Double Détente appartient à cette génération de films d’action des années 80, typiques, avec duo de flics improbable, scènes d’action musclées, petites blagues et scénario simple mais efficace. Dans ce genre, Double détente n’est pas le meilleur, mais se défend très honorablement. Le film repose clairement sur son duo d’acteur, Schwarzenegger-Belushi. Tandis que le premier s’impose comme une figure majeure du cinéma d’action, le second est dans la meilleure partie de sa carrière, et leur rencontre fonctionne très bien. Bien que dotés de personnages caricaturaux, leur complicité est évidente, ils s’amusent joyeusement, et nous avec. C’est vraiment très agréable de les suivre dans leurs aventures. Le reste du casting apparait évidemment en retrait, même s’il y a quelques antagonistes succulents.
Au niveau du scénario Hill n’est pas réputé pour mettre en scène des modèles d’écriture et de finesse. C’est vrai que Double Détente est basique, avec donc l’habituel tandem de flics, jouant ici sur le contraste entre le policier américain et le policier soviétique. Dans l’ensemble l’histoire est simple, voir simpliste, pas toujours d’une grande crédibilité, mais c’est rythmé, avec des scènes d’action nerveuses, et un humour sympathique pas mal venu (attention on ne tombe jamais dans le potache, c’est plus dans une veine Die Hard que Le flic de Beverly Hill). En clair, le film remplit son contrat de ce point de vue, il divertit sans néanmoins faire davantage.
Visuellement Double détente s’en sort bien. La mise en scène de Walter Hill est toujours très efficace. Il maitrise son sujet, et cela se sent. Il n’y a pas d’imagination, pas de recherche particulière, mais c’est nerveux et alerte. Ca bouge bien, c’est lisible, et c’est là l’essentiel. Les scènes d’action sont les premières à en bénéficier. Musclées, elles sont vraiment très appréciables, grâce au travail précis et clair de Hill. Il y a d’excellents gunfight, des combats sans pitié. En clair, c’est brut, carré, avec de gros flingues qui font des dégâts bien visibles à l’écran ! Au niveau de la photographie là encore, pas de génie mais une esthétique bien réelle, qui distingue Double Détente du lot des séries B d’action basique. Il est vrai qu’il y a une belle ambiance, et les décors contribuent à ce sentiment (le début en Russie étant probablement le meilleur moment de ce point de vue). Coté bande son, Double Détente ne retient guère l’attention plus que cela.
En clair, voilà un bon petit film d’action, pas prise de tête, qui divertira clairement les amateurs du genre. C’est dynamique, musclé, souvent teinté d’un second degré très agréable. Du bon boulot.