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ronny1
37 abonnés
913 critiques
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3,5
Publiée le 18 décembre 2020
Comme « Designing Woman » (La femme modèle) réalisé un an plus tôt « The Reluctant Debutante » appartient à la veine satirique, avec le bal des débutantes londonien en toile de fond. Férocement, le paraître, une fois de plus, est enfoncé par une réalité matérialisant le rêve d’une adolescente (Sandra Dee, 15 ans). Minnelli assume pleinement la théâtralité de la pièce d’origine, tout en filmant avec élégance des décors très soignés et des robes signées Balmain qui ne le sont pas moins. Mais la comédie lorgne trop du côté des pièces de boulevard (l’auteur de la pièce écrivit aussi l’adaptation à l’écran), et si le spectateur passe un bon moment, les sourires sont plus fréquents que les rires, la verve mi-burlesque mi-cartoon de « Designing Woman » semblant perdue, au profit d’une rivalité entre deux mondaines (Kay Kendall et Angela Lansbury) émaillée de dialogues savoureux. Reste une mise en scène qui parvient à se dégager du huis clos et une direction d’acteur admirable, où chacun tient son rôle, au propre comme au figuré et, par là même, offre un déroulé sans surprises. Très plaisant, mais mineur dans l’œuvre du cinéaste. Toutefois, pour les cinéphiles, la vision du film sera empreinte d’une certaine émotion par la présence du couple Rex Harrison – Kay Kendall. Dans la vie réelle il se terminera tragiquement l’année suivante par la disparition prématurée de l’actrice à l’âge de trente trois ans, d’une leucémie que Harrison lui cacha jusqu’au bout. La performance de l’acteur n’en est que plus remarquable, car lors du tournage, il savait.
Peut-être un peu surestimé quant à sa remarquable réputation, « Qu'est-ce que maman comprend à l'amour ? » n'en est pas moins de ces comédies raffinées aux personnages cocasses que l'on savoure presque chaque instant. Non pas que la critique de la haute société soit particulièrement cinglante, mais elle est suffisamment piquante et drôle pour que l'on y prenne plaisir, les dialogues et les situations étant manifestement à la hauteur de l'événement. De plus, comment résister à cette élégance typiquement hollywoodienne, aux couleurs somptueuses et à la mise en scène évitant subtilement les pièges du théâtre filmé? Dommage toutefois que le film souffre de plusieurs baisses de régime, nous empêchant d'apprécier totalement la qualité de l'entreprise... Tant pis, la présence du toujours impérial Rex Harrison et de la sublime Kay Kendall compensant sans mal les faiblesses d'un Vincente Minnelli plutôt mineur, mais évidemment très au-dessus de la moyenne.
On regarde avec plaisir cette comédie avec quelques quiproquo qui font apparaître des sourires. Cependant, l'ensemble est parfois ennuyeux, certains moments ralentissent le rythme général et d'autres sont médiocres. Sans cela, le film est bon !!
Minnelli était un génie qui n'avait pas de possibilités très larges de se révéler. Habitué à Broadway et doué d'une sensibilité pour le mouvement, le dessin et les costumes, il avait des atouts étroits, mais pile ceux qu'il fallait pour monter des œuvres du genre de The Reluctant Debutante, aussi mondaines que rebelles.
Comme il l'aurait souhaité, on oublie que c'est du huis clos. Quant à ce qui reste de broadwayen, c'est emporté par Rex Harrison et Kay Kendall. Il s'agit du seul film qu'ils ont fait durant leur mariage et leur complicité est magique. Elle protège le scénario contre des dérives à la vaudeville et permet aux acteurs de savoir précisément quand et comment lancer les lignes les plus juteuses de leurs hilarants dialogues.
Mais plus qu'entre quatre murs et cinq personnes, la réussite de l'œuvre est en ce qu'elle se situe entre deux époques. Là aussi, Minnelli a su faire passer son talent par le chas d'une aiguille et jongler avec des valeurs qui étaient non seulement d'actualité, mais vouées à disparaître très vite.
Le savait-il ? En tout cas, il n'avait pas beaucoup de temps (grosso modo moins de dix ans) pour créer cet univers familial presqu'éclairé, sans pression parentale et sans choc générationnel qui vienne semer la pagaille. Le milieu bourgeois choisi y aide, et il ne faut pas le laisser nous faire croire que la haute société des années 50 était en train de changer la société en général, en revanche ce n'est pas le genre de cadre où l'on peut s'attendre à des métaphores sexuelles quasiment explicites et à des discussions intimes entre parents et enfants.
Ce que Minnelli réussit le mieux ici, c'est de capter cette atmosphère étonnamment stable où l'art ne cherche pas désespérément à donner raison à la sagesse des parents (comme c'est normalement le cas dans les années 40 et 50) ni à l'ouverture d'esprit des jeunes (comme c'est devenu le cas avec l'accession des baby boomers à l'âge adulte). Il immortalise un état de grâce où tous les âges sont socialement égaux. Les jeunes, quant à eux, refont le monde sans révolte - ce qui est d'autant plus parlant quand on sait que Sandra Dee, 14 ans, mentait sur son âge pour obtenir des rôles plus adultes comme celui-ci qui lui va d'ailleurs comme un gant.
Le seul tort du film est d'être aussi étroit que l'aire d'expression de son réalisateur : son histoire n'a de sens que cette année-là, avec ces acteurs, dans ce cadre et sur ce sujet. Mais si ce n'est pas un coup de chance, alors c'est un sacré coup de théâtre.
Un film très classe de l'habituellement très classe Vincente Minnelli avec une musique très classe ainsi que la très classe griffe estampillée MGM. Par contre, il y a quelques défauts dans cette mécanique très classe ; déjà quelques fautes de rythme et puis un couple John Saxon-Sandra Dee pas très intéressant voir même pas du tout, d'autant plus que le premier est transparent et que la seconde est tête-à-claques. Mais par contre de par contre, le couple formé par Rex Harisson et la sublime Kay Kendall, en plus d'être d'une alchimie et d'une complicité parfaites (un peu normal vu qu'ils étaient aussi mari et femme dans la vraie vie !!!), procure un véritable plaisir au spectateur en le faisant fréquemment rire ; enfin en particulier l'actrice (j'ai jamais pu résister à une rousse superbe, sophistiquée et pétillante même si elle n'est pas rousse ici, c'est plus fort que moi !!!) qui est particulièrement déchainée, et donc hilarante, sans jamais perdre de son élégance et qui parvient à rendre attachant un personnage d'une futilité totale. A voir plus pour Rex et Kay que pour Vincente, bien que ce dernier soit bien évidemment très classe.