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chrischambers86
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4,0
Publiée le 9 octobre 2018
Cet excellent classique sur la classe ouvrière a ètè ècrit et rèalisè par Henri Verneuil et il est typique de ce cinèma français des annèes 50 qui produisait souvent des oeuvres belles et attachantes! On sent que le metteur en scène de "Un singe en hiver" s'est beaucoup investi et son long-mètrage traite avec beaucoup de courage pour l'èpoque le problème de l'avortement! Et ce qui n'aurait pu être qu'une histoire basique (l'amour tragique d'un routier pour une jeune serveuse de restaurant) devient un drame èmouvant dont le routier Jean Gabin et la petite bonne Françoise Arnoul bouleversent le jeu! il y a aussi les autres, ceux qui ont envie de roupiller, ceux qui ont une jambe de bois ou ceux qui ont des illusions! Pierre Mondy, Paul Frankeur et la jeune Dany Carrel complètent une distribution sans faute! Des hommes braves comme Jean ou Pierrot continueront à vivre après le film! « Des hommes qui ne sont ni des hèros, ni des politiciens! On n'en parle peu de ces hommes là! Peut-être parce qu'ils n'offrent rien de bien marquant! Ce sont juste des gens que l'on dit sans importance »...
Jean Viard (Jean Gabin), marié trois enfants, rencontre Clothilde (Françoise Arnoul) dans un « routier » où il fait souvent escale. Ils s’aiment… Verneuil réalise ici un nouveau mélo, totalement typés, et centré sur le couple illégitime. Scénario très banal donc. Le milieu des chauffeurs-routiers est au cœur du développement, et, tout comme dans « Gas-oil » tourné la même année et dans le même milieu professionnel, Gabin fait merveille dans un rôle de héros cachant de grandes qualités humaines sous des dehors bourrus. Bien dirigé, il ne cabotine pas, et sait même émouvoir. Les scènes de famille et les tribulations des chauffeurs sonnent juste, les dialogues ont de l’intérêt, la photographie est souvent soignée. Le talent de Verneuil est, ici, d’avoir su éviter le sentimentalisme dans les scènes importantes de l’œuvre, quitte à le laisser déborder à d’autres moments. A ce propos, la longue séquence finale est remarquable par sa sobriété et son absence de support musical : quelques phrases, le braillement des animaux enfermés dans la bétaillère, le lancinant rugissement du moteur du camion, la campagne plongée dans la nuit et le brouillard, et le drame qui se joue, inexorablement…
Derrière les gens sans importance de ce superbe titre se cachent ces gens qui mènent leur vie tant bien que mal, affrontant ses aléas sans jamais se plaindre, passant le plus souvent inaperçus. Leur histoire n'en est alors que plus belle. L'histoire du film, en l'occurrence, est celle d'un amour. Celui de Jean, routier marié, et de Clotilde, serveuse dans un relais routier. Lui n'est pas heureux dans son ménage et passe ses semaines à parcourir des kilomètres tandis qu'elle doit subir les mains baladeuses de chauffeurs mal embouchés. Leur amour, se vivant par intermittence chaque fois que Jean passe par le relais routier, est la seule belle chose qu'ils ont en ce bas monde. Mais leur histoire ne tardera pas à virer au drame... Sans jamais verser dans le misérabilisme, Henri Verneuil signe l'un de ses plus beaux films, parlant d'amour avec pudeur. Si on ne voit jamais cet amour, on le sent, le tout à travers des regards, des répliques ou des gestes qui n'ont l'air de rien mais qui prennent toute leur dimension par le jeu des acteurs. Jean Gabin est d'ailleurs bouleversant dans le rôle de cet homme qui traverse la vie sans jamais se plaindre tandis que Françoise Arnoul compose un personnage touchant. Simple et émouvant, voilà bien une œuvre qui mérite que l'on s'y arrête.
Il est difficile d'imaginer de nos jours un grand cinéaste comme Henri Verneuil et un immense acteur comme Jean Gabin consacrer leur temps à faire un film aussi dépressif sur la condition ouvrière de la France de tout en bas des années 50. Merci à eux.
Un film superbe ! Une véritable fresque des années 50 à travers le monde petites gens. C'est d'une grande tristesse mais on s'attache aux acteurs. Françoise Arnoul est magnifique et on ne ressort pas intact après l'avoir vu.
Gabin est magnifique dans la scène de la fin, planté au milieu de nulle part en apprenant le décès de Clothilde.
