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Noise&sound
88 critiques
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3,5
Publiée le 5 juin 2024
Comme souvent avec Almodovar le film débute très fort. Environ 40mn de grand cinéma. Scène d’ouverture, belle et difficile relation amoureuse avec Juan et surtout la scène d’amour physique avec Banderas. En 1987, en Espagne et même partout dans le monde, ça provoque des réactions. Et puis le film perd doucement de sa force pour trouver une fin qui semble n’intéresser personne. Une des faiblesses récurrentes d’Almodovar… une explosion incroyable en début de film, un récit et… une fin qui n’existe que parce qu’il faut bien une fin… Almodovar donne souvent l’impression que la fin ne l’intéresse pas. Car c’est bien « dire » qui lui est nécessaire. Et à ce besoin, souhaitons, qu’il n’en trouve pas la fin. Alors, oui, son cinéma est un peu obsessionnel : homosexualité, transexualité, sexualité, amour, passion, religion, absence paternelle, drogue, pédérastie, une pointe de SM. Il faut vivre et c’est pas toujours facile. Up and down. Et nous on le prend tel qu’il est, au firmament et parfois en série Z.
Pas le meilleur Almodovar, malgré de grandes qualités qu'on retrouve dans tous ses films : belles images, bonne bande-son, et surtout des personnages excessifs mais forts et avec de la vérité, qui permettent ensemble aux spectateurs d'adhérer à des histoires invraisemblables. La loi du désir est malheureusement, et malgré des scènes marquantes (spoiler: l'étrange tournage de la première scène, la lettre que Pablo écrit pour lui à la place de Juan, la scène finale kitschissime avec l'autel ), un peu "too much" pour moi, et frise presque le ridicule (avec en particulier spoiler: le dialogue entre le frère et la soeur à l'hôpital où l'on apprend que cette dernière a changé de sexe adolescente pour se mettre en ménage avec son père ). Bref, de la force mais pas complètement abouti selon moi !
Pedro Almodovar se lance ici dans un film assez révolutionnaire pour l'époque, en effet il montre volontairement à l'écran les corps de deux hommes qui s'entrelacent et s'embrassent. Pour 2022, rien de choquant c'est assez classique mais pour 1988 c'est pour le moins assez osé de la part du cinéaste espagnol. Ce manifeste pour l'homosexualité se transformera en sorte de thriller sur la fin du film, ce qui a, pour ma part, réussit à me remettre dans le film car l'ensemble commençait à réellement tourner en rond. Carmen Maura et Antonio Banderas sont encore les acteurs principaux et on ne s'en lasse pas. Une demi réussite dans le fond mais j'ai quand même bien ri à de nombreuses reprises. Pour finir, une scène m'a beaucoup marqué lorsque Carmen Maura se met sous un jet d'eau dans la rue car elle crève de chaud. Cette scène laisse transparaître une sensualité érotique très intense du plus bel effet.
Transgressif, sentimental avec des touches comiques, ce mélo gay avait l’ambition de me rallier à la critique générale qui a adoré ce film en le rangeant dans la case « chef d’œuvre ». Je n’ai pas trop adhéré, sans trop savoir pourquoi, peut-être justement parce que les personnages sont trop stéréotypés pour leur donner une âme qui aurait pu me toucher. Cette histoire m’a donné le sentiment d’être cruellement sans grand intérêt et mon attention n’a pas été soutenue au-delà de la première demi-heure. Dans le contexte de l’époque, cette subversivité filmée a dû créer un beau clivage en évoquant cette histoire d'amour tragique entre deux hommes. Pari de Pedro Almodovar surement réussi sur ce plan, pour le reste, pas de magie ni d’émotions particulières…
Ça commence très bien pour cette histoire d’amour jaloux sur fond de Movida madrilène. On retrouve beaucoup d’ingrédients de La Mauvaise éducation, mais avec plus de légèreté et de charme. Malheureusement, comme souvent, Almodovar est bon dans les prémices et ne sait plus où aller ensuite. En convoquant le film noir et le soap opera, son scénario part dans tous les sens et frôle le ridicule. A voir quand même pour l’atmosphère rétro et pour Carmen Maura, plus charismatique que jamais en actrice transgenre.
