Jean Gabin cabotine à tout-va dans cette comédie qui, dialogues d'Audiard obligent, s'écoute au moins autant qu'elle se regarde. Certains aphorismes et autres paradoxes sur la condition de clochard sont, reconnaissons-le, amusants. A ce petit jeu, Bernard Blier, dans son second rôle de bistrotier, se montre irrésistible et, finalement, plus convaincant, parfois, que ne l'est Gabin. Ce dernier, en clochard pittoresque, coléreux et érudit, en fait des tonnes, sans pour autant que le personnage existe au-delà du charisme de l'acteur. L'interprétation est monocorde et on désespère de voir une lueur d'humanité, une étincelle de vérité dans le regard d'Archimède.
Gilles Grangier suit Gabin dans ses pérégrinations plus ou moins cocasses,
dans une prison où Archimède prétend passer l'hiver, dans un salon bourgeois où il séduit par ces citations d'Apollinaire ou dans un café qu'il dévaste à l'occasion.
Mais, de rencontres en rencontres, sans l'aide d'une intrigue, le personnage finit un peu par s'user et se répéter.