UN film à conseiller mais pas aux depressifs car c'est triste à mourrir
"Des gens sans importance" (1955) Histoire le 20.04.2017
Ayant enregistré ce film, son générique a malheureusement été coupé à son début... Le respect de l'horaire n'est pas le fort des chaînes de télé...Mais tout au long de son déroulement, j'ai senti la "patte" d'un grand réalisateur ! Bon sang, mais c'est bien sûr ! C'est d'Henri Verneuil. Il fallait tout son talent pour réaliser un drame aussi prenant, intense, à partir d'un histoire toute simple, à partir d'un scénario basique mais tellement efficace ! Et puis la distribution est superbe : Jean Gabin vit son métier de chauffeur longues distance qui lui démolit sa vie de famille. L'acteur est grandiose tout au long de son rôle.On croirait qu'il a été routier toute sa vie. Le démon de midi le frappe en la personne de Françoise Arnoul, superbe de beauté, de mystère, un poil boudeuse mais si charmante et tellement femme fatale ! Elle a aujourd'hui 85 ans et on aurait aimé entendre ses souvenirs de tournage. On se sent rapidement concerné par cette histoire d'amour contrarié qui glisse peu à peu vers la tragédie : le scénario, les dialogues sont tellement meilleurs que certains textes contemporains. On regarde, on subit, et à la fin on se réjouit d'avoir vu un film rare que le noir et blanc magnifie ! Superbe de sensibilité et de douleur : de l'art populaire ! Pourtant, ce film n'est pas le plus connu du grand Verneuil ! Il aura néanmoins fait 2,4 millions d'entrées en salles à sa sortie, au moment où la télé commençait à tailler des croupières au grand écran ! Succès mérité. willycopreswto
Ce film est à découvrir aussi bien pour l'excellente prestation de Jean Gabin (en routier-bosseur-consciencieux) que pour revivre les moments des années cinquante en noir et blanc. Des moments de nostalgie avec ses multiples odeurs. Attendre tout de même quelques années avant la deuxième projection!
Il ne faut pas prendre le titre de ce film à la lettre, car si les personnages et leurs vies sont banals, l'histoire qui vient à leur rencontre ne l'est pas. Le scénario puise dans les autres réussites de Jean Gabin où il conduit un véhicule quelconque - et il y en a un paquet. De cela est tiré un portrait familial et amoureux déchirant, inspiré des terribles récits que le cinéma français affectionnait jusque là et dont il se sépare à cette époque.
En 1956 à 36 ans, Henri Verneuil est un jeune réalisateur qui a vu dès le départ (1950), sa carrière dans le long métrage largement encouragée par Fernandel. L’énorme vedette qui était alors encore au sommet de sa popularité s’était pris d’amitié pour le jeune homme et collaborera avec lui pour ses six premiers films. Tous, sans être des chefs d’œuvre seront de solides succès. À la suite, il rencontre Jean Gabin pour une adaptation du roman éponyme de Serge Groussard paru en 1949 dont il écrit lui-même le scénario. Ce sera pour Henri Verneuil la consécration critique nationale qui lancera définitivement sa carrière. Il convient de préciser que « Des gens sans importance » est un drame social qui mélange romantisme noir avec un léger parfum rappelant le néo-réalisme italien éclos dix ans plus tôt. À cette époque Jean Gabin dont la carrière vient de redécoller depuis « Touchez pas au grisbi » de Jacques Becker met les bouchées doubles, apparaissant dans cinq ou six films par an. Il est ici Jean Viard, un routier de l’époque des camions au confort rustique et à la mécanique chatouilleuse (ici un Willème semi-remorque type LC 610 N au long capot surnommé « nez de requin ») qui encombraient des nationales à peine carrossables. On roulait à deux pour assurer le rendement imposé par un capitalisme qui n’avait pas tardé à reprendre ses droits dès la fin de la guerre. Les haltes dans les petits hôtels-restaurants permettaient de côtoyer pour de courts moments les autres forçats de la route ainsi que les jolies serveuses qui faisaient parfois tourner la tête mais aussi souvent virevolter les mains devenues un peu trop lestes après quelques verres. Allongé sur son lit, le temps de sa courte pause, Jean Viard, le regard nostalgique et la lèvre désabusée se souvient de Clotilde (Françoise Arnoul) qui le temps d’une paire de