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inspecteur morvandieu
36 abonnés
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2,5
Publiée le 4 août 2024
Jean Viard est routier, métier exténuant et exigeant qui ne favorise pas non plus la vie de famille, celle de Jean étant devenue épisodique et conflictuelle. C'est presque à un exercice de style que se livre le généralement médiocre Henri Verneuil. L'existence pénible des perosnnages, leur laconisme déterminent le ton désenchanté du film. Dans cette histoire de "gens sans importance", le cinéaste n'insère pas d'artifices dramatiques; c'est l'authenticité du quotidien des personnage qui l'intéresse, leur existence de prolétaires dans toute sa rigueur. Verneuil parvient assez bien à son objectif et les seconds rôles, autour de Jean Gabin, ont pleinement leur place dans ce drame de moeurs. Le réalisateur montre une certaine acuité et de la sincérité dans sa façon de refléter la condition ouvrière des années 50. Cette noirceur n'est pas sans rappeler le cinéma populiste de Julien Duvivier, mais la mise en scène manquant toutefois de personnalité et de sensibilité, le sujet peine à dépasser le simple anecdotisme.
Tout au long de sa carrière, Gabin n'a eu de cesse de jouer dans des bons films. Et c'est encore le cas ici. La grande force du film de Verneuil, c'est bien entendu de s'attarder sur "Des gens sans importance", à première vue du moins. Un routier et une serveuse, soit des gens banals mais pour une histoire d'amour qui ne l'est pas, car Verneuil arrive à en faire une véritable tragédie grecque.
Ce n'est un secret pour personne : et ce pour des motifs qui ne tenaient absolument pas la route, même post-mortem, Henri Verneuil s'est fait traiter de tous les noms possibles et imaginables. Il n'y a que depuis quelques années qu'on le réhabilite et qu'on lui accorde la place qu'on aurait dû lui accorder depuis la fin des années 50. Si l'histoire d'amour n'était pas le point fort de Verneuil il n'empêche qu'ici, s'il lui arrive de tomber dans le mélo un peu facile, il n'y tombe jamais quand il ne le faut pas. Il sait toujours frapper juste quand il le faut. A l'image de ce long final mené d'une main de maître. Au service de tout ça, trois acteurs exemplaires. Pensez donc : Pierre Mondy, Françoise Arnoul et Jean Gabin. Si des gens ayant hurlé avec la meute à l'époque, en médisant sur Verneuil sont toujours en vie actuellement, ils doivent se sentir bien petits à présent, et je m'en fais une joie.
Le titre du film en dit beaucoup.... Nous voilà plongé dans cette France ouvrière que personne se doute à cette époque souffre financièrement, se bat pour travailler.... et puis dans tout ça une histoire, une histoire d'amour entre deux personnages totalement différents .... l'un se bat pour sa famille pour ramener de l'argent en tant que routier fatigué de sa vie et sa femme ses enfants qui vivent dans un petit trois pièces se moque de lui , l'autre une jeune femme qui se recherche totalement et qui travaille dans un restaurant routier sans envie ... De là une rencontre , une histoire d'amour entre ces deux personnages.... Henri Verneuil nous livre un film magnifique Gabin , Arnoul très émouvant. Pierre Mondy tiens là un de ses meilleurs rôle Du beau cinéma. Âme sensible s'abstenir
L'histoire est intéressante mais j'y trouve quelques longueurs. Notamment dans les trajets en camion. Interminable et surtout répétitif. J'ai aimé le style et l'interprétation mais je reste dubitatif quant à la rencontre qui n'est pas vraiment traitée. On a du mal à ressentir à quel moment ils ont eu envie l'un de l'autre. C'est dommage. Manque de passion en vérité
Mélodrame crédible bien servi par une mise en scène solide, dans le monde difficile des routiers. Dès la première image, on est dans le vif du sujet. Belle distribution, beaucoup de pluie, psychologie des personnages soignée et chronique sociale intéressante (famille, conditions de travail, avortement…). Un détail à noter : le sapin de Noël illuminé par de vraies bougies.
La base du scénario de ce film repose sur ce qu'il y a de plus banal dans notre société : une homme marié, tromperie puis rupture, avec en prime un polichinelle dans le tiroir. Rien d'exceptionnel. Pour voir ce genre de scénario, inutile d'aller au cinéma, il suffit d'ouvrir les yeux et de regarder autour de soi...ou chez soi. Là ou le film se démarque un tantinet, c'est sur cette femme spoiler: "faiseuse d'ange". Cela ne devait pas être monnaie courante à cette époque de parler de ce sujet. Mais attention, la morale "de l'époque" est sauve et cela finit en drame.spoiler: La pécheresse paye sa luxure ! Il ne fallait pas mécontenter la "bonne" société. De ce côté, les choses ont quand même un tantinet évolué et c'est tant mieux. Les acteurs sont bons, et les décors nous permettent de retrouver une France que nous ne connaissons pas. A voir par les amateurs de drame assez classique et qui n'ont pas peur de la morale judéo-chrétienne d'une époque, ma foi, bien révolue.
