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artaud
26 abonnés
148 critiques
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3,5
Publiée le 21 août 2012
Je suis terrifié par cette aptitude déconcertante du réalisateur à dépeindre la cruauté ordinaire. Par contre, Seidl s'attache au docu fiction naturaliste, certes, mais je comprends que le spectateur puisse être lassé par le faible enjeu ou le faible intérêt. Une problématique conciliée, j'estime, dans Import/Export.
La chaleur oppresse les corps, qui se sentent alors obligés de se libérer de leurs carcans coton/plastique/tissu. Corps ridés, corps poilus, fente parée à la détente, Seidl alterne habilement les plans fixes/caméra à l'épaule pour tout montrer, étaler la sueur de ses protagonistes perdus, idiots, marrants, coincés, toqués, cloués dans leurs enveloppes charnelles souvent dégueulasses, vieilles, ou trop maigres. Une fois les fastes matinées d'amour passées, que reste-t-il? Un souvenir? La douleur. La peur. Alors on grogne, on baise, on chercher un bouc émissaire pour lui coller nos maux sur la peau, on braille des chansons paillardes s'arrosant le gosier de sperme, Dog Days part parfois dans des envolées lyriques passionnantes, "Tap Tap Tap", la balle de tennis cogne une dernière fois le mur du fond...
Un film au pitch qui sent bon la déchéance et l’âpreté. Mais je dois bien dire qu'au final, la plupart du temps, le film est ennuyeux et enchaine les différentes histoires sans passions. Seul les passages sur la fille un peu autiste qui fait de l'autostop et qui pousse à bout les conducteurs notamment en étant trop curieuse et en récitant des listes de 10 choses est assez hilarante.
C'est pourtant une tradition plutôt américaine que de filmer les banlieues pavillonnaires, les fameuses suburbs. Le tout est, on le sait, de montrer que tout n'est pas rose et tout n'est pas aussi beau que les habitants voudraient le faire croire. L'idée de départ d'Ulrich Seidl me plait bien pour voir ce que cela donne vu par un réalisateur autrichien. Surtout qu'il a la très bonne idée de situer son action en été afin d'écraser complètement ses personnages par un soleil de plomb. Je suis, par contre, bien moins intéressé du résultat. Cela manque de subtilité pendant toute la durée du film. On est beaucoup plus dans la caricature facile et grasse, dans tous les sens du terme, que dans une réflexion intéressante. Il est amusant de voir comment les deux réalisateurs autrichiens qu'on retrouve un peu partout dans les différents festivals, c'est à dire Haneke et Seidl, ont une vision très négative de l'Homme. Mais chez Haneke au moins c'est fait par une dureté sèche, qu'on aime ou pas, que chez Seidl on est dans une satire plus ratée qu'autre chose. Son récit qu'il voudrait percutant et choquant ne parvient jamais à réellement surprendre ou intéresser, à cause d'une surenchère continue.
C’est en croisant les trajectoires d’une dizaine de personnages qu’Ulrich Seidl observe sans fard leur médiocrité respective. L’environnement, celui d’une banlieue résidentielle huppée de Vienne, n’avait pourtant rien d’infamant. Mais entre deux séances de bronzage aux abords des piscines privatives, ce sont les incivilités, les querelles de voisinage, les libertinages propices à de mauvaises rencontres qui animent une faune urbaine où la mécanique rutilante du machisme n’a jamais semblé être aussi bien à sa place. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
Bon, là, il faut être prêt à recevoir uppercut sur uppercut... Le déclin de l'humain dans sa version ordinaire. On ne sort pas indemne de ce film oppressant à tous les étages de l'émotion, de la pulsion et du dégoût. "Hundstage" (Canicule) est le titre original et je crois que la sensation d'étouffement est parfaitement transposée dans ce patchwork de situations humaines en déréliction totale. Aucune issue à "Dog days", réalité glaciale sous la "Canicule"...