mois lui fit entrevoir l’espoir d’un horizon nouveau. Loin d’une vie terne entre les quatre murs du minuscule appartement parisien qu’il rejoint, exténué après chaque livraison pour dormir et surtout ramener de quoi faire vivre sa femme (Yvette Etiévant) et ses trois enfants. Un rêve fou, caressé un bref moment dans les bras de Clotilde trop jeune et trop belle pour lui, vieilli avant l’âge. Verneuil se saisit hardiment du mélodrame pour dénoncer en sous-texte les conditions de vie précaires et pénibles du prolétariat d’après-guerre. Il a confié à Robert Dalban habituellement débonnaire,spoiler: le rôle du petit chef tatillon et sadique qui précipite dans ses derniers retranchements le pauvre bougre déjà déboussolé par une histoire d’amour déchirante qu’il subit plus qu’il ne la vit. Dès lors, l’issue tragique semble la seule possible pour ces « Gens sans importance » à qui la société demande d’accepter leur destin sans jamais imaginer pouvoir en changer . Jean Gabin au pas devenu lourd, retrouve ici quelques regards et intonations de voix du jeune homme rebelle au destin tragique qu’il incarnait dans les années 1930 chez Julien Duvivier, Marcel Carné ou Jean Grémillon. Françoise Arnoul qui connaissait bien Henri Verneuil pour avoir tourné avec lui à plusieurs reprises se révèle comme la grande actrice qu’elle était et dont la carrière aurait sans doute dû être encore plus brillante. Enfin les seconds rôles comme de mise à cette époque sont tous admirablement mis en valeur par la caméra de Verneuil, de l’inénarrable Paul Frankeur au caoutchouteux Robert Dalban en passant par la très sémillante Dany Carrel ou le fidèle Pierre Mondy. Un film qui touche d’autant plus aisément qu’il est empreint du sceau de la sobriété.
La base du scénario de ce film repose sur ce qu'il y a de plus banal dans notre société : une homme marié, tromperie puis rupture, avec en prime un polichinelle dans le tiroir. Rien d'exceptionnel. Pour voir ce genre de scénario, inutile d'aller au cinéma, il suffit d'ouvrir les yeux et de regarder autour de soi...ou chez soi. Là ou le film se démarque un tantinet, c'est sur cette femme spoiler: "faiseuse d'ange". Cela ne devait pas être monnaie courante à cette époque de parler de ce sujet. Mais attention, la morale "de l'époque" est sauve et cela finit en drame.spoiler: La pécheresse paye sa luxure ! Il ne fallait pas mécontenter la "bonne" société. De ce côté, les choses ont quand même un tantinet évolué et c'est tant mieux. Les acteurs sont bons, et les décors nous permettent de retrouver une France que nous ne connaissons pas. A voir par les amateurs de drame assez classique et qui n'ont pas peur de la morale judéo-chrétienne d'une époque, ma foi, bien révolue.
Noir c'est noir, attention film à déconseiller aux personnes dépressives. La violence sociale sous jacente est montrée avec une grande maitrise et le soucis du détail habituel d'Henry verneuil. Si le sujet principal est plutôt dépassé beaucoup d'éléments seraient facilement transposablent dans le présent. 2 étoiles ben oui c'est trop triste, couine, larmes,.. .
Le genre de films à ne pas regarder un soir de pluie sous peine de déprimer. Perso, je ne suis pas fan, du coup je n'ai pas accroché à l'histoire. Et puis, le rythme est super lent. Un passage révélateur, c'est le voyage final, on voit la route défiler pendant cinq à dix minutes, pffff. Jean Gabin est impeccable, comme toujours, mais rien d'exceptionnel.
Le titre du film en dit beaucoup.... Nous voilà plongé dans cette France ouvrière que personne se doute à cette époque souffre financièrement, se bat pour travailler.... et puis dans tout ça une histoire, une histoire d'amour entre deux personnages totalement différents .... l'un se bat pour sa famille pour ramener de l'argent en tant que routier fatigué de sa vie et sa femme ses enfants qui vivent dans un petit trois pièces se moque de lui , l'autre une jeune femme qui se recherche totalement et qui travaille dans un restaurant routier sans envie ... De là une rencontre , une histoire d'amour entre ces deux personnages.... Henri Verneuil nous livre un film magnifique Gabin , Arnoul très émouvant. Pierre Mondy tiens là un de ses meilleurs rôle Du beau cinéma. Âme sensible s'abstenir