Pied au plancher sur l'humour, Fiston ! Festival de cinéma d'Alès : "Attention, ce film est déjanté, enfin, vous verrez bien...". Merci au présentateur de nous avoir prévenu, car à peine deux minutes après, on était déjà en train de dire : "Mais c'est quoi, ce film ?!". Vous voilà donc averti : Une journée bien remplie est une comédie frappadingue, délirante et qui ne lésine jamais pour nous surprendre. On est embarqué à cent à l'heure dans une histoire de vengeance à bord d'un side-car où loge "Maman" et son fiston qui pétarade sur la mobylette et descend de façon toujours plus absurde les personnes qui ont un lien avec une mystérieuse photo d'enfant... On veut savoir le rapport de ces gens au petit garçon, on veut savoir si la traque meurtrière ira jusqu'au bout, on veut tout savoir, et c'est bien sur ce plan que le film de Jean-Louis Trintignant (qui se cache dans le rôle du metteur en scène de la pièce de théâtre Hamlet) dépasse la simple comédie de gros gags, ici on reste toujours intrigué entre deux éclats de rire. On rigole comme des bossus devant les meurtres farfelus (
la représentation théâtrale qui vire à la vraie mort par empoisonnement, la voiture balancée comme une peluche dans une pince à doudous de fête foraine, les ficelles liées pendant trois plombes pour étrangler la victime alors qu'un bon oreiller aurait fait l'affaire, le bouquet de fleurs "transperçant"...
), les répliques décalées ("Maman, on n'est pas des gangsters !"), les situations loufoques (pas le bon frère, oups...) et l'illusion de fiction qui s'écroule délicieusement (quand le chasseur écoute la radio et qu'il entend sa propre mort). Sans oublier le générique de fin truffé de bêtises ("l'autre roux"). Vraiment, on ne sait pas où Trintignant va chercher tout cela, mais on s'est souvent pris au jeu. Seule les deux dernières mises à mort nous ont paru plus longues à arriver, après une première heure qui file pied au plancher.