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    Le Génie du mal
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    Pascal
    Pascal

    159 abonnés 1 651 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 novembre 2023
    Sans doute une des plus grandes réussites de Richard Fleischer ( "soleil vert", " les inconnus dans la ville"), " compulsion" dans son titre original, est une réflexion sur l'origine du mal.

    Tiré d'un fait divers qui fût traité par Hitchcock dans " la corde", mais plus accompli (selon moi) que l'opus du cinéaste anglais, le film inspira aussi, pour la partie du procès, Justine Triet dans sa conception de "anatomie d'une chute" palme d'or à Cannes 2023.

    A Chicago, deux brillants fils de familles richissimes décident d'accomplir un meurtre parfait et gratuit. Mais ils commettent une erreur.

    Fleischer aborde aussi le thème de l'absence de rapport entre le niveau d'intelligence, d'étude et celui de la maturité émotionnelle ( ici associé à un trouble aigüe de la personnalité).

    On notera que l'inspiration revendiquée par les deux criminels, de la philosophie de Nietzsche comme arrière fond intellectuel de leur méfait, dénote d'une interprétation fautive et malheureusement assez répandue encore de nos jours, de la notion de "surhomme" et de celle de " volonté de puissance".
    Gustave Aurèle
    Gustave Aurèle

    138 abonnés 2 418 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 mai 2023
    Trop courte prestation d'Orson Wells, courte mais intense, elle plonge le film dans une autre dimension.
    Redzing
    Redzing

