Bon, je ne vais pas vous le cacher, Chasseurs de dragon m’a davantage déçu que plu. C’est dommage, car je voulais bien lui donner sa chance, mais là, c’est quand même trop juste.
L’univers est sympa c’est vrai, avec un graphisme soigné, des idées intéressantes, et cela avec des moyens limités, et puis il y a aussi une bande son agréable, avec quelques très beaux passages. Malheureusement, ceux-ci sont rares, trop rares en fait, pour vraiment donner tout son sel à ce film d’animation qui, pour le reste, semble avoir oublié des pièces en route.
Le scénario est en effet tout à fait faiblard. L’histoire est d’une totale linéarité, et entre le début du film et la fin on a l’impression d’avoir juste du remplissage, avec toujours ce côté un peu gênant dans le cinéma d’animation qui consiste plus en une démonstration technique qu’autre chose. Le souci c’est que le film a une trame pour tenir 10 minutes grand max, et donc pour atteindre péniblement 1 heure 20 il faut mettre des dialogues, des scènes d’action qui sorte d’on ne sait pas où, et des séquences parfois limites pénibles. Le métrage n’hésite pas dans quelque cas à virer dans l’hystérie, et autant le dire de suite, au cinéma ça devait déglinguer les oreilles ! D’autant que je n’ai pas bien compris ces scènes que chacun pourra retrouver aisément dans le métrage.
Je dois dire aussi que les personnages ne m’ont pas enthousiasmé. On sent que le film essaye de les rendre un peu plus « complexes », plus « adultes », ne serait-ce que par les dialogues par exemple, mais ce n’est pas une grande réussite. La petite fille a une présence presque inutile, l’espèce de lapin aurait pu participer de gags beaucoup plus nombreux, et il ne reste finalement que les deux héros pour assurer un peu de présence. Je regrette d’ailleurs le manque d’humour du film, qui peine à enchainer deux gags ou deux répliques drôles. Le film se veut aussi un peu plus sérieux, mais vu qu’il ne l’est pas complètement non plus, on reste sur sa faim dans les deux cas de figure.
Chasseurs de dragon est donc un univers original, et une assez belle réussite visuelle pour son budget. Mais on se rend compte que sur le fond il y a encore beaucoup à faire, et j’ai eu ce sentiment pénible d’assister davantage à une démonstration technique, sorte de passeport pour l’Amérique, que d’assister à un vrai film d’animation pensé comme un objet artistique complet. 2