Le roman de William Golding « Lord of the Flies » est un coup de poing dans le ventre. Son propos est retranscrit avec fidélité par Peter Brook : ramené dans des conditions extrêmes de dénuement, la loi du plus fort, balayera la démocratie, sa morale, sa culture et donc ses enseignements L'extrême sobriété d'une réalisation sans moyen renforce le fond, au premier abord. Malheureusement les enfants sont inégalement dirigés, certains regardant carrément la caméra) et si la photo offre parfois des plans chocs (comme la tête de cochon assaillie par les mouches), la tension et la densité du livre sont absentes. C'est donc une version édulcorée que nous livre le metteur en scène, dont la seule idée brillante est le détournement de la musique lyrique, dont la restitution originale lors du générique final donne la chair de poule. Un peu tard. Pour ceux qui ne connaissent pas le livre, tel quel le film se laisse voir, pour les autres il vaudrait mieux éviter. Curieusement encensé en France, uniquement, le film est même devenu culte. Ce doit être notre exception culturelle !