    1 115 abonnés 4 469 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 octobre 2022
    Richard Fleischer est décidément très intéressé par les affaires criminelles macabres ! Près de 10 ans avant de sortir « The Boston Strangler » et « 10 Rillington Place », il livrait avec « Compulsion » sa vision d’un célèbre fait divers des années 20. A savoir l’affaire Leopold et Loeb. Deux étudiants américains brillants issus de bonnes familles, convaincus que leur intellect supérieur leur donnait le droit de commettre un meurtre, à condition qu’il soit parfait. Un sujet qui a également inspiré le « Rope » d’Alfred Hitchcock.
    « Compulsion » démarre de manière étonnante, le meurtre sordide n’apparaissant pas à l’écran. On s’intéresse donc directement à l’enquête de police, et à la manière dont nos assassins seront confondus puis jugés. L’ironie étant que c’est une erreur grossière qui alerte les enquêteurs sur ces soi-disant génies.
    Le film bénéficie en premier lieu de ses excellents interprètes. Dean Stockwell et Bradford Dillman campent à merveille ces étudiants imbus d’eux-mêmes et détraqués. Fleischer trouve le bon ton entre leur arrogance suprême qui les rend détestable, et leur entourage qui les rend humains. Et bien sûr, il y a Orson Welles. Qui n’apparait que dans le dernier tiers, jouant un ténor du barreau, mais qui est impérial.
    Ensuite, le scénario est particulièrement malin. Outre le fait qu’il reflète l’intelligence de nos deux anti-héros et leurs combines avec la police, il montre aussi les techniques sournoises du procureur. Et il aborde le thème de la peine de mort, à travers un vibrant plaidoyer dans son dernier acte.
    Enfin, la mise en scène de Richard Fleischer est très inspirée. Propre et élégante dans la plupart des séquences, elle s’essaie à quelques plans très originaux, à base de reflets et illusions.
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 554 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 16 juin 2021
    En regardant Le Génie du mal près de 50 ans après sa réalisation il n'est peut-être pas surprenant qu'il soit rempli d'idées éculées qui ont été utilisées un millier de fois depuis dans des films. L'avocat de la défense au franc-parler et à la personnalité excentrique qui présente un dossier apparemment sans faille contre ses clients. Les coupables qu'on nous fait aimer et détester en même temps jusqu'à la salle d'audience chaude et étouffante. Nous avons déjà vu tout cela mille fois mais en beaucoup mieux. Dean Stockwell offre la meilleure performance du film même si cela ne veut pas dire grand-chose. Welles joue le rôle qui l'a rendu célèbre mais ici il le fait sans aucun beaucoup d'effort ou semble-t-il sans beaucoup d'intérêt car il se contente de suivre sa routine éprouvée. Tous les autres personnages n'inspirent aucun intérêt réel ni aucune sympathie au public. Il manque les points dramatiques clés qui auraient fait un film beaucoup convaincant et réaliste même pour la fin des années 50 lorsqu'il a été réalisé...
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 180 abonnés 4 173 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 avril 2019
    Il est difficile de comprendre les raisons qui poussent au crime gratuit. Pour un homme seul, on pourra penser à une perversion trop longtemps réprimée ou à une atteinte grave du discernement. Le problème devient encore plus épineux quand le crime prend une dimension collective. Les mots manquent alors pour décrypter cette courte-échelle de la mort où les sauvageries s'additionnent sans que rien ne vienne enrayer cette sorte de contamination virale brutale qui conduit à la "chosification" de la victime. Le phénomène est tout à la fois terrifiant et fascinant tellement il interroge sur l'instinct de mort tapi au plus profond de l'âme humaine. En 1924, deux étudiants de Chicago issus de familles de la haute bourgeoisie, Leopold et Loeb avaient assassiné un adolescent de 14 ans dans le seul but de commettre le crime parfait afin d'éprouver la théorie du surhomme développée par Friedrich Nietzsche dans son conte philosophique "Ainsi parlait Zarathoustra" paru en 1884. L'affaire avait fait grand bruit Outre-Atlantique au point qu'une pièce de théâtre ("Rope", 1928) relatant l'affaire avait été rapidement écrite par Patrick Hamilton, suivie par un roman ("Compulsion" en 1956) de Meyer Levin, journaliste sur l'horrible fait divers et ancien étudiant dans la même université que les deux criminels. Alfred Hitchcock adaptera de manière très libre la pièce de Patrick Hamilton pour en faire un exercice de style consistant à tourner son film en un unique simili plan-séquence. Le coup d'essai vénéré en son temps, s'avère en réalité plutôt vain et ennuyeux. Richard Fleischer qui avait entamé dans sa jeunesse des études de psychiatre et était très préoccupé par les motivations profondes qui guident le comportement de l'homme notamment dans sa propension à se laisser aller trop souvent aux pires atrocités, a de son côté choisi de s'appuyer sur le roman tout récent de Meyer Levin pour dresser le portrait le plus exact possible des deux criminels afin de tenter de lever un peu du voile de ce qui les avait conduit à l'indicible. Pour cette raison, il ne montrera pas le crime et s'attardera longuement sur la psychologie de Judd (Dean Stockwell) et d'Arthur (Bradford Dillman) à travers la description de leurs milieux familiaux respectifs et de la lente dissection de leur relation complexe dont l'homosexualité suggérée lors d'une scène explique sans doute le rapport dominant/dominé ayant peut-être déclenché l'engrenage fatal. Fleischer démontre aussi que les deux jeunes hommes qui s'approprient sans contradicteur les qualités du surhomme sont loin de leur modèle, commettant quelques bourdes grossières qui leur seront fatales. Le trait de génie de Fleischer sur ce film complexe consiste à parvenir à maintenir un suspense haletant basé sur une enquête dont on connait déjà l'issue sans user des effets classiques du genre mais aussi sans jamais porter de jugement de valeur. S'étant assuré la collaboration d'Orson Welles pour le rôle de l'avocat qui évita la peine de mort aux deux criminels désignés par la vindicte populaire, il reporte l'entrée en scène de l'acteur falstaffien pour le dernier tiers du film. Alors, sa grandiloquence à peine contenue fait merveille pour expliquer en reprenant mots pour mots des extraits de la véritable plaidoirie que la peine de mort appliquée placerait la société au même niveau que l'acte barbare qui est jugé, faisant fi d'une possible rédemption. Les trois acteurs principaux remporteront le prix d'interprétation à Cannes en 1959. D'un réalisme saisissant pour l'époque, "Le génie du mal" ouvre une nouvelle voie pour Richard Fleischer qui reviendra à plusieurs reprises sur le parcours de criminels célèbres ("L'étrangleur de Boston" en 1968 et "L'étrangleur de la place Rillington" en 1971). Souvent qualifié de faiseur, Fleischer démontre dans plusieurs de ses films que l'éclectisme d'une carrière dans le giron des studios n'exclut pas l'expression d'un point de vue qu'il soit narratif ou esthétique.
    TTNOUGAT
    TTNOUGAT

