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Hervé L
77 abonnés
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2,0
Publiée le 30 novembre 2017
Un film désabusé cynique sans espoir qui fait l apologie de la violence et de l argent sale mal employé mal gagné et mal dépensé Des américains des voyous qui méprisent toutes les valeurs et qui finiront pas se détruire sous un amoncellement de cadavres Une société vide sans âme inhumaine qui laisse un (de)goût amer
Un western d'une violence extrême, pas toujours crédible mais porté par un souffle puissant. Cette quête en forme de road-trip nous fait voyager et passer de crimes en crimes, jusqu'à l'apothéose.
Un western moderne où les chevrolets ont remplacé les chevaux. Un voyage en amoureux qui se termine en bain de sang. La violence et le désespoir dominent, mais des échappées lumineuses apportent un peu de lumière. Un grand film.
Les déconvenues survenues à l'occasion du tournage de "Pat Garrett et Billy the kid" ont définitivement fâché Sam Peckinpah avec Hollywood. Le film a été gravement mutilé, remonté pour plus de compréhension en dépit des souhaits de l'auteur et enfin sabordé lors de sa distribution par la MGM. Sur neuf films réalisés en treize ans, les démêlés de "Bloody Sam" avec les producteurs se sont accumulés et ce dès "Major Dundee" en 1965 que seul le soutien inconditionnel de Charlton Heston avait empêché de capoter. Peckinpah qui est allé avec "Pat Garrett et Billy the Kid" au bout de la déstructuration des codes du western ne reviendra plus au genre. Durant cette période tout à la fois créative et chaotique, l'intempérance du réalisateur s'est considérablement aggravée. C'est donc un homme passablement usé qui aborde l'année 1973. Toujours soucieux néanmoins de poursuivre son œuvre, il retravaille une idée de Frank Kowalski qui lui avait été proposée quatre ans plus tôt pendant le tournage d' "Un nommé Cable Hogue". Une fois le travail achevé en compagnie de Gordon Dawson, son fidèle réalisateur de seconde équipe, il le propose à Martin Baum qui obtient le financement auprès de la United Artists. Peckinpah décide d'aller tourner au Mexique pour se reposer d'une Amérique toujours en guerre au Vietnam et qui vient de voter pour Richard Nixon qu'il exècre. Dans un pays qu'il aime (sa femme Begonia Palacios est mexicaine), entouré de son équipe technique habituelle et de quelques-uns de ses acteurs favoris (Warren Oates, Kris Kristofferson, Emilio Fernandez, Jorge Russek) qui se mêlent au casting mexicain, Peckinpah vivra un de ses tournages les plus sereins. Ce qui lui fera dire : "J'ai fait Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia comme je le voulais. Bon ou mauvais, apprécié ou pas, c'est mon film". Réflexion lourde de sens quand on sait le prix que le réalisateur accordait à sa liberté de création. Pour le rôle principal, Peckinpah pense tout d'abord à Peter Falk un de ses amis avec lequel il souhaite travailler depuis longtemps mais celui-ci est pris par le tournage de la série Columbo. C'est ensuite James Coburn fidèle compagnon de route qui est envisagé. Au final c'est Warren Oates qui avait déjà figuré dans trois films de Peckinpah qui décroche le rôle. Pour le personnage féminin, c'est Isela Vega star montante du cinéma mexicain, compagne de Jorge Russek, qui tente de franchir une marche en jouant sous la direction d'un réalisateur américain reconnu. Cet intermède salvateur n'amadoue pas pour autant Peckinpah qui utilise le scénario comme une véritable métaphore de sa propre histoire avec Hollywood. Bennie (Warren Oates) est un de ses perdants comme souvent chez Peckinpah qui finissent pas se rebeller et donner par un geste sacrificiel un sens à leur vie. Alors qu'il est au piano dans un bar minable, occupé à distraire le touriste, il apprend après avoir discuté avec deux gringos mal embouchés que son rival amoureux, Alfredo Garcia, a sa tête mise à prix.spoiler: Ayant découvert quelques temps auparavant par sa