Sincèrement, je ne comprends pas. Comment peut-on faire une suite aussi mauvaise à la pourtant bonne surprise qu'était "Trois hommes et un couffin" ? Littéralement dix huit ans après le premier film, soit en 2003, Colline Serreau revient au cinéma avec nos trois papas gaffeurs et attachants, toujours accompagnés de Marie mais qui a cette fois dix-huit ans. Honnêtement, contrairement à beaucoup de suites (surtout des années après), je trouvais le synopsis assez sympa et surtout prometteur. Effectivement, même si la filmographie de la réalisatrice comporte des hauts et des bas, je m'étais dit qu'étant donné qu'elle avait bien réussi le premier film, il n'y avait pas de raisons qu'elle rate celui-ci. Et bien finalement si et pour le coup, elle s'est bien plantée ! C'est très dommage car le film commence pourtant plutôt bien, on retrouve les trois personnages principaux, toujours dans le même (magnifique) appartement et toujours aux petits soins de leur fille, enfin plus précisément de la fille de Jacques (élément qui va d'ailleurs engendrer des quiproquos, marrants au début, lourds à la fin). Mais très vite, et plus précisément à l'arrivée des américains (donc au bout de cinq minutes en fait), le film va petit à petit sombrer dans la nullité et dans l'ennuie. Effectivement, je ne comprends réellement pas ce qui c'est passé, comment a t-on pu passer d'une très bonne comédie à un téléfilm quasi-minable dont l'intrigue tient dans un épisode de "Joséphine, ange gardien". Franchement, je n'exagère pas, je n'ai d'ailleurs pas pour habitude de descendre gratuitement les comédies françaises, mais on se croirait devant une production TF1 fait un peu à l'arrache. Que ce soit au niveau de l'intrigue dans laquelle il ne se passe pas grand-chose (entre la gouvernante qui trimballe des pierres dans son sac et l'ado américain qui parle parfaitement français au bout de trois mois, on a vite fait le tour) et qui est d'une incroyable niaiserie ou que ce soit au niveau de la mise en scène, tout est raté. Peut-être que la réalisatrice cherchait un rendu plus "naturel" avec cette qualité d'image mais honnêtement, on se croirait plus devant un film amateur filmé au caméscope que devant une qualité cinéma (sérieusement, où est passé l’étalonnage ?). Nous avons quelques blagues ou répliques par-ci, par-là (notamment la reprise du gag avec la pharmacie qui n'est pas mal) mais ça ne va pas chercher plus loin. En ce qui concerne les acteurs, nous ne sommes pas en reste non plus puisque si Roland Giraud, André Dussollier et Michel Boujenah sont toujours aussi bons, on ne peut pas en dire de même pour par exemple Line Renaud qui a toujours l'air pommée, comme dans la plupart de ses films d'ailleurs, Madeleine Besson, fille de la réalisatrice, qui prouve que faire jouer des relations n'est pas toujours une bonne idée, et puis le reste du casting tout simplement qui est assez laborieux. "18 ans après" est donc une grosse erreur de la réalisatrice, qui fait passer le remake américain (du premier film) pour un chef-d’œuvre.