    591 abonnés 2 530 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 février 2019
    Super film d’avocat avec une plaidoirie de haut vol prononcée par Orson Welles. Lorsque ce dernier arrive le film décolle et on reste suspendu à sa bouche. De beaux propos et une belle stratégie. Une fois encore Fleischer montre ses talents de documentaliste sans lesquels il n’y a pas de grands cinéastes. La première partie de ‘’compulsion’’ très différente du jugement est également fort intéressante avec la malheureuse rencontre de deux garçons ayant l’un sur l’autre des influences catastrophiques… C’est quasiment un cas médical qui se rencontre dans la vraie vie. Ce cas est remarquablement analysé et nous savons tout ce qu’il faut au moment où le procès débute. Procès resté célèbre aux Etats Unis puisque l’histoire est réelle et que l’avocat de la défense était le célèbre Clarence Darrow. L’originalité du film tient dans les arguments entendus contre la peine de mort indépendamment du cas jugé, ils sont tous présents. Peine de mort qui à l’époque n’était pas décidée par le jury mais par le Président du tribunal seul habilité à le faire. La mise en scène est à la hauteur des propos.
    Nicolas L.
    Nicolas L.

    87 abonnés 1 746 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 mai 2018
    Très bonne surprise !! Policier des années 50, le noir et blanc est sublime (sans doute grâce à la restauration du DVD...), l'histoire ultra intelligente et l'interprétation impeccable. Un film sous estimé dans la filmo de Fleisher et pourtant malgré, il est vrai quelques petites longueurs et une reconstitution historique un peu raté, c'est un excellent film noir qui condamne la peine de mort. Et pour un film ricain de 1958 c'est assez gonflé !!
    Walter Mouse
    Walter Mouse

    510 abonnés 425 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 avril 2018
    L'Affaire Leopold et Loeb, impliquant deux étudiants ayant kidnappé puis assassiné froidement un enfant innocent pour prouver leur supériorité face à la justice, aura profondément marqué l'Amérique au point d'être adaptée à plusieurs reprises. Le réalisateur Richard Fleischer décidera plus tard lui aussi de s'interroger sur les causes du crime à travers Le Génie du Mal qui ne se vend toutefois pas comme une vérité absolue mais qui pose au contraire un regard neutre sur le jugement des jeunes adultes. Fleischer choisit à la surprise générale de ne montrer ni le meurtre ni les deux amis l'évoquer avant qu'il ne soit commis. Une intention réfléchie car changeant la perception que nous pourrions avoir des tueurs, nous positionnant en conséquence au même niveau que leurs accusateurs ou leurs défenseurs dans la salle d'audience, en ne pouvant qu'interpréter les faits. Points de vue et pensées de tous les camps se mélangent pendant une heure et demi, faisant évoluer le débat, jusqu'à un discours final véridique prononcé par un Orson Welles massif qui pourtant, au-delà de sa plaidoirie appelant à l'humanité, avoue son impuissance quant à savoir les raisons qui ont mené à cet acte de cruauté. Une remise en question fascinante et pertinente.
    Housecoat
    Housecoat