J'adore ce film. Il fait partie de ce petit groupe de films où tout est réussi de A à Z et qu'on ne se lasse pas de voir et revoir. Il raconte une histoire tragique, pétrie de tristesse et de détresse, mais est aussi empreint de poésie, avec ces moments magiques la nuit, sur la route, où la rudesse du métier de routier à cette époque est magnifiée par la mise en scène et la solidarité entre les personnages. Les grandes qualités de réalisateur d'Henri Verneuil se mettent au service de l'humanité des personnages et on est emportés avec eux jusqu'au bout de ce voyage au bout de la route, une nuit de Noël, dans une époque révolue et merveilleusement capturée ici.
Le mélodrame sied à Henri Verneuil, Un mélodrame amplifié d'une volonté de réalisme social, le film évoque l'amour contrarié entre un chauffeur routier et une jeune serveuse sur l'un des points de repos du trajet du premier. Leurs conditions sont essentielles au déroulement de l'histoire. Il y a de beaux plans de ces motels isolés et balayés par les vents Entouré de beaux seconds rôle du cinéma Français, l'ours bien léché Jean Gabin et sa partenaire Francoise Arnould vont s'aimer sous l'oeil pudique d'Henri Verneuil. Et comme ces gens sont ballotés par le destin, rien ne va se passer comme espéré. Le film montre subtilement les conditions de vies précaire du monde ouvrie, ou à coté de la franche camaraderie, il est impossible de prendre sa vie en main, et étant à la merci des classes dirigeantes. Le film évoque aussi deux sujets peu recommandables à l'époque, la séparation et l'avortement. Un très grand film, encore très beau, d'Henri Verneuil
En 1956 à 36 ans, Henri Verneuil est un jeune réalisateur qui a vu dès le départ (1950), sa carrière dans le long métrage largement encouragée par Fernandel. L’énorme vedette qui était alors encore au sommet de sa popularité s’était pris d’amitié pour le jeune homme et collaborera avec lui pour ses six premiers films. Tous, sans être des chefs d’œuvre seront de solides succès. À la suite, il rencontre Jean Gabin pour une adaptation du roman éponyme de Serge Groussard paru en 1949 dont il écrit lui-même le scénario. Ce sera pour Henri Verneuil la consécration critique nationale qui lancera définitivement sa carrière. Il convient de préciser que « Des gens sans importance » est un drame social qui mélange romantisme noir avec un léger parfum rappelant le néo-réalisme italien éclos dix ans plus tôt. À cette époque Jean Gabin dont la carrière vient de redécoller depuis « Touchez pas au grisbi » de Jacques Becker met les bouchées doubles, apparaissant dans cinq ou six films par an. Il est ici Jean Viard, un routier de l’époque des camions au confort rustique et à la mécanique chatouilleuse (ici un Willème semi-remorque type LC 610 N au long capot surnommé « nez de requin ») qui encombraient des nationales à peine carrossables. On roulait à deux pour assurer le rendement imposé par un capitalisme qui n’avait pas tardé à reprendre ses droits dès la fin de la guerre. Les haltes dans les petits hôtels-restaurants permettaient de côtoyer pour de courts moments les autres forçats de la route ainsi que les jolies serveuses qui faisaient parfois tourner la tête mais aussi souvent virevolter les mains devenues un peu trop lestes après quelques verres. Allongé sur son lit, le temps de sa courte pause, Jean Viard, le regard nostalgique et la lèvre désabusée se souvient de Clotilde (Françoise Arnoul) qui le temps d’une paire de mois lui fit entrevoir l’espoir d’un horizon nouveau. Loin d’une vie terne entre les quatre murs du minuscule appartement parisien qu’il rejoint, exténué après chaque livraison pour dormir et surtout ramener de quoi faire vivre sa femme (Yvette Etiévant) et ses trois enfants. Un rêve fou, caressé un bref moment dans les bras de Clotilde trop jeune et trop belle pour lui, vieilli avant l’âge. Verneuil se saisit hardiment du mélodrame pour dénoncer en sous-texte les conditions de vie précaires et pénibles du prolétariat d’après-guerre. Il a confié à Robert Dalban habituellement débonnaire,spoiler: le rôle du petit chef tatillon et sadique qui précipite dans ses derniers retranchements le pauvre bougre déjà déboussolé par une histoire d’amour déchirante qu’il subit plus qu’il ne la vit. Dès lors, l’issue tragique semble la seule possible pour ces « Gens sans importance » à qui la société demande d’accepter leur destin sans jamais imaginer pouvoir en changer . Jean Gabin au pas devenu lourd, retrouve ici quelques regards et intonations de voix du jeune homme rebelle au destin tragique qu’il incarnait dans les années 1930 chez Julien Duvivier, Marcel Carné ou Jean Grémillon. Françoise Arnoul qui connaissait bien Henri Verneuil pour avoir tourné avec lui à plusieurs reprises se révèle comme la grande actrice qu’elle était et dont la carrière aurait sans doute dû être encore plus brillante. Enfin les seconds rôles comme de mise à cette époque sont tous admirablement mis en valeur par la caméra de Verneuil, de l’inénarrable Paul Frankeur au caoutchouteux Robert Dalban en passant par la très sémillante Dany Carrel ou le fidèle Pierre Mondy. Un film qui touche d’autant plus aisément qu’il est empreint du sceau de la sobriété.