maitresse Ileta (Isela ega) que ledit Alfredo est en réalité mort dans un accident de la route après avoir passé trois jours avec elle, l'idée germe très vite dans sa tête que la prime sera facilement gagnée une fois la sépulture retrouvée . Se met alors en place un drôle de road movie scindé en deux parties bien distinctes. Entamé dans l'allégresse avec la perspective d'un gain facile offert par la mort bienvenue de son rival et prometteur d'un avenir plus rose pour Bennie et sa compagne, il se poursuit dans la fureur quand les choses vont déraper crescendo au gré de ses rencontres avec un duo de motards sadiques (une participation amicale de Kris Kristofferson), les membres de la famille d'Alfredo Garcia ou encore les hommes de main d'El Jefe, le riche propriétaire terrien qui a exigé la tête de celui qui a engrossé sa fille. D'abord simplement vénal, Bennie va prendre brutalement conscience de sa misérable condition et des bassesses que les gens de pouvoir l'ont contraint d'accepter depuis toujours. Après une scène quasi dantesque sur la tombe profanée d'Alfredo Garcia, ce n'est plus le même homme qui va agir et décider de remonter jusqu'à la source du contrat pour réclamer violemment l'addition. Par translation, ce parcours ressemble beaucoup à celui de Peckinpah empêtré dans les méandres de la production hollywoodienne faite de chausse-trappes et de coups fourrés qui le détournent de son art et l'amènent presque exsangue jusqu'à ce tournage en dehors du pays qui l'a vu naître et qui croit-il, le renie. Très en colère, il en profite pour régler son compte à toutes les institutions, notamment religieuses, à coup de comportements sacrilèges de ses personnages. Mais c'est l'emprise dominatrice de l'oncle Sam sur son cousin mexicain qui est le plus souvent dénoncée en filigrane. L'attitude des deux tueurs à gages interprétés par Gig Young et Robert Webber dans le bar où travaille Bennie en étant l'exemple le plus explicite. Débutant par l'image élégiaque et innocente d'une jeune fille au bord d'un étang selon un procédé souvent utilisé par le réalisateur, le film qui décrit une boucle narrative comme dans "Pat Garrett et Billy the kid" (selon le montage initial voulu par Peckinpah), se termine par le canon d'un pistolet braqué sur le spectateur, signe d'une colère jamais retombée chez celui que ses amis surnommaient Bloody Sam. Fortement réhabilité depuis sa sortie qui fut un échec, "Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia" est aujourd'hui considéré par beaucoup comme son travail le plus accompli devant des films comme "Les chiens de paille" (1971) ou "La Horde sauvage" (1969) plus réputés. Difficile de se prononcer tant les films de Peckinpah charrient tous la même désespérance devant l'horizon de plus en plus étroit que le progrès laisse entrevoir à l'homme, victime de sa vitalité morbide. Son film le plus personnel à coup sûr mais aussi le plus désespéré qui offre à Warren Oates sans doute agité par les mêmes démons que Peckinpah - il mourra deux ans avant lui et au même âge - le rôle de sa vie.
La lente et éprouvante dérive funèbre d'un homme qui marche vers sa propre fin. Est-ce par dépit ou par dégoût ? On ne le saura jamais puisque l'on est condamné à être témoin extérieur de sa chute, à en subir le vide existentiel sans en éprouver la vibration intérieure. Dans un geste radical, Peckinpah nous refuse l'accès à son film : raideur narrative, laideur visuelle, comédiens empesés, rien ne nous est épargné. A cela s'ajoute une complaisance pour le glauque (la séquence des bikers violeurs) et une parodie du style flamboyant du cinéaste (les ralentis dévitalisés). Seule piste à laquelle s'accrocher : le rapport au double - Bennie prend en effet peu à peu la place d'Alfredo Garcia (il récupère sa copine et le venge finalement). Mais cette piste est trop grossièrement abordée pour faite décoller un film qui s'enlise dans sa propre morbidité. Et qui ressemble étrangement à un suicide artistique.
