Les créateurs du film eurent affaire avec le code de censure de l'époque qui ne voyait pas d'un très bon oeil la possibilité d'un inceste entre André (Stewart Granger) et Aline (Janet Leigh) qui se croient frère et soeur ; ainsi que la suggestion d'une relation sexuelle hors mariage entre André et Lénore (Eleanor Parker).
George Sidney et Janet Leigh avaient déjà tourné ensemble dans Le Danube rouge en 1949. Après Scaramouche ils se retrouveront en 1960 dans Pepe et Qui était donc cette dame?, et en 1963 dans Bye bye Birdie.
Le producteur du film Carey Wilson finança entre autres Le Facteur sonne toujours deux fois (1946, Tay Garnett), l'un des chefs-d'oeuvre du film noir. A cette époque, les employés d'un studio étaient amenés à toucher tous les genres, sans réelle spécialisation.
Rex Ingram porta une première fois Scaramouche à l'écran en 1923 avec Ramon Novarro dans le rôle titre. Lewis Stone (qui joue dans la version de 1952 Georges de Valmorin) y incarnait le marquis de la Tour, rôle modifié pour devenir sous les traits de Mel Ferrer le marquis de Maynes.
En France, le héros de Rafael Sabatini fut interprété par un habitué du film de cape et d'épée, Gérard Barray, dans Scaramouche (1963, Antonio Isasi-Isasmendi).
Henry Wilcoxon (qui joue le chevalier de Chabrillaine dans le film) était un des nombreux jeunes premiers des années 30. Il a notamment joué Marc-Antoine aux côtés de Claudette Colbert dans Cléopâtre (1934, Cecil B. DeMille).
Scaramouche, qui est considéré comme l'un des chefs-d'oeuvre du film de cape et d'épée américain, comporte la plus longue scène d'escrime jamais tournée. Filmée d'une seule traite, les gros plans furent insérés au montage, donnant une durée totale de six minutes vingt-trois en cent quinze plans. Le duel, réglé au millimètre, s'apparente à une chorégraphie, exercice que George Sidney avait pris l'habitude de diriger dans plusieurs comédies musicales tel que Le Bal des sirènes (1944).
La scène finale devait montrer le marquis de Maynes (Mel Ferrer) se faire lyncher par la foule révolutionnaire. Mais l'on opta finalement pour une scène moins dramatique où l'on voit apparaître Bonaparte en dernier amant de Lénore (Eleanor Parker). En France, cette fin fut censurée jusque dans les années 70.
Les années 50 marquent pour Stewart Granger l'apogée de sa popularité. Plaisant aussi bien aux femmes pour sa plastique et sa préstence, les hommes l'admiraient à travers ses personnages valeureux. Prince du cinéma d'aventure, il joua notamment dans Les Mines du roi Salomon (1950, Compton Bennett et Andrew Marton), Scaramouche (1952, George Sidney), Le Prisonnier de Zenda (1952, Richard Thorpe), La Perle noire (1952, Richard Thorpe) et Les Contrebandiers de Moonfleet (1955, Fritz Lang).
Cedric Gibbons fut l'un des plus grands directeurs artistiques d'Hollywood. Il se documenta énormément sur la France du XVIIIème siècle avant de travailler sur le film. Quant à Stewart Granger et Mel Ferrer, ils ont suivi cinq semaines de cours d'escrime avec le maître d'arme Jean Heremans afin de tourner le film. Stewart Granger retrouvera son entraîneur sur le tournage du Prisonnier de Zenda (1952, Richard Thorpe).
Scaramouche est l'un des premiers films d'aventure d'Eleanor Parker en vedette. Elle tournera notamment en l'espace de trois ans Fort Bravo (1953, John Sturges), Quand la Marabunta gronde (1954, Byron Haskin), La Vallée des rois (1954, Robert Pirosh) et L' Aventure fantastique (1955, Roy Rowland).
Rafael Sabatini est un auteur de romans d'aventure dont plusieurs oeuvres, outre Scaramouche, ont été portées sur grand écran. Les adaptations les plus célèbres sont Le Capitaine Blood de Michael Curtiz (1935), devenu en France Le Capitan (1960, André Hunebelle) ; L' Aigle des mers, toujours de Michael Curtiz (1940) et Le Cygne noir (1942, Henry King).
George Sidney et Stewart Granger ont tourné ensemble un second film en costumes en 1953, La Reine vierge.