    122 abonnés 392 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 2 octobre 2017
    Une réflexion et une véritable plongée au cœur des bas-fonds les plus sombres de l'âme humaine. Richard Fleischer a toujours poussé la psychologie plus loin que ses pairs, même dans ses œuvres plus légère comme 20 000 Lieues sous les mers mais jamais il n'avait poussé cette étude aussi loin car il s'agit cette fois de d'abord nous faire assister à l'ignominie totale d'un acte criminel pour ensuite nous obliger à nous remettre en question. Toute la première partie du film se concentre à nous faire connaître les deux jeunes élitistes qui commettent le meurtre d'un petit garçon, Fleischer joue sur le rapport entre dominant et dominé en nous les rendant à la fois détestables et fascinants, fascinants car le mobile n'est ni plus ni moins que leur sensation de supériorité et détestables car nous nous identifions à eux malgré leurs actions mesquines nous poussant à ne leur laisser aucune chance de s'en tirer indemnes. Ils ne tuent un enfant que parce qu'ils en ont le pouvoir, croyant être au-dessus des lois du fait de leur classe sociale et leur supériorité intellectuelle qui ne leur permet aucune empathie ni remords, une froideur les assimilant presque à des robots ou pire, à des surhommes vivant dans la croyance malsaine que les êtres inférieurs ne méritent aucune considération. Leur crime paraissant parfait car sortant complètement du contexte logique de la juridiction du fait de son absence de mobile réel est pourtant fragilisé par une erreur que l'on jugerait soit idiote, soit optimiste. La deuxième partie se centrant sur le procès avec un Orson Welles brillant en défenseur nous plonge presque dans le malaise car nous nous rangeons instinctivement de son côté alors que nous souhaitons la mort de ces monstres. Dans ce cas-là, Fleischer ne nous a t-il pas tout simplement mis dans les mêmes conditions que la population en nous plaçant comme bourreaux pour ensuite nous convaincre du contraire par les enseignements moraux les plus justes à suivre ? Dans ce cas-là, il aura réussit un véritable tour de force, brouiller les frontières entre le bien et le mal pour nous rappeler frontalement quelle est la meilleure solution. Un film puissant et évocateur du côté obscur en chacun de nous.
    aragorn-cool
    aragorn-cool

    4 abonnés 96 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 septembre 2017
    Le genie du mal est un polar inspiré du meme crime qui a choqué les Etats Unis en mai 1924 (l'affaire Léopold et Loeb ) que la corde de Hitchcock.
    Ce polar très noir analyse et développe parfaitement la psychologie des deux meurtriers, leurs relations, leur motivations et cela donne un film qui vous fait froid dans le dos car le deux jeunes hommes sont non seulement de la haute societé mais de plus tres intelligents et cultivés et leur motivation est sinistre.
    L 'image est filmée avec beaucoup d'élégance, sans rentrer dans l'image gore et tape a l'oeil.
    Le tout donne un film tres bien réussit, tres sombre et plus abouti encore que la corde (film que j'ai beaucoup aimé)
    ronny1
    ronny1