Je gardais un bon souvenir de ce long-métrage de Peckinpah, dont le titre m'avait jadis fortement attiré. Force est de reconnaître, qu'aujourd'hui, le charme n'opère plus. Le canevas aurait pu être passionnant, reprenant le thème de la fuite d'un couple comme dans "Le Guet-apens", mais Warren Oates, même dans son meilleur rôle, n'est pas Steve McQueen et son absence de charisme rend rapidement le film pénible à suivre. Les scènes où il est confronté à sa compagne, notamment, manquent cruellement d'intérêt, mises en scène - qui plus est - avec un lyrisme lourdingue. Tout n'est pourtant pas mauvais : les scènes de violence sont souvent extraordinaires, filmées comme un ballet et, en cela, cette œuvre s'inscrit logiquement dans la filmographie de l'auteur de "Major Dundee".
Au Mexique, dans une hacienda, celui que l'on nomme El Jeffe, veut absolument qu'on lui amène le type qui a mis sa fille en cloque. Contre une forte récompense, cela va de soi. Une récompense qui va attirer de nombreux « volontaires » y compris Bennie, un minable pianiste de bar. Depuis que je m'intéresse au cinéma, je crois bien n'avoir jamais vu un film portant aussi bien son nom que celui-ci. « Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia » : tout est dit. Car c'est bien cette tête qui va être l'objet de toutes les convoitises. Réalisé par Sam Peckinpah, ce film prend donc place dans un Mexique pauvre, pourri et aride. L'intrigue met quand même beaucoup de temps à se mettre en place. Ce qui fait que la première heure comporte pas mal de passages qui s'étirent en longueur et est donc assez ennuyeuse. Avec cependant une scène un peu étrange se déroulant dans un champ sur le bord d'un chemin avec deux hommes qui déboulent de nulle part. Cependant, après cette entrée en matière un peu laborieuse (qui dure donc 1h comme je l'ai dit un peu avant), à partir de la seconde séquence se déroulant dans le cimetière, le film prend une tournure complètement différente, prend une tout autre dimension. L'ensemble devient extrêmement sale, malsain et violent. Le film adopte un ton qui peut être fortement déplaisant pour celles et ceux qui ne sont pas habitués à regarder ce genre de choses. Et comme on est chez Sam Peckinpah, l'accent est bien évidemment mis sur la violence et les fusillades sanglantes. Et comme on est chez Sam Peckinpah, toute cette histoire, finalement très sordide ne peut s'achever que de la pire des façons. Tout cela porté par un Warren Oates au top du top, qui s'implique au maximum et qui parvient à rendre son personnage attachant, même si l'on sait très bien que celui-ci est peu recommandable. Un film convenable, qui doit beaucoup à son acteur principal et donc à cette seconde partie qui ne manquera pas de « choquer » les esprits sensibles.
Je crois que je n'ai vu que deux films de Peckinpah... Et ça date... Et j'avais pas forcément adoré, surtout la Horde Sauvage où je m'étais un peu emmerdé, ça mériterait un revisionnage, mais reste malgré tout bien gravé dans ma mémoire... ça attendra encore 10 ans.
J'aime beaucoup la façon dont commence Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia. C'est sec, dur, on est directement plongé dans le bain. Je m'attendais à voir un film un peu comme dans Point Blank, un personnage qui catalyse la violence, quelque chose d'un peu cynique, mais d'assez jouissif. Et en fait pas vraiment... C'est un film effectivement cynique, désabusé, avec un personnage qui catalyse la violence, mais ce n'est pas jouissif. Alors je ne suis toujours pas un grand fan des ralentis de Peckinpah (alors que je les adore chez Woo...) ils ont peut-être un peu mal vieilli, je trouve ça assez classe, mais ça ne m'emporte pas totalement, mais ce n'est pas la raison pour laquelle le film n'est pas jouissif.
Le film n'est pas jouissif car il est désabusé... Totalement... Alors je ne veux pas révéler l'intrigue mais la façon dont est construite le film fait absolument tout pour enlever tout espoir possible, pour montrer le monde tel qu'il est, sans espoir, sans but, vain.
Et c'est très bien fait. Parce que quoiqu'il arrive ça ne peut pas bien finir, le but même de rapporter la tête d'Alfredo Garcia n'a pas de sens... Surtout après l'événement majeur au milieu du film.
