Le Journal d'un Curé de Campagne est un film difficile, de par ce qu'il raconte et de la manière dont il se caractérise pour s'y prendre et y parvenir. Je viens à peine de sortir de cette première projection qui je le sais, me faudra revoir. C'est avec une certitude franche que j'insiste sur ses paroles. Néanmoins, du recul s'impose également pour bien ressasser les sensations de ce périlleux long métrage qui s'inflige une pénibilité de chaque instants, ou presque ...
Robert Bresson dans un maniement de techniques et d'économie par ramification viens raconter l'histoire de ce jeune prêtre qui ne prie pas. Sa vocation de rebelle car ayant trop de question ne se prête pas au bonheur de ceux qui parlent pour ne rien dire. On lui reproche d'être ce qu'il est, d'avoir en lui ce " Feu qui Brule ". Le méthodisme de son réalisateur fait encore des merveilles dans son illustration de ces parcours vouées à prendre en pleine tronche toutes les virulences de ce Monde qu'il dépeint sans corrompre, ni jugé, qu'il s'efforce à vouloir exposé sans aucun vernis de surface. Une effarante émanation se dresse de cette Lutte de l'être.
L'opposition sur les vues et les souffrances entre ce curé et cette vieille femme inconsolable sur le spiritisme, avec ou sans foi, entre haine et amour, de ses manquements est à mes yeux une des séquences fatidiques de ce long métrage et atteste des vues de Bresson sur l'ordre et le désordre de précédentes entrevues avec le médecin et l'autre curé, touts deux plus âgés, faut-il le mentionnés ? La passion s'empare de ses personnes habités par des maux différents mais qui se rencontrent sous différentes appellations. J'écris çà là, il faut vraiment que je mette à lire Bernanos.
Les passages magnifiques sur le courage à avoir pour vivre et mourir interviennent bien avant ce tournant majeur dans la suite du film. La rencontre avec le médecin, plus ou moins déjà évoqué, de ses mains sales qui ausculte et découvre les démons intérieurs du jeune homme, a dans ses intentions déjà office d'un rappel à la connaissance du corps et de l'esprit. Faire Face, la devise de cette homme prend encore plus de poids lorsque
sa mort intervient.
Cette idée de " Race qui tiens le coup " - me - questionne ... Je m'y heurte, un autre point qui m'attache à revoir le film.
J'en reviens à la fin de l'échange du Curée et de cette femme. Ou plutôt à ce qui s'ensuit. Le pas de course de cette homme fragile et le fait de revivre ce déballage au travers du geste de cette dernière prend une tournure de doutes et d'incertitudes à l'instant d'écrire dans son journal. Lorsqu'il rature, déchire ses pages, c'est là que sa bataille révèle le creux de son estomac. Son agonie la plus palpable, celle que l'on devine, à l'instar du médecin, que les racines pauvres continuent de pourrir. De ce déchirement revêt une autre source, celle d'un sillon situé plus haut dans le corps de ce type qui dissimule le tréfond qui se grandis, s'agrandit, d'une plaie qui refuse de cicatrisé dirons nous, que l'on ne soigne pas du tout dans la confidence ...
Le conseil de l'ainé ni change rien. D'ailleurs, je le paraphrase de mémoire ici, il le mérite. " Maintenant travail, fait de petites choses. Tu verras, les petites choses n'ont l'air de rien mais elles apportent la paix. "
La vérité cogne une fois le mot lâché. Elle ne surprend pas, on vénère d'autant plus les matins ! Même lorsque l'on décide de se taire.
La tristesse à différents visages cherche à nous dire ce film, les multiples chemins qui se croisent dans cette entrelacs de vies communes, rattaché à une géographie, à sa pauvreté, à son marasme nous balance et nous renvoie à un abandon. Enfin, encore une fois, j'en reviens à mon intro, le film est difficile à comprendre frontalement. Alors, comment en être trop certain ? Le revoir semble être une réponse, mais là encore, il faudra du temps.
Je termine ce cycle sur 5 films que j'affectionne en ce moment. Ce dernier consacré à Bresson à été je le reconnais riche de sensations et de connaissances. Il est de ces cinéaste louer pour sa technique, je trouve que l'on ne parle pas assez de son opinion que l'on qualifie de romantique pessimiste avec facilité à mon gout. Je me répète beaucoup, pas d'excuses à avoir avec les manies devant un réalisateur qui l'érige en modèle, donc à titre personnel merci pour ces 5 semaines dont je ne suis pas près d'oublier son apport quantifiables aux creux qui me giflent si fortement parfois ! Le Cinéma est un Art libre, ne l'oublions pas, ce mot n'est pas une jurisprudence, il est dangereux pour ses détracteurs qui le martèlent à d'autres fins, Bresson à cela laisse une trace, une bride de turpitudes qui n'a pas peur de vaciller.