Blake Edwards avait une dent contre Hollywood et il n'avait pas été par quatre chemins pour le faire savoir. C'est très simple, Hollywood est dirigé par une bande d'aliénés qui se livre constamment à un concours de lequel sera le plus hypocrite, le plus cupide, le plus obsédé, etc, etc... On ne peut pas reprocher à Edwards de faire dans la dentelle pour passer son message. Reste qu'il serait un peu mieux passé si le scénario avait été mieux écrit, moins bordélique quoi, et le rythme moins cahoteux. Mais l'ensemble réserve tout de même quelques francs éclats de rire, permet de voir les seins de Mary Pop... euh pardon de Julie Andrews, de voir William Holden dans son dernier rôle, celui de ce qui est peut-être le personnage le plus respectable de la galerie et il n'a rien de respectable, et de regarder une des visions les plus corrosives de l'Usine à rêves.
Une vision satirique du petit monde nombriliste du cinéma hollywoodien et de ceux qui gravitent autour. Blake Edward nous gratifie de bonnes scènes comiques mais fait aussi pas mal de remplissage pas extrêmement intéressant. Le film ne décolle jamais vraiment.
Edwards se lance dans un film satirique écornant presque méchamment Hollywood, le scénario est grinçant, moqueur et ne manque pas de mordant pourtant l'ensemble de S.O.B nous laisse sur notre faim faute d'une mise en scène peu inspirée, on peut même dire qu'elle manque de folie. S.O.B est sans doute un peu trop long, un peu bordélique par moment et même les gags ne parviennent pas réellement à nous faire rire, ça manque de rythme. Malgré de bonnes idées et de bons acteurs S.O.B ne fonctionne pas aussi bien qu'en son temps le loufoque The Party.
Cette charge contre Hollywood est certes acide mais pas assez fine pour faire rire. Le gros défaut du film est son écriture grossière qui fait de tout ça un truc lourdingue,dans lequel il se cache parfois un ou deux gags qui fonctionnent.
Blake Edwards pose un regard cynique sur le monde hollywoodien avec ce film très drôle mais aussi acerbe où le message qu'il fait passer est très clair : le cinéma est un monde de fous et on sent qu'il s'est basé sur son expérience pour écrire ce film. Il rassemble une belle équipe d'acteurs (William Holden dans son dernier rôle, Richard Mulligan, Julie Andrews, Robert Vaughn) pour tourner en dérision ce monde cruel (la scène finale de l'enterrement où chacun parle affaires) mais qui fait rêver. Les dialogues sont savoureux notamment ceux du personnage du médecin, irrésistiblement interprété par Robert Preston.
Entre les acteurs homosexuels se montrant pourtant en famille, les intellos fumeux, les producteurs à la double vie, la marmaille "fils de"gâtée-pourrie constituée d'apprentis despotes, la bonne bourgeoise junkie ainsi que les innombrables médiocres scénarios des wannabes -sans oublier le plutôt croustillant Don Gaetano, cette comédie décrit le milieu d'Hollywood avec justesse. Un peu lourdingue mais au goût vrai; d'ou le titre.
Edwards propose une démarche artistique des plus singulières: il fait un film pour critiquer le fait de faire un film comme le sien. On trouve une séquence entière dont il est dit clairement qu'elle s'adresse aux plus bas instincts du spectateur et qui plus est, pour pousser toujours plus loin la perversité, Edwards fait jouer la scène par sa femme. Plus largement il fait jouer à sa femme, Andrews, le rôle d'une actrice dont la carrière ressemble beaucoup à la sienne et qui est une minable, intéressée par le succès, manipulée. Il fait jouer à Holden, quelques jours avant qu'ils meurent ivre, le rôle d'un alcoolique. Il n'ya aucune complaisance dans la démarche de Edwards. Et c'est ce qui la rend aussi intéressante. D'autant qu'Edwards n'épargne pas non plus le spectateur. Il est rare de voir une comédie qui s'attaque aussi violemment à son spectateur. Pour sa démarche, Edwards mérite toutes les éloges. Une comédie très sombre qui réussit à décrire l' enfer de la superficialité à merveille.