Le projet d'une adaptation du roman de Georges Bernanos avait été initié par Jean Aurenche et Pierre Bost qui n'avaient pu obtenir l'agrément de l'auteur.
Georges Bernanos étant mort en 1948, Robert Bresson n'eut pas à lui soumettre sa version mais dut malgré tout attendre l'accord des exécuteurs testamentaires de l'écrivain, le critique Albert Béguin et l'abbé Pézeril. En 1951, le réalisateur déclarait : "J'ai mis plusieurs semaines à décider si j'adapterais ou non le livre de Bernanos. J'avais infiniment de scrupules ... de toutes sortes, devant le livre. Parmi ces scrupules, celui de trahir le roman. Ma fidélité à moi-même m'a semblé, tout à coup, garante de ma fidélité à Bernanos. J'ai fait un moule, mon moule. Et j'ai mis dedans tout ce qui voulait bien y entrer de la substance du livre, y compris ces pensées et expériences conscientes et inconsciences propres à l'auteur, plus importantes que les faits..."
Robert Bresson a réuni pour son adaptation de Georges Bernanos un casting de débutants. C'est ainsi que Claude Laydu, qui répéta avec Bresson tous les dimanches pendant un an, partage l'affiche avec un médecin de Paris (le curé de Torcy), ou encore Jean Danet qui devint par la suite animateur de l'émission de radio "Tréteaux de France".
Le Journal d'un curé de campagne a reçu de nombreux prix lors de sa sortie, notamment le Prix Louis Delluc en 1950. Il fut également récompensé au Festival de Venise où il obtint le Prix de la meilleure photographie et le Prix international. Quant à Claude Laydu, sa performance lui permit de décrocher une nomination aux BAFTA dans la catégorie du meilleur acteur étranger.