    36 abonnés 913 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 août 2017
    Réalisé onze ans après THE ROPE d’Hitchcock, COMPULSION reprend les mêmes faits réels. Mais contrairement à Hitch, Fleischer et le scénariste Richard Murphy ne dérivent pas dans l’étude d’une relation homosexuelle et restent au plus près de l’histoire. En partant du livre de Meyer Levin (camarade d’université des tueurs, il est interprété dans le film par Martin Milner), plongeant au plus profond de la psychologie des personnages, l’un paranoïaque, l’autre schizophrène (Dean Stockwell et Bradford Dillman excellents).
    La première partie développe la descente aux enfers des deux hypertrophiés de l’ego qui ayant trop lu AINSI PARLAIT ZARATHOUSTRA se prennent littéralement pour des super esprits. La réalisation est admirablement concise et percutante : la photographie en noir et blanc utilise judicieusement le cinémascope, le montage au cordeau en ne laissant aucune seconde inutile apporte une densité pesante à souhait, le tout étant soutenu par une musique de jazz percutante de Lionel Newman. Cette technique « on the point » sert paradoxalement l’exposition de caractères complexes, qui grâce à cette limpidité restent compréhensibles (ce qui nous change d’un certain cinéma abscons). Ce tour de force nous mène lentement à des situations de malaise profond comme par exemple la scène de l’ours en peluche qui est à la fois irritante (mais quel sale con !) et dérangeante par ce qu’elle nous pousse vers l’empathie vis à vis d’un des assassins. De même la scène du viol avorté nous gène justement à cause de la compréhension et de l’acceptation que nous en avons.
    La deuxième partie nous entraine dans un plaidoyer contre la peine de mort, que Welles interprète avec une finesse peu évidente au premier abord (mais évidente lors d’une deuxième vision), mais qui s’impose peu à peu. Dans ce cauchemar indéfendable, il plaide pour l’amour et le refus de juger catégoriquement les choix moraux de tout un chacun. On appelle cela l’humanisme.
    Au sein de cette perfection, nous pourrions, au pire, avoir quelques réserves quant à l’interprétation parfois inégale de Diane Varsi.
    COMPULSION est un film d’une élégance rare : pas d’effets gore, pas de prêchi prêcha spectaculaire (en ce sens la plaidoirie de Welles peu paraître quelque peu affadie), ni de leçon de morale accusatrice (dont la gauche soutenue par une partie de la presse et l’information télévisée sans son ensemble, se sont fait une spécialité), « qualités » qui sont devenues monnaie courante dans le cinéma du 21ème siècle, où la surenchère des images et des discours « forts » tiennent trop souvent lieu de talent.
    Un des grands Fleicher, injustement oublié, et à ce jour le meilleur des quatre films tirés de cette histoire tragique.
    this is my movies
    this is my movies

    701 abonnés 3 087 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 juillet 2017
    (...) L'approche de Fleischer est ici dénuée de toute emphase avec les principaux protagonistes du film, c'est à dire qu'il se placera plus dans la place du simple témoin que dans celui du psychologue compatissant voire fasciné. On découvre donc leur petite vie d'enfants gâtés de la bonne société de Chicago, parfois entre eux, parfois au contact de leurs camarades d'université. Les parents sont largement absents de leur univers, l'un d'eux conteste allègrement son professeur (joute orale passionnante) et ils n'hésitent pas à aller voler du matériel dans une chambre d'une fraternité concurrente. Le noir et blanc rend très bien compte de leur univers, avec une photo assez sombre qui fait la part belle aux ombres. De même, Fleischer traduit visuellement ce monde en décalage, comme par exemple avec une scène dans la chambre où les deux amis discutent et que le décor apparaît comme penché. Ces plans débullés servent sans doute à traduire leur monde sur le point de basculer, tout comme le cadre presque enfantin est trahi par quelques éléments incongrus (la peluche cache une flasque d'alcool). Bref, Straus et Steiner ne sont pas à leur place dans ce monde qui ne s'adapte pas à eux. Le scénario s'attarde longuement sur leur parcours avant d'être finalement confondu par la justice. On voit aussi le travail de la presse, parfois très condescendante avec le département de la Justice (le travail journalistique proche de la police avait déjà été traité dans "Assassin sans visage") et qui vibre au rythme des soubresauts de l'enquête. Et puis vient alors la 2ème partie du film, celle qui verra l'arrivée d'un personnage important campé par une légende du cinéma, le géant Orson Welles. (...) Le film devient dans son dernier tiers un pur film de procès, Fleischer ne signant au final qu'une poignée de scènes typiques du genre, se plongeant avec bien moins d'intérêt dans les rouages de la justice. Le spectateur, jusqu'ici plutôt distant voire froid à l'égard des personnages, se retrouve dans la position du juge et il va devoir écouter le réquisitoire de l'avocat. Autant vous dire que ce passage est un sommet du genre, un monologue d'une puissance de conviction rare, calqué à la virgule près sur celui de Darrow. Là encore, pas d'emphase ou de populisme, Straus et Steiner sont bel et bien coupables, ce sont des psychopathes, mais ce sont d'abord et avant tout des hommes qui évoluent au sein d'une société civilisée et notre civilisation ne peut se baser sur une cruauté qui attise la cruauté. Et à l'heure où notre époque apparaît comme très troublé, réagissant toujours avec plus de passion que de raison, il est bon de rappeler certains principes humanistes, et ce également à certains gauchistes qui sont parfois aussi vindicatifs, extrêmistes et haineux que leurs adversaires. spoiler: Et puis que dire du dialogue final entre Wilk et les deux hommes qu'il a défendu avec toute son âme, toute sa force de conviction. Un ultime échange cinglant, percutant, court mais qui dit tout et bien plus, redonnant du relief au personnage mais aussi à la lecture du film. 
    Un film important, essentiel même, largement oublié aujourd'hui et qui pourtant aura un fort écho à sa sortie puisque le trio principal (Welles mais aussi ses jeunes partenaires Dean Stockwell et Bradford Dillman) obtiendra collectivement le prix du Meilleur acteur au festival de Cannes en 1959. La critique complète sur thisismymovies.over-blog.com
    Frédéric M.
    Frédéric M.