Au début lorsqu'on a ces errances avec la copine façon road movie du Nouvel Hollywood, j'étais un peu dubitatif, où était le mec charismatique qu'on avait juste avant ? Mais ça a un sens, sens qui est retrouvé en même temps qu'Alfredo Garcia. Et là tu comprends le sens du film... Enfin ce qu'il veut dire... et quel sera son ton jusqu'à la fin... Et surtout pourquoi on avait ces séquences presque oniriques (je dis presque parce qu'on a l'intervention de Kris Kristofferson), il y a un décalage total.
J'aime beaucoup également le face à face final et tout ce que ça dit sur le personnage du type qui demande la tête d'Alfredo Garcia et sur ce que ça dit de manière générale sur les puissants, ceux qui commandent, ceux qui ne veulent pas se salir les mains car ils ont de l'argent pour payer...
En fait j'ai trouvé le film vraiment brillant, se tenant de bout en bout, avec une grande cohérence et un propos à toute épreuve. Quelque part je ne crois pas avoir vu de film aussi désabusé depuis que j'ai vu The Long Goodbye. En gros c'était vraiment très bien, avec des purs moments virtuoses... Toute la séquence dans le cimetière par exemple...
Et ça tombe bien je me suis procuré quelques Peckinpah justement ces derniers jours, je vais pouvoir les enchaîner pour continuer sur ma lancée.
Mais qui est donc Alfredo Garcia ? Juste un gars qui a osé mettre enceinte la fille d'El Jefe, un riche et puissant propriétaire mexicain. Sa tête est alors mise à prix, ce qui va attirer de nombreux mercenaires, opportunistes ou autres tueurs.
Peckinpah s'arrête sur l'un d'eux, Benny, minable pianiste qui souhaite enfin sortir de la misère grâce à la prime et par chance, sa femme connaît Alfredo Garcia et sait comment le trouver. À partir de là, le metteur en scène de The Getaway nous immerge au fin fond du Mexique et nous entraine au coeur de la quête morbide de Benny où l'on naviguera entre crasse, violence, alcool, viol (ou du moins tentative), poussière et cadavre.
Il met en place une atmosphère de plus en plus désenchantée et violente, sans oublier une petite touche de romantisme au coeur même de la crasse et du sang. Il montre l'humain dans ce qui a de plus abject, tant El Jefe que les autres, il n'y a pas vraiment de "bons" dans le monde qu'il décrit, un monde où la violence est le premier moyen pour régler les problèmes. Il dresse une galerie de personnages où leur destin semble jouer d'avance dès qu'il se mêle, de près ou de loin, à l'affaire Alfredo Garcia, une galerie tout le long intéressante où chacun apporte sa pierre à l'oeuvre, qu'importe leur temps de présence à l'écran.
Il exploite à merveille le cadre de ce Mexique torride et poussiéreux, faisant de son odyssée sanglante un western moderne et désenchanté. Il gère son récit avec brio, celui-ci est assez simple, sans détours inutiles et met parfaitement en valeur la vision de l'humain par Peckinpah. Il n'oublie pas d'y instaurer une tension constante et un sentiment de morts planant tout le long, rendant plusieurs séquences mémorables. Warren Oates est au sommet de son art, on finit par s'y attacher et il nous entraine avec lui au plus profond de l'enfer mexicain, là où tout espoir semble vain et où il est impossible d'y voir la lumière.
C'est au beau milieu de l'enfer poussiéreux et violent du Mexique que Sam Peckinpah nous immerge pour nous faire suivre une odyssée crade, morbide et romantique, le tout parfaitement ficelé et emmené par un grand Warren Oates (merci à Djee et Ze Big pour la découverte il y a fort longtemps et la mise en priorité récemment).
