Acceptons l'idée de départ : ce film se veut une parodie. Puisque les Américains voient les Français de manière caricaturale, poussons les feux et rendons-leur la pareille. Une bande de gangsters, une vamp, des flics et une justice omniprésents, un shérif, quelques fusillades et le tour est joué. Ils ont des héros, mettons en lumière un anti-héros, faux coupable aux antipodes du séducteur habituel. Et tournons tout cela en ridicule.
La production franco-italienne y met vraiment les moyens. Audiard et Manse pour adapter le scénario de Favallelli, l'immense Thirard à la photo, Louis Nee, Legrand et Rota pour la musique. Tout est là...pour un ratage absolu.
N'accablons pas Verneuil, presque encore débutant, visiblement pas très concerné par cette production bâclée (montage catastrophique, fautes de script, scénario qui tient du brouillon), il montrera très vite sa trempe de grand cinéaste offrant au plus large public une qualité constante. Mais visiblement, cette "chose" sent le contrat à remplir à plein nez : on met en boîte et on passe à autre chose. Où est la langue d'Audiard ? Pourquoi déranger Thirard et Nee pour des images si insignifiantes ? Pourquoi, aux côtés d'un Fernandel qui se dirige tout seul et comme il peut dans ce foutoir, inviter la calamiteuse Zsa Zsa Gabor ? Pourquoi laisser l'ensemble de la distribution (à part Adam et Fabre) en faire des tonnes, appuyer chaque situation, grossir le trait à l'excès à l'image de l'impossible Buazelli ? Pour la parodie ? Raté, tout tombe à plat. Il faut savoir parfois renoncer à un film, quitte à payer un dédit. Et attendre un peu le Verneuil des "Gens sans importance".