Avant de découvrir « Double détente », je n’avais rien lu ou vu à son sujet. La seule chose que je connaissais, c’était son affiche et le nom du duo d’acteur qui portait le projet sur leurs épaules. C’est d’ailleurs pour ce tandem Arnold Schwarzenegger – James Belushi dans un film de Walter Hill que je me suis enfin décidé à découvrir ce long métrage.
Dès les premières minutes, j’ai été assez surpris par ce que je voyais. Une baston fesses à l’air dans la neige, ça a de quoi surprendre. Au moins, tout de suite, le ton est donné et ça tombe bien puisque celui-ci me convenait. Le scénario écrit par Walter Hill, Harry Kleiner et Troy Kennedy-Martin reprend bien les codes du buddy movie en l’arrangeant à la sauce guerre froide. Arnold Schwarzenegger en agent russe (accent compris), cela m’a un peu fait bizarre au début mais au final, ça passe plutôt bien.
Il faut dire qu’on a un bon dosage entre l’humour et l’action. Si par moment, l’intrigue possède quand même quelques petits coups de mou, dans l’ensemble, je ne me suis vraiment pas ennuyé une seule seconde. Il y a même pas mal de répliques et de situations qui m’ont bien fait sourire en me donnant ce que l’on est en droit d’attendre de ce genre de production.
Si j’ai eu du mal au début à me faire à son personnage, Arnold Schwarzenegger (Ivan Danko) s’en sort malgré tout très bien. Jouant la carte de l’autodérision et toujours aussi à l’aise dans l’action, le comédien trouve toute sa place dans cette intrigue sans pour autant tirer toute la couverture à lui ce qui apporte un grand bénéfice à son duo avec James Belushi (Arthur »Art » Ridzik). Ce dernier est très à l’aise aussi dans cette histoire. Si il laisse à Monsieur Muscle la place pour l’action, il reprend légitimement le dessus lors des scènes plus comique. Une bonne alchimie s’opère alors entre eux. A défaut d’être original, leur couple s’avère très efficace.
Derrière, le reste du casting fait le travail mais semble davantage effacé par le poids de ses deux vedettes. Certains réussissent quand même à tirer un peu leurs épingles du jeu. C’est le cas par exemple de Ed O’Ross (Viktor « Rosta » Rostavili), le grand vilain caricatural qui parvient quand même à s’imposer. Parmi les seconds rôles, je retiens aussi Laurence Fishburne (Charlie Stobbs), toujours très classe même lorsque son personnage à peu d’importance ou encore Gina Gershon (Catherine « Cat » Manzetti) que j’apprécie toujours de voir à l’écran même si son personnage semble un brin sous exploité.
Derrière la caméra, Walter Hill fait également un excellent boulot. Dans le genre, il n’y a pourtant rien de novateur. On est dans le film d’action comique des plus classique mais le réalisateur réussit à donner une identité propre à son long métrage. Il joue avec les différentes caricatures et s’amuse à alterner différentes ambiances jouant habilement des stéréotypes avec la froideur russe contre la chaleur urbaine de Chicago.
Les costumes sont un peu exagéré mais font aussi parti du charme de cette production. Si j’aurais aimé être davantage plongé dans la ville de Chicago, le metteur en scène filme quand même son sujet avec de très bons angles de vue. Dans son atmosphère, on est clairement dans un film des années 80 et cela me rend nostalgique de cette époque où on faisait ce genre de productions légères décomplexés. La bande originale composée par James Horner contribue aussi pour beaucoup à cette bonne ambiance.
Pour résumer, même si j’ai eu un peu de mal au début à rentrer totalement dans le film (on passe un peu trop de temps en Russie à mon goût), j’ai néanmoins pris beaucoup de plaisir à découvrir ce « Double détente ». Vrai bon film d’action comique hollywoodien comme on en faisait par dizaine dans les années 80, celui-ci réussit à sortir du lot grâce à son ambiance maîtrisé et à son duo Arnold Schwarzenegger – James Belushi très efficace et plaisant à suivre. Tout n’est pas parfait, ça manque par moment d’un peu de rythme mais c’est le genre de plaisir que je pourrais revoir très facilement.
Mr Vladdy – 19 décembre 2018.