Que pourrais-je ajouter de plus? Oui, il s'agit là encore d'un chef d'oeuvre signé du regretté Sam, Bloody Sam, ce cinéaste qui décrivait si bien la violence cataclysmique pouvant s'emparer de l'homme. Il a cherché tout au long de sa carrière de cinéaste à faire en sorte à ce que le spectateur la ressente de la manière la plus profonde, la plus viscérale, la plus terrible possible. J'ajouterai que, sur le fond, ses propos extrêmement pessimistes sur l'humain en général rejoignaient ceux de Jean-Pierre Melville. Lui aussi un maître dans l'art de décrire les voyages sans retour, les longs cheminements vers la mort, ces parcours crépusculaires d'hommes confrontés à l'inéluctable. Il n'y a que sur un plan purement formel que les deux metteurs en scène divergeaient. D'ailleurs à ce titre, l'homme au Stetson de la rue Jenner - Melville - ne pensait pas le plus grand bien de la Horde Sauvage...ll n'existe malheureusement plus de cinéastes leur ressemblant, des nihilistes se démarquant du formatage imposé par ces producteurs à l'œil uniquement vissé sur le box office, les stratégies marketing et totalement insensibles à l'art strictement personnel.
J'ai vu un film... qui délivre un niveau de violence, d'érotisme et de puissance d'une intensité rarement rencontrée auparavant... Cette odyssée violente met au prise un homme avec son destin, destin qu'il provoque, destin qu'il recherche... Et viva la muerta !!! Cette histoire est vraiment puissante, et les personnages qui croisent la route de Warren Oates sont très hauts en couleurs... Et certains en noirceurs... Ce film de Sam Peckinpah est vraiment incroyable. On est happé par un tourbillon de violence, portée par des personnages complexes et troublés. Ce western moderne, road-movie par excellence, nous fait pénétrer l'âme asséchée du Mexique, avec des vagues de haine et rage... avec des scènes de fusillades particulièrement réussies, et la marque de fabrique de son réalisateur qui place des ralentis cadrés de près au moment de la chute des corps.. Et malgré les qualités de la réalisation, ce film propose un certain nombre de faux-rythmes, qui bien loin de desservir le film lui apporte une patte particulière...
Violent, macabre mais jouissif malgré deux ou trois longueurs. Comme toujours chez Peckinpah les principes religieux en prennent pour leur drague (on condamne l'adultère, on pleure au baptême, mais on se rend responsable d'un massacre). Cette prise de conscience brutale d'un petit voyou entraîné dans une affaire qui le dépasse est traitée de main de maître et sans concession. Quant à Isela Vega, elle est sublime. On remarquera la scène du viol plus explicite encore que dans les chiens de paille, car ce n'est évidemment pas le viol que Peckinpah banalise, mais le sexe.
L'histoire ne va pas chercher bien loin,puisqu'elle ne va pas plus loin que le titre du film. Maintenant Peckinpah ne nous entraine pas simplement sur cette histoire de tête à remmener. Il agrémente tout ça avec les liens entre les personnages,notamment avec une romance qui aurait méritée d’être plus courte. D'une maniéré général c'est le ton du film est bancal,trop lent et les nouveaux personnages et les situations arrivent comme une perruque sur la soupe. La violence des armes à feu reste d'une efficacité rarement égalé au cinéma.
Bien que l’histoire se déroule dans les années 70, l’ambiance générale et les codes scénaristiques d’Apportez-moi la tête d’Alfredo Garcia sont typiquement ceux d’un western, genre sur lequel Sam Peckinpah a déjà su poser sa patte grâce à l’inimitable La horde sauvage. C’est davantage dans le domaine du road-movie que le réalisateur a cette fois semblé voulu exposer son talent pour magnifier la violence. La chasse à l’homme engagé par le personnage de Bennie incarné par Warren Oates (qui y trouve sûrement le meilleur rôle de sa carrière) et sa relation tumultueuse avec Elita parviennent à apporter son lot de noirceur dans laquelle on reconnait bien le style de Peckinpah. Le rythme en moins. C’est là tout le problème de ce film, car si ses autres réalisations alternaient entre des passages à vides et des explosions de violence qui en devenaient plus intenses encore, ici Peckinpah a bâti sa mise en scène sur une longue attente avant l’action qui ne démarrera que dans le dernier acte. Donc, aussi explosive que puisse être la conclusion, Apportez-moi la tête d’Alfredo Garcia est, malgré ses qualités esthétiques et ses scènes chocs, l’un des films les moins enthousiasmants de son auteur.