciller que c’est un film contre le cinéma, en tant qu'art séparé de la vie.

    Difficile de l'extraire de son époque, difficile de le comprendre sans connaître les tenants et aboutissants de l'internationale situationniste.

    Quelques extraits mémorables, à propos de Paris et son peuple, avant les années 60 : "On n’en avait pas encore chassé et dispersé les habitants. Il y restait un peuple qui avait dix fois barricadé ses rues et mis en fuite des rois. C’était un peuple qui ne se payait pas d’images. On n’aurait pas osé, quand il vivait dans sa ville, lui faire manger ou lui faire boire ce que la chimie de substitution n’avait pas encore osé inventer. Les maisons n’étaient pas désertes dans le centre, ou revendues à des spectateurs de cinéma qui sont nés ailleurs, sous d’autres poutres apparentes."

    Ou encore : "Les étoiles n’étaient pas éteintes par le progrès de l’aliénation."

    Enfin : "Paris avait plus à perdre qu’aucune autre. C’est une grande chance que d’avoir été jeune dans cette ville quand, pour la dernière fois, elle a brillé d’un feu si intense."
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