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Un visiteur
3,5
Publiée le 12 décembre 2024
Roger CORMAN a la réputation d’être le producteur le plus économe, le plus avare en moyens et d’être ainsi devenu, au fil d’une filmographie aussi inégale que longue, le roi du système D. Sa petite boutique des horreurs constituant alors un très bon moyen de pénétrer son cinéma, tant sur l’aspect technique qui irrigue sa filmographie, décors hérités d’une autre production recyclés, effets spéciaux faits de bouts de ficelles, tournage condensé, mais servi par un scénario simple, que sur le plan du traitement de l’histoire et de ses personnages. Ce n’est pas la première fois que lui et son scénariste Charles GRIFFITH s’essayent à la comédie noire, voyez par exemple A Bucket of blood ni même que le héros s’incarne dans un être quelconque, gaffeur dont les maladresses, voire la poisse, l’entraineront dans les situations les plus inconfortables pour lui, les plus cocasses pour nous.
Seymour Krelboyne homme à tout faire et souffre douleur de son patron le fleuriste Mushnik, multiplie les bévues tant et si bien qu’il est à deux doigts de se faire licencier et qu’il ne doit de sauver sa place qu’à la condition qu’il parvienne à faire croître l’étrange plante qu’il cultive chez lui en secret. Cette plante qu’il a nommé Audrey Jr. En hommage à sa collègue Audrey dont il est amoureux, mais cette plante se révélera être dotée de quelques secrets, comme le don de parole mais surtout un insatiable appétit pour le sang et la chaire humaine sans oublier un sens de la persuasion évident grâce auquel elle obligera le pauvre Seymour à la nourrir aux abris des regards indiscrets. Corman nous présente alors une galerie de personnages, aussi absurdes que grotesques qui lui permettent ainsi qu’à Griffith de verser dans un humour extrêmement noir absolument jouissif, deux ou trois exemples : spoiler: le policier qui à l’annonce de la mort de son fils réagit avec un je-m’en-foutisme glaçant, cette vieille femme juive qui chaque jour vient quémander des fleurs pour la perte d’un membre chaque fois différent de sa famille ou cet improbable duo formé par un dentiste sadique et un patient masochiste, l’occasion d’apprécier ici l’une des premières apparition à l’écran de Jack NICHOLSON dont on devine déjà toute la latitude à incarner des êtres à la folie inscrite sur le visage. Les caractères principaux n’étant pas en reste, entre le tueur débile, sa copine niaise ou le patron tout droit sorti d’un petit précis du petit tyran fielleux avec les petits, mielleux avec les puissants, sans oublier une mère étouffante dont l’hypocondrie confine au ridicule.
Néanmoins il faut pour que la mayonnaise prenne souligner tout à la fois la maîtrise formelle de la réalisation de Corman et le talent des différents acteurs à la tête desquels Jonathan HAZE insuffle un jeu subtil dans l’exagération, usant des codes du « slap stick », de ceux de la comédie, mais aussi du théâtre pour incarner ce nigaud dont les meurtres « par accident » ne sont que la résultante d’un manque de caractère affirmé, dont tout le monde profite et surtout Audrey Jr.
Audrey Jr. dont les caprices ajoutent à l’humour évoqué plus haut, sa ligne de dialogue « Feeeeeeed me ! » étant passée à la postérité, devient une icône inamovible - au sens littéral du terme - elle y est, elle y reste et Seymour la nourrira bon gré mal gré. Les plans où elle est présente s’ils mettent en relief le manque de moyens et la faiblesse de certains effets spéciaux soulignent cependant le talent immense de Corman pour se jouer de ces écueils et plonger le spectateur dans son délire, ou pour reprendre une expression chère au septième art « la suspension consentie notre crédulité ».
Quant au scénario il a l’intelligence d’éviter les scènes d’un réalisme trop poussé n’apportant pas grand chose d’intéressant quitte à délaisser le vraissemblable de l’ensemble au profit de scènes comiques, de gags qui participent à rendre le tout cohérent en dépit du délire global.
Devenu aujourd’hui et avec raison culte, petit chef d’œuvre d’humour noir, le film constitue un résumé parfait du cinéma de Corman fait de briques et de brocs, une leçon de cinéma que Broadway adaptera plus de vingt ans après en comédie musicale dont le succès poussera Hollywood a adapter de nouveau cette petite boutique des horreurs là encore sous la forme d’une comédie musicale.
Une série Z fauchée et très bancale mais plaisante qui mêle horreur et burlesque avec cette plante aux 1000 visages, et qui offre au jeune Jack Nicholson un petit rôle irrésistible.
C'était au temps de l'âge d'or d'Hollywood en fin de vie qui produisait des chefs d'oeuvre avec quelques dollars là où les blockbusters actuels à coup fr centaines de millions de dollars sont des navets sans gout!
