Difficile de critiquer, difficile de noter de film tant il sort de l'ordinaire. La séquence d'ouverture donne le ton, avec cet homme se sentant oprimé, s'évadant de sa condition, tout en étant retenu. Belle allégorie de la condition du réalisateur sans cesse obliger de répondre de ses actes aux producteurs. Producteurs qui pourtant ne savent rien ("Je suis producteur, je ne sais rien"). Allégorie qui trouvera sa réponse qu'en fin de film, lorsque notre protagoniste principal va comprendre que le rôle du producteur est également de perdre de l'argent, de prendre un risque... Mais 8 1/2, c'est plus que cela. Federico Fellini nous livre avec ce véritable méta film (film dans le film, film qui parle du cinéma, à l'instar de Singin' in the rain, Living Oblivion ou encore Epidemic), une oeuvre multiple, quelque chose de tout à fait artistique qui ne doit pas se regarder comme nous regarderions une superproduction. L'histoire n'est pas aisée à saisir. La constante alternance entre rêve et temps présent, entre fantasme et réalité, vient perturber le spectateur qui doit alors rester particulièrement concentrer pour tout saisir, et surout pour tout apprécier. Mais où ce film nous porte t-il ? Il nous plonge dans l'esprit de ce réalisateur. Fellini ne prend pas position par rapport à lui, il ne nous le décrit pas comme un ange de lumière, bien au contraire. Il s'agit d'un homme avec ses qualités, certes, mais aussi ses défauts, entre autres celui d'être un véritable coureur de jupons, profitant de sa stature de réalisateur pour assouvir ses désirs. Mais il est également un homme rongé par ses fantasmes et ses souvenirs. La femme y est omniprésente, que ce soit sous les traits de sa mère, que ce soit sous les traits de cette prostitué lui faisant découvrir les charmes féminins lors de son passage en penssinat, que ce soit sa femme ou ses maitresses. Il y a bien des choses à dire sur ce film, et une critique ici est bien trop courte. 8 1/2 est un film à voir pour tous cinéphiles