C'est un bon film, à n'en pas douter, pour cette relecture chinoise de Robin de Bois, cependant je vais peut-être un peu chipoter.
En effet, j'ai vraiment pris mon pied devant ce film, qui arrive à être drôle, le ton du film est assez léger, et puis tout à coup arriver à un pur moment onirique, comme ce flashback bleuté que je trouve de toute beauté, montrant la rencontre entre Iron Monkey et sa bonne femme. Réussir à faire ça c'est déjà fort. Et puis il y a également cette scène où les deux ramassent les feuilles qui viennent de s'envoler, démonstration majestueuse et lyrique de kung fu.
Les combats sont vraiment sympas. J'aime l'introduction du personnage de Wong Fei-Hung que j'aime décidément de plus en plus, avec le thème musical du personnage. Tout de suite ça en jette. Je crois que j'adore cette musique. Je ne m'en lasse pas. De plus les combats sont assez variés, au bâton, au sabre, à main nue, sur des pilotis ou je sais pas quoi... ça permet de suivre ça sans jamais que le film ne soit redondant.
Après la structure du film est un peu basique, on commence par un peu de fan service où on voit Iron Monkey affronter Wong Kei-Ying avant qu'ils se trouvent un ennemi commun qui sort un peu de nulle part. Alors je ne suis pas forcément très regardant sur l'originalité de l'histoire, après tout je ne viens pas pour ça et une histoire classique et efficace permet de grandes choses. Mais disons que là j'attendais qu'une chose, que ça se tape dessus. Après ça se tape dessus assez souvent, heureusement.
Cependant j'ai bien aimé l'opposition morale entre Wong Kei-Ying et Iron Monkey, le premier défendant une sorte d'impératif catégorique kantien, une vie juste, droite, sans mensonge, sans vol, sans rien... tandis que l'autre va chercher à être juste même si cela amène à outre passer la loi. Et c'est intéressant. C'est juste un peu dommage soit de ne pas plus le développer, soit de prendre autant de temps pour les faire s'opposer alors qu'on sait très bien où ça va nous mener. Enfin rien de bien grave. Le film reste bon. Et c'est très plaisant de voir Wong Fei-Hung entre les deux, certes proche de son père, mais également tenté par une vision du monde plus "juste".
Notons aussi qu'Iron Monkey invente une sorte d'impôt bienvenu sur les médicaments où les riches payent pour les pauvres, qui eux peuvent se soigner gratuitement.
L'autre point qui fait qu'un Iron Monkey soit sans nul doute en dessous d'un Il était une fois en Chine, c'est la mise en scène, elle est bonne, pas de doutes à ce sujet, les combats sont dynamiques, lisibles, variés et surtout plaisants. Mais ça manque d'audace visuelle. La chorégraphie est là, mais il manque peut-être la vision d'un vrai visionnaire pour sublimer tout ça. Mais bon je chipote.