Après mon cycle western post-estival (« Winchester 73 », « La flèche brisée », « L’homme qui n’a pas d’étoile », « La prisonnière du désert », « Règlement de compte à O.K. Corral », « Seuls sont les indomptés », « Et pour quelques dollars de plus », « 7 secondes en enfer » et « Tombstone ») et mon polar de rentrée septembre (« La french », passé sur France 3 dernièrement et découvert par la même occasion), voici que je me penche sur « Le cri de la liberté », film méconnu du grand public.
« Les hommes noirs sont bruns de peau. La couleur des hommes blancs est rose. » (Steve Biko)
Pour son septième long-métrage en tant que réalisateur, Richard Attenborough, adaptant les deux romans du journaliste Donald Woods (« Biko » et « Asking for trouble »), livre un réquisitoire pour la liberté.
Synopsis : 1975, Afrique du Sud. Le journaliste Donald Woods fait la rencontre de Steve Biko, leader du mouvement « Conscience noire », durant un reportage. Une amitié naît et Woods va s’apercevoir que la police violente la communauté noire à laquelle appartient Biko. Le journaliste va ainsi s’engager dans la lutte anti-apartheid… .
Sur un scénario qui tient en haleine (car maîtrisé de main de maître : merci John Briley !- auteur de « La grande menace » (de Jack Gold) et « Gandhi ») et une ambiance sud-africaine pesante (une photographie lumineuse (le chef opérateur n’est autre que Ronnie Taylor, déjà présent sur « Gandhi » et « Champions » -de John Irvin-, qui a été cadreur à ses débuts sur « Le grand sommeil » !) mettant en avant les couleurs moites des favelas et de la chaleur sud-africaine ; ainsi qu’une bande-son colorée quasi inexistante), Richard Attenborough mitonne un biopic dramatique (car centré sur ses personnages) porté par une intensité de tous les instants, la vie de Steve Biko (Denzel Washington, formidable de sobriété, est ainsi nommé pour la première fois de sa carrière à un Oscar, celui du meilleur second rôle) servant la deuxième partie de l’histoire pour laquelle Sir Attenborough tient particulièrement à cœur. En cela, Kevin Kline (le partenaire de Jamie Lee Curtis dans « Un poisson nommé Wanda »), qui joue le défenseur des libertés (Woods) sur un ton dramatiquement intense et tout en douceur, nous maintient sur le qui-vive grâce à son interprétation qui nous captive et par le rythme qu’impose le metteur en scène de « Un pont trop loin » pour savoir si Woods va s’en sortir et ainsi publier le livre pour délivrer Steve Biko du travail qu’il a mené toute sa vie : la défense de la liberté. Le final en est d’autant plus renversant.
Avec également Julian Glover, une figure incontournable des 80’s : « Star wars, l’empire contre-attaque », « Rien que pour vos yeux », « Indiana Jones et la dernière croisade »… .
Pour résumé, « Cry freedom »(1988), portrait de l’anticonformiste Steve Biko et brûlot contre l’Apartheid en Afrique du Sud, est un divertissement de haute qualité qui n’évite pas un certain académisme de la part du dinosaure Attenborough à la mise en scène. Dommage, mais je m’en suis très agréablement contenté.
3 étoiles sur 4.
Spectateurs, hissons le drapeau blanc !