La Petite boutique des horreurs est probablement une des comédies les plus hilarantes des années 1960, et même encore aujourd’hui, j’ai du mal à lui trouver beaucoup de rivales dans les vingt dernières années. Ce film a été tourné en deux jours avec un budget minable, mais il est incroyable. Pourquoi ? Car déjà les acteurs sont énormes. Le casting est très relevé pour voir le niveau de la production, notamment car il y avait pas mal de débutants talentueux, à commencer par Jack Nicholson dans un second rôle. On reconnaîtra aussi Dick Miller, qu’on reverra plus tard dans les Gremlins par exemple. Mais tous les rôles principaux sont également au top. Jonathan Haze aurait fait un Gaston Lagaffe de premier ordre, Jackie Joseph une Mademoiselle Jeanne au top, et c’est limite à se demander si Franquin ne connaissait pas le film ! En tous cas les acteurs sont mémorables et Mel Welles aussi est brillant en fleuriste vénal. Les personnages sont tous très bien typés, et servent à merveille l’humour du métrage au gré de scènes toutes plus mémorables les unes que les autres (le repas chez la grand-mère hypocondriaque, la séquence d’ouverture avec une succession de personnages excentriques, les échanges du duo de flics…) Le film est incroyablement drôle grâce à ses acteurs, mais aussi grâce à ses dialogues affutés comme des rasoirs. Les répliques fusent, l’humour est dans chaque réplique, dans chaque situation, et le métrage est jubilatoire car en plus il est court. De fait, tout va au tac au tac, il n’y a aucun temps mort, c’est une mitraillette de gag, largement teinté d’humour noir car le film se veut vaguement horrifique. Il est même parfois très méchant, mais l’humour désamorce la violence sous-jacente de certaines scènes. Visuellement, c’est très convaincant. Le film a un budget minable, mais plein d’idées, comme ce générique en bande dessinée pour poser le quartier qu’on ne verra jamais en vrai, faute de budget. Il y a peu de lieux, mais toujours bien exploités, la mise en scène est sobre mais sert toujours l’humour et les gags, la photographie, restaurée, est très belle. La plante est évidemment serait assez peu convaincante dans un vrai film d’horreur, mais le film faisant le pari de la comédie, elle passe très bien, et d’ailleurs, son design rappelle également furieusement d’autres créatures botaniques carnivores du cinéma, à commencer par Sarlak de la Guerre des étoiles. Sincèrement, si l’on ajoute au métrage une musique assez pittoresque, La Petite boutique des horreurs est une petite pépite. Il est impossible de ne pas rire devant ce film où tout est loufoque. Une pépite comme Roger Corman a su en réaliser et en produire et qui ne prend pas une ride depuis plus de 60 ans. 5
Une comédie d'épouvante charmante de 1960. Roger Corman ne maîtrise pas tout dans cette amusante péloche mais les petits ratés sont encore plus amusants que le reste. Et au demeurant il y a quelques plans et quelques idées de mise en scène très bonnes. En outre les effets spéciaux d'époque et les dialogues sont plutôt fun. C'est court, drôle et faussement glauque et découvrir Jack Nicholson jeune (et déjà barré) constitue un bon point supplémentaire. Très originale pour l'époque en tout cas.
Il n'y a pas photo, le remake de 1986 est très largement supérieur à cette version d'origine fauchée de 1960. Après il n'est pas inintéressant de la découvrir, son approche franchement burlesque offre quelques très bons moments, comme la première apparition au cinéma de Jack Nicholson en patient masochiste du dentiste sadique.
Même si l'on parle de film culte ou nanar kitsch, on reste pantois devant un film aussi ridicule. Ce n'est pas l'histoire ou la plante en elle-même, ce sont les personnages tous niais et abrutis. Des caricatures vivantes, les femmes naïves et béates, les policiers abrutis, le héros débile mental dans sa façon de s'exprimer. Pénible.
1960, Roger Corman retourne aux sources et nous donne un formidable cadeau qui sera par la suite adapté en comédie musicale à succès et fera l'objet d'un remake (plutôt réussi d'ailleurs). cette comédie burlesque tournée avec un très faible budget s'appuie sur un scénario en béton armé et est servi par des acteurs qui mettent toute la gomme et sur-jouent à fond. Jonathan Haze qui joue le rôle principal mériterait d'être inscrit au panthéon des grands artistes comiques mais il n'est pas le seul de la distribution. Du grand délire d'humour noir sans le moindre moment faible.
