Mouais, bon, un film d’animation dont j’avais beaucoup entendu parler, je ne l’avais jamais visionné, et l’impression que j’ai c’est celle d’un métrage qui se laisse voir, mais sans plus ! En tout cas on est à des années lumières d’un chef-d’œuvre !
Du côté des bons points, je retiendrai de jolies couleurs, et une certaine finesse de détails. Le métrage est en effet coloré, et son esthétique séduit dès les premières images, avec un trait délicat appréciable.
On peut aussi mettre dans les bons points une belle bande son, qui apporte de la poésie au film et surligne efficacement les moments dramatiques qui se passent à l’écran.
Enfin, en dépit de défauts sur lesquels je reviendrai, l’histoire n’est pas exempte de qualité. Parmi elles je soulignerai certains personnages, notamment ces fameux « transformés », sous-utilisés à mon sens, l’origine du mal dans le film, et l’onirisme qui se dégage de façon générale. On est dans un monde irréel qui s’assume pleinement, avec des passages qui tirent ouvertement vers le conte, tandis que d’autres s’ancrent vraiment dans la SF pure et dure. Laloux signe un métrage avec une certaine intelligence, plusieurs niveaux de lecture, et c’est un bon point.
Maintenant il s’agit de passer aux choses qui fâchent. C’est-à-dire d’abord l’animation. Elle est réellement vieillotte et très molle. Je ne sais pas si c’est une question de budget, mais l’animation a très peu de fluidité, et ce défaut qui rappelle ces vieux mangas foireux des années 80 tranche avec l’esthétique plutôt réussie du film.
Autre souci, le doublage ! Je ne sais pas si c’est voulu, mais j’ai eu l’impression que les doubleurs ne cherchaient jamais à donner la moindre intonation tranchante à leurs personnages ! Ils parlent toujours posément, avec une voix neutre, même confrontés à des événements graves, je n’ai pas compris ce choix qui s’avère, sur la longueur, un peu assommant.
Enfin l’histoire a aussi des défauts. Outre une conclusion abrupte, et je rejoins l’avis d’autres critiques, Gandahar est un film trop embrouillé, dont on ne comprend pas toujours les tenants et les aboutissants de l’intrigue. Peut-être avoir lu le livre comble les trous, mais je suis resté assez dubitatif lors de plusieurs passages, la durée d’1 heure 15 m’ayant paru trop faible pour un métrage de ce genre, ambitieux, et je ne doute pas qu’il y a des ellipses nombreuses, seulement ici elles gênent la compréhension (qui est ce Sylvain, pourquoi a-t-il un statut si particulier ?...) et fait que des éléments intéressants (les transformés) sont trop passés sous silence.
En conclusion Gandahar est un film très inégal, qui sans me déplaire franchement a été loin d’être la claque que j’espérai, alors même que du titre à la jaquette tout pouvait laisser espérer un grand voyage onirique et fantastique dans un univers SF original. Une tentative sympathique, mais mineure. 2.5