Le scénario de La fille du désert, bien que le contexte historique ne soit pas le même, est quasi identique à un film que Raoul Walsh tourna deux ans auparavant : La Grande évasion, "High Sierra" en VO. En fait, tous deux sont adaptés de la nouvelle d'un même auteur, W. R. Burnett. En 1955, une troisième variation de High Sierra vit le jour : La Peur au ventre, réalisé par Stuart Heisler, avec dans les rôles titres Jack Palance et Shelley Winters.
Dans les années immédiates qui suivirent la Seconde guerre mondiale, les recettes dégagées au Box-Office américain connaissent un net ralentissement. Les Majors, à commencer par Warner, décidèrent alors de miser sur les ressorties de leurs films des années Trente, tout en lançant en parallèle des remakes de leurs propres films; le plus souvent en se contentant de changer seulement le genre du film ou l'époque. Les films d'avant guerre d'Errol Flynn connurent par exemple un nouveau succès, de même que les ressorties en double programme de L'Ennemi public (1931) et Le Petit César (1930) : le public en avait assez des films ayant pour toile de fond la guerre. L'un des premiers films d'avant guerre à avoir fait l'objet d'un remake est La Forêt pétrifiée, qui fut transformé en thriller d'espionnage, Escape in the Desert, en 1945. Pour la petite histoire, le rôle du gangster condamné incarné par Humphrey Bogart dans La forêt pétrifiée (Duke Mantee) fut remplacé par celui d'un prisonnier de guerre nazi, incarné par Helmut Dantine.
Comme de nombreux westerns, La fille du désert ne déroge pas à la règle et contient les figures imposées du genre, à commencer par l'attaque d'une diligence. Toutefois, cette scène ne fut pas tournée pour le film, et pour cause : les images proviennent en fait de l'attaque d'une diligence dans le film Cheyenne, tourné en 1947 par...Raoul Walsh !
La Fille du désert ressorti au Japon seulement en 1964, et connu un très vif succès. Raoul Walsh expliqua les raisons : "La raison de son succès au Japon, c'est qu'à la fin, le héros et l'héroïne meurent tous les deux. C'est cette forme de drame que préfèrent les Japonais, alors qu'en Amérique les gens préfèrent qu'ils vivent. (...) Il n'y a que deux acteurs que vous pouvez faire mourir à la fin d'un film dont ils ont la vedette : James Cagney et Humphrey Bogart. Mais vous ne pouvez pas laisser mourir Gary Cooper ou Clark Gable, car alors tout est fini pour les mangeurs de pop-corn : ils n'aiment plus du tout ça ! Les scènes d'amour entre Virginia Mayo et Joel McCrea donnaient l'impression que ces moments de bonheur allaient vite se briser. Oui, une menace était là, derrière, comme si quelque chose allait exploser, une sorte de suspense, en somme."
Sous les traits d'un enfant se cache James Mitchum, non crédité au générique. Il s'agit tout simplement du propre fils de Robert Mitchum. Pour la petite anecdote, le père et le fils tourneront ensemble dans deux longs métrages : Thunder Road d'Arthur Ripley en 1958, et la comédie The Last Time I Saw Archie de Jack Webb, en 1961.
Henry Hull, qui incarne le personnage de Fred Winslow dans La fille du désert, jouait également dans la première variation de l'oeuvre de W. R. Burnett, sous les traits de "Doc" Banton.