MARSUPIAL. Les années 80 n'ont pas été une reussite pour Pierre Jolivet. Le Complexe du Kangourou en est l'exemple même. Vu la suite, tout est pardonné.
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3,0
Publiée le 19 février 2016
C'est dans les moments où on ne devrait penser à rien et que bien sûr on pense à pleins de choses! Loïc Mast va pas nous faire "Le complexe du kangourou" ? Comment savoir ? C'est imprèvisible! Et puis qu'est-ce que c'est au fait que ce "Complexe du kangourou" ? Roland Giraud excelle dans ce type de comèdie dans un rôle qui lui va à merveille! Certes, ce n'est pas un chef d'oeuvre du cinèma français mais pour son premier long-mètrage, Pierre Jolivet signe un film amusant sur la paternitè! Clèmentine Cèlariè (qui sortait du succès "37°2") et Zabou apportent tout leur charme à une comèdie de moeurs des 80's qui passe encore bien la barre malgrè ses 30 annèes au compteur! A la base, ce film de 86 devait être un drame noir et triste, à l'èpoque où Jolivet avait ècrit le sujet! Ce dernier dècide finalement d'en faire une comèdie! De ce drame rèaliste, nous sommes arrivès à une vraie comèdie française avec des comèdiens sympathiques où l'on passe d'un dècor à l'autre! Oui, bon d'accord et finalement soyons clair, qu'est-ce que c'est que "Le complexe du kangourou" ??? En fait, les kangourous mâles n'ont pas de poche comme les femelles! Du coup, par rapport au titre du film, les kangourous mâles n'ont pas de poche pour porter le bèbè donc ils ont un complexe par rapport à ça...
J'en gardais un souvenir charmant : comme quoi, revoir les films n'a pas toujours du bon. Pierre Jolivet n'a jamais été un monstre niveau technique (même si cela s'est nettement amélioré, depuis), mais ici, c'est particulièrement criant : celui-ci a beau essayer de mettre plein de vie et d'allant, cela ne ressemble pas à grand-chose. C'est très écrit mais presque trop, on sent bien que le réalisateur essaie d'instaurer un rythme très écrit et des répliques à la mitraillette mais ça ne prend pas vraiment, pas plus que l'humour, d'ailleurs (à quelques exceptions près). Toutefois, le sujet, la volonté d'éviter les clichés ou les personnages stéréotypés, prévisibles, manichéens, est palpable et agréable, d'autant que le trio Roland Giraud - Clémentine Célarié - Zabou fonctionne pas mal, bien que la deuxième (quelle beauté exceptionnelle, quand même!) éclipse en partie la troisième. Et Jolivet sait offrir quelques jolis moments, des échanges vraiment justes à plusieurs reprises, le dénouement malicieux et plutôt inattendu venant confirmer cette impression. Pas du grand cinéma, loin de là, mais des débuts sympas, poussifs, certes, mais sympas.
Pierre Jolivet met en scène le portrait d'un sympathique trentenaire qui, atteint des oreillons et apprenant qu'il n'aura pas d'enfants, est dès lors obsédé par le désir de paternité. Loïc, c'est un peu le portrait d'un grand enfant qui, longtemps, n'a pas voulu grandir ni prendre ses responsabilités. Roland Giraud est ce célibataire qui a bien du mal à satisfaire son entourage, les femmes de sa vie, l'ancienne et l'actuelle, comme ceux qui entreprennent de pousser l'artiste-peintre à prendre son envol. Entre fantaisie et psychologie, la comédie de Pierre Jolivet exprime des idées justes et construit un personnnage cohérent. Mais "Le complexe du kangourou" est aussi une comédie qui a passé de mode, me semble-t-il. C'est en tout comme cela que je m'explique le relatif désintérêt que procurent les tergiversations sentimentales de Loïc, en dehors des ressorts de la comédie. Le propos et la forme du film de Jolivet me semblent aujourd'hui banals et attachés à des préoccupations anecdotiques et désuètes.
J'avais visionné ce film un peu par hasard à l'époque mais j'avais été franchement surpris par la tendresse qui s'en dégageait. L'interprétation de Roland Giraud est crédible à souhait et l'histoire, plutôt sympa.
Une petite surprise douce-amer bien agréable à regarder !