On peut en penser et en dire ce que l'on veut, mais quand même, c'est un sacré mec Roger Corman. Non parce que là, les gars, on ne va pas se mentir : sur le papier, cette "Petite boutique des horreurs" a absolument tout dans l'os. Un budget dérisoire de 27 000 dollars, tournée en seulement deux petits jours et une histoire complètement perchée, celle d'une plante carnivore douée de la parole et grandissant à une vitesse exponentielle. Il y a marqué "nanar" à toutes les lignes. Et pourtant, à l'écran, ça fonctionne à plein pots. Le film ne tombe jamais dans la série Z, alors que, théoriquement, elle était destinée à tomber dedans à pieds joints. L'histoire est complètement abracadabrante, mais le scénario est en béton armé. Ça ne tombe jamais dans le n'importe quoi. Ajoutez à cela une galerie de personnages complètement frappadingues : un patron complètement dépassé par les événements, une employée qui ne se rend jamais compte de ce qu'il se passe, un employé timide et maladroit devant tuer pour nourrir sa plante, une mère possessive et qui se croit tout le temps malades, deux jeunes lycéennes qui viennent souvent dans la boutique, mais qui n'achètent jamais rien, un dentiste sadique, un client dudit dentiste et qui aime avoir mal (joué par Jack Nicholson qui débutait), une vieille dame qui, chaque jour, perd un membre de sa famille et un client qui bouffe des fleurs, tout en prenant le soin de les assaisonner avant, selon lui, les oeillets sont meilleurs lorsqu'ils sont assaisonnés. Tout ce beau tableau débouche sur une véritable petite bombe d'humour noir (parfois macabre) absolument réjouissante. Je regretterai seulement un rythme assez faible pour une comédie, mais, je me suis tellement amusé que je ne saurai en tenir rigueur. Que j'aimerais que ce style de cinéma refasse surface.
A l'image de son thème, ce petit film fait penser à un chaudron de sorcière dans lequel on aurait mélangé plein d'ingrédients au hasard. Le résultat est évidemment mauvais mais avec un goût unique. On ne se doute pas sans se documenter que le tournage a coûté 27 000 dollars et s'est étalé sur deux jours. C'est un élément important pour comprendre pourquoi l'oeuvre est passée à la postérité, même s'il n'en demeure pas moins pauvre et terriblement désuet. Intéressant comme symbole de la carrière de Roger Corman et des débuts de Jack Nicholson, en plus d'être ce qui se fait de mieux avec un carton et trois ficelles.
Une plante carnivore douée de la parole, particulièrement exigeante, semant l'inquiétude au sein d'un modeste commerce. En 1960, sort "La petite Boutique des horreurs" l'un des plus célèbres films de Roger Corman. Si l'on connaissait sa propension à réaliser vite et bien, autant dire qu'on tient peut-être le record en la matière ; deux jours de tournage ! Celui-ci poursuit sa collaboration avec Charles B. Griffith pour une comédie noire de haut vol. Dans la lignée de "Un Baquet de Sang", on retrouve d'ailleurs personnage principal chétif et mal dans sa peau, subitement propulsé au sommet de la gloire avant de se faire rattraper par les événements. Sans faute de rythme, "La petite Boutique des horreurs" est une fantaisie macabre, véritable régal par moments, où l'on trouve en outre l'une des premières apparitions au cinéma de Jack Nicholson. Son rôle de patient masochiste chez le dentiste constitue l'une des scènes les plus désopilantes du film. Délectable.
Tourné en seulement deux jours avec un budget dérisoire, La Petite Boutique des Horreurs est en soi une série Z ringarde et fauchée réalisée par le prolifique Roger Corman. Déjà auteur de nanars en puissance tels que L'Attaque des Crabes Géants ou encore La Femme Guêpe, le réalisateur trouve pourtant ici une idée de génie : un timide fleuriste est obligé de nourrir une plante carnivore qui ne se nourrit que de sang humain. Un concept qui aurait pu être terrifiant mais qui est présenté ici avec un humour désopilante... Comédie burlesque déjantée mettant en scène une galerie de personnages tous aussi excentriques les uns que les autres, La Petite Boutique des Horreurs échappe à la ringardise de son faible budget et devient dès lors une parade loufoque où l'on croise tour à tour un dentiste sadique, un client masochiste (incarné par un Jack Nicholson alors tout jeunot), une mère possessive, un patron dépassé par les évènements, un client mangeur de fleurs, deux étudiantes fanatiques et bien d'autres encore... La mise en scène est sobre, les acteurs quasi-amateurs en font des tonnes, la musique va au-delà du cliché et les effets spéciaux sont aussi rares que mal fichus mais l'ensemble tient agréablement bien la route et le film arrive à nous faire rire du début à la fin grâce à ces personnages délurés, des dialogues saugrenus et bien entendu ce pitch unique qui enchaîne les séquences à une vitesse folle. Ainsi, en une petite heure, Roger Corman parvient à nous faire passer un merveilleux moment en bonne compagnie pour ce qui est vite devenu un film culte qui bénéficiera d'une comédie musicale sur les planches de Broadway et d'un remake signé Frank Oz.
Film fauché, bâclé, pas très beau mais assez génial en son genre tellement il est déjanté et bourré d'inventions : la plante elle-même bien sûr, mais aussi le dentiste sadique et ses clients masochistes (dont Jack Nicholson), la jolie prostituée, la veuve éplorée, le patron tyrannique, les flics débiles, et aussi la poursuite finale, véritable morceau d'anthologie... On passe un bon moment ! Le casting est assez barré avec un Nicholson déjà excentrique, un Dick Miller prometteur, un Jonathan Haze dans un rôle pas si facile et qui ne tournera quasiment que pour Corman et sans oublier la jolie Jackie Joseph et son opulente poitrine, qu'on retrouvera toute nue dans les pages françaises du magazine "Paris Hollywood