    186 abonnés 1 846 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 18 avril 2016
    Sans être un chef d’œuvre, malgré la réalisation parfaite, le film pèche un peu par ce rythme un peu décousu et un manque d'action pour plus dialogues. Les personnages sont déroutants, assez antipathiques mais demeurent intéressants. On a qu'une hâte, c'est qu'ils se fassent prendre, vu qu'ils n'éprouvent aucun remords.
    JR Les Iffs
    JR Les Iffs

    74 abonnés 1 151 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 janvier 2016
    Deux jeunes étudiants d'une riche université, se croient être supérieurs à tous, et pour cela, tue sans raison un jeune adolescent. Au départ, personne ne les soupçonne, puis, grâce à un policier chevronné et tenace, ils seront découverts et mis en cause dans cet assassinat. Un procès aura lieu dans lequel ils risquent leur tête, mais grâce à un avocat de haut niveau (Welles) ils s'en tireront avec la prison à vie.

    Bon film sur un sujet tragique, car il reflète un aspect d'une réalité américaine. C'est inspiré d'un fait divers réel. Fischer réalise un très bon film au ton très juste et au scénario très bien mené. La fin du film qui représente le procès est d'une belle efficacité avec des dialogues très percutants (ceux de l'avocat). Sur un sujet très fort (le bien, le mal, la folie) un film non manichéen mais très explicite d'un certain monde d'adolescent.
    Cine vu
    Cine vu

    141 abonnés 580 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 juillet 2015
    On va parler du génial Orson Welles qui porte le film, son réquisitoire tourne à la grande scène de théâtre, il nous transporte, il nous retourne pour ensuite nous mettre à terre, il s’agit du seul et de l’unique sujet du film : la peine de mort.

    La machination des deux étudiants est cousue de fil blanc et leur prestation n’a rien d’extraordinaire, trop de grandiloquence et d’impertinence pour Artie et trop de mal-être pour Jade. Ils sont fadasses, pas assez d’envergure pour le machiavélisme, leur plan diabolique est bâclé et trop vite mis sur le tapis, l’angoisse ne prend pas son temps pour nous faire ressentir de l’aversion pour ces deux gamins.

    Le film commence avec le procès et ce sera un souvenir mémorable, le monologue d’Orson Wells, la qualité du texte, la dextérité et la fatigue de cet avocat qui va au delà du crime commis. Il se bat pour arrêter la machine des pendus. On retient aussi la qualité d’écriture du dialogue. Un film qui doit faire partie de notre patrimoine pour la cause défendue.

    Richard Fleischer reste un réalisateur incontournable mais selon le scénario. Celui-ci est très bien écrit mais le mystère et l’angoisse ne sont pas au rendez-vous.
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