Le premier Mon curé était une pochade finalement assez sympathique, avec des acteurs s’amusant au milieu d’une histoire à la tonalité gentiment satyrique, et qui décrivait assez bien les mœurs du temps. La suite est malheureusement très loin d’en avoir les qualités, mais en accentue les défauts !
Je ne retiendrai qu’une chose assez cool : la présence de Maurice Risch. Même dans des gros nanars de cet acabit, l’acteur arrive à être assez drôle, et à surnager nettement au-dessus de ses collègues, notamment en refusant le surjeu cabotin. Il n’a sans doute pas eu la carrière qu’il méritait, et avec son physique de Jacques Villeret, il aurait pu avoir une trajectoire similaire, s’il avait pu trouver un rôle propulseur. Autour de lui ce n’est malheureusement pas ça. Si Marion Game sauve les meubles en dépit de son personnage pas très bien écrit, le reste c’est à qui en fera le plus ! Jacques Legras est un chinois aussi crédible que Marylin Manson en pape François, Darry Cowl et Jacques Balutin font un concours de cabotinage qui est cependant remporté haut la main par un Daniel Prévost totalement survolté ! Il saute, il s’emporte, il gesticule, il fait des blagues pourries, c’est un show à vous filer trois crises cardiaques ! A souligner une Katia Tchenko très déshabillée, et finalement assez sympathique quoique peu présente.
Le scénario confine au n’importe quoi. Un point de départ, et ensuite ça brode des aventures picaresques proches du 0 pointé. Rythme rapide et pourtant assez soporifique, gags tout morts, nudité à la petite semaine, dialogues risibles tant les jeux de mot sont faiblards (le requin ça requinque !), Mon curé chez les Thaïlandaise cumule le n’importe quoi sans se poser de question. C’est laborieux, et il n’y a plus le côté « film de mœurs » du premier épisode, lequel pouvait rappeler aux anciens, mais aussi sans doute à pas mal de gens, des épisodes de vacances estivales. Dommage.
Visuellement c’est du même niveau. La Thaïlande n’est ici totalement pas crédible. Outre les acteurs européens pour jouer des asiatiques, on se retrouve avec des tours de la banlieue parisienne en décors, vaguement dissimulés parfois par des planches, des châteaux très européens, une luminosité du nord de la France, une végétation de parc municipal bien de chez nous ! Rien n’est crédible, et c’est fait avec deux bouts de ficelle. Rien ne fonctionne. Décors minables, photographie minable, scènes d’action minables (le saut en parachute !), mise en scène minable (mon dieu que c’est minimaliste), je ne sais pas quoi dire mais c’est tout simplement misérable. Même le son ! Entre le doublage foldingue et la musique asiatique parmi les pires que j’ai pu entendre, c’est médiocre.
Non, en toute honnêteté, Mon curé chez les Thaïlandaises est un nanar très gros calibre, que même la présence d’un Maurice Risch correct ne peut pas sauver. C’est typiquement la suite qui joue l’arnaque, et pour que même Paul Préboist ne se soit pas mêlé à la partie, ça veut dire que le bébé n’était pas viable du tout ! 0.5