Voilà un film qui a déjà une curiosité : rassembler 4 fratries d’acteurs ! Les Carradine, les Quaid, les Guest et les Keach. Gros casting donc, mais inégal en vérité, et le plus gros problème, c’est que le rôle principal, celui de Jesse James, ne revient pas au plus charismatique du lot ! James Keach se fait voler la vedette par son frère, par David Carradine et même par Randy Quaid. C’est dommage, il y a eu une erreur de casting à ce niveau, James Keach aurait dû hériter d’un rôle secondaire dans le gang. Il y a également eu une erreur claire de casting sur les frères Ford. Désolé mais les frères Guest ne m’ont pas convaincu. Leur jeu est étrange. Ils doivent sans doute jouer la lâcheté et la traitrise, mais ça ressemble plus à de la maladresse et ils ont l’air engoncé dans leur costume. David Carradine tire particulièrement son épingle du jeu avec Stacy Keach. Il y a beaucoup de personnages pour qu’ils soient tous vraiment dégrossis, mais le métrage arrive à peu près à leur donner une épaisseur, notamment à travers leurs relations aux femmes. A ce propos, Pamela Reed est marquante malgré un rôle petit et assez ingrat. Elle a un visage magnétique et une présence assez incroyable. Son duo avec Carradine est un bon point du métrage.
Le scénario reprend grosso modo la trame bien connue de l’histoire de Jesse James. Toutefois il ne cherche pas vraiment à s’attarder sur la relation entre James et Ford comme dans un film plus récent, très long et très ennuyeux avec Brad Pitt ! Il alterne surtout entre la vie des membres du gang et leurs opérations criminelles avec un vague fond historique. Le rythme est correct, bien aidé par la durée moyenne du film, les histoires des personnages sont simples et attendues, il y a une petite touche d’émotion quand même, mais faut le dire, ça manque d’ampleur tragique et dramatique. On ne dépasse pas l’ambition d’une petite série B d’action, et cela se retrouve dans la forme également. Walter Hill délivre de bonnes scènes d’action, notamment des fusillades longues et bien nerveuses, peut-être un peu trop longues pour être crédibles parfois (le final), mais ça reste le principal atout du film. De bons décors ne permettent pas cependant de l’élever vraiment au rang des westerns les plus ambitieux, et à bien des égards j’ai retrouvé ici le même style de western que le dernier Walter Hill en date confrontant Dafoe et Waltz. Il n’y a pas de grands paysages comme dans les westerns hollywoodiens mémorables, la photographie est un peu terne, c’est dommage, car on sent un soin dans les décors et les costumes, ainsi que dans la bande son très présente, mais on bascule dans les années 1980 et le beau technicolor et le beau cinémascope des années 60 est lointain ! Du coup oui, on passe d’une esthétique blockbuster à une esthétique série B un peu décevante.
Le métrage est un honnête divertissement, mais qui s’appuie surtout sur le savoir-faire de Walter Hill et le charisme de plusieurs interprètes. Ca reste une curiosité, et sur l’histoire des frères James ce n’est clairement pas la référence. 2.5