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4,0
Publiée le 9 octobre 2018
Cet excellent classique sur la classe ouvrière a ètè ècrit et rèalisè par Henri Verneuil et il est typique de ce cinèma français des annèes 50 qui produisait souvent des oeuvres belles et attachantes! On sent que le metteur en scène de "Un singe en hiver" s'est beaucoup investi et son long-mètrage traite avec beaucoup de courage pour l'èpoque le problème de l'avortement! Et ce qui n'aurait pu être qu'une histoire basique (l'amour tragique d'un routier pour une jeune serveuse de restaurant) devient un drame èmouvant dont le routier Jean Gabin et la petite bonne Françoise Arnoul bouleversent le jeu! il y a aussi les autres, ceux qui ont envie de roupiller, ceux qui ont une jambe de bois ou ceux qui ont des illusions! Pierre Mondy, Paul Frankeur et la jeune Dany Carrel complètent une distribution sans faute! Des hommes braves comme Jean ou Pierrot continueront à vivre après le film! « Des hommes qui ne sont ni des hèros, ni des politiciens! On n'en parle peu de ces hommes là! Peut-être parce qu'ils n'offrent rien de bien marquant! Ce sont juste des gens que l'on dit sans importance »...
Dans Des gens sans importance, Henri Verneuil a su associer à la véracité de son récit la justesse de sa mise en scène. Derrière Jean Gabin en camionneur en pinçant pour Françoise Arnoul, les seconds rôles campés notamment par Paul Frankeur, Pierre Mondy, Yvette Etiévant, Robert Dalban et Dany Carrel apportent au récit par leur interprétation de personnages bien caractérisés.
"Des gens sans importance" (1955) Histoire le 20.04.2017
Ayant enregistré ce film, son générique a malheureusement été coupé à son début... Le respect de l'horaire n'est pas le fort des chaînes de télé...Mais tout au long de son déroulement, j'ai senti la "patte" d'un grand réalisateur ! Bon sang, mais c'est bien sûr ! C'est d'Henri Verneuil. Il fallait tout son talent pour réaliser un drame aussi prenant, intense, à partir d'un histoire toute simple, à partir d'un scénario basique mais tellement efficace ! Et puis la distribution est superbe : Jean Gabin vit son métier de chauffeur longues distance qui lui démolit sa vie de famille. L'acteur est grandiose tout au long de son rôle.On croirait qu'il a été routier toute sa vie. Le démon de midi le frappe en la personne de Françoise Arnoul, superbe de beauté, de mystère, un poil boudeuse mais si charmante et tellement femme fatale ! Elle a aujourd'hui 85 ans et on aurait aimé entendre ses souvenirs de tournage. On se sent rapidement concerné par cette histoire d'amour contrarié qui glisse peu à peu vers la tragédie : le scénario, les dialogues sont tellement meilleurs que certains textes contemporains. On regarde, on subit, et à la fin on se réjouit d'avoir vu un film rare que le noir et blanc magnifie ! Superbe de sensibilité et de douleur : de l'art populaire ! Pourtant, ce film n'est pas le plus connu du grand Verneuil ! Il aura néanmoins fait 2,4 millions d'entrées en salles à sa sortie, au moment où la télé commençait à tailler des croupières au grand écran ! Succès mérité. willycopreswto
Il ne faut pas prendre le titre de ce film à la lettre, car si les personnages et leurs vies sont banals, l'histoire qui vient à leur rencontre ne l'est pas. Le scénario puise dans les autres réussites de Jean Gabin où il conduit un véhicule quelconque - et il y en a un paquet. De cela est tiré un portrait familial et amoureux déchirant, inspiré des terribles récits que le cinéma français affectionnait jusque là et dont il se sépare à cette époque.