Antonio Banderas est surprenant et assez flippant en psychopathe amoureux. Pour l’époque c’est très nouveau de montrer l’homosexualité aussi naturellement, sans tabou. Les plans des corps entrelacés sont d’ailleurs magnifiques. L’histoire connaît pas mal de rebondissements et on reste assez captivé, malgré un petit coup de mou en milieu de film, juste avant les coups de téléphone à Juan puis à Antonio, qui font re-décoller l’intrigue.
Comment intégrer le sexe et le désir sans être dans la démesure ? Pedro Almodóvar répond à cette question subtilement mais non sans difficulté. À travers ce film dramatique, les personnages sont tournés au ridicule mais toute la finesse d'Almodóvar réside dans sa capacité à intégrer un côté tragique et sombre à l'ensemble de ces caractères.
En Espagne, l'homosexualité n'est plus considéré comme un délit depuis 1986 soit peu de temps avant le tournage de "La loi du désir". Pedro Almodovar profite de cette abrogation et du souffle libertaire provoqué par la transition démocratique succédant au régime répressif franquiste pour raconter une douloureuse romance triangulaire homosexuelle. Son cinéma y est décomplexé, subversif et provocateur. Pour une fois, les femmes ne sont pas au centre de l'oeuvre du cinéaste espagnol. Même sa muse, Carmen Maura, jour en réalité un transexuel, frère (à la naissance) du personnage principal. Pourtant, on ne peut se tromper sur l'identité du réalisateur. "La loi du désir" regroupe les ingrédients qui ont fait le succès d'Almodovar et qui permettent de le reconnaître. En effet, l'intrigue joue toujours sur des romances compliqués, ponctuées par des drames, et le visuel reste toujours aussi coloré. Du côté du casting, on revoit ses fidèles avec une préférence pour Antonio Banderas, effrayant dans ce rôle d'amant possessif. Un bon cru d'Almodovar même s'il a fait mieux par la suite.
Un des films qui abordent l'homosexualité le plus frontalement dans l’œuvre d'Almodovar (qui contient pourtant d’autres exemples bruts de décoffrage). Cela a nonobstant beaucoup vieilli, essentiellement sur le plan formel : il suffit de voir "Julieta" pour réaliser les progrès de l'auteur en tant que metteur en scène et directeur d'acteurs. Malgré un Eusebio Poncela remarquable de vérité, on peine à trouver chez Banderas ou Miguel Molina la même émotion. Carmen Maura fait, elle, de son mieux mais peine à imposer son personnage, dont le caractère équivoque sera beaucoup mieux dépeint dans "La mauvaise éducation". Reste l'évocation d'une époque, les années 80 et les débuts du sida, exercice dans lequel l'auteur de "Matador" a toujours excellé.
J'ai été déçu par ce film que j'ai trouvé peu abouti et brouillon. Qui plus est le personnage de Carmen Maura m'a insupporté et dès qu'elle arrivait je perdais le peu d'intérêt que je trouvais au scénario. La fin théâtrale ne m'a pas emballé & on se dit 'Tout ça pour ça !'.Almodovar m'a déjà nettement plus transporté.
Avec Almodovar il y a une foule de détails explicites qui éclairent tous ses films. La musique évidemment, la pièce de Cocteau et la chanson de Brel. Le désir ne se contrôle pas et le héros ne contrôle pas ses sentiments. Même s'il n'a pas la puissance formelle de ses films des années 2000, l'histoire de ces désirs est une belle histoire d'amour tragique
On ne sait jamais où Almodovar va nous embarquer. Ce film commence comme un drame sentimental sur fond d'homosexualité masculine et tourne en thriller sans que la narration en soit perturbée. Très coloré, très brillant, de très bons acteurs, de l'humour noir, de la passion et une scène inoubliable, celle ou Carmen Maura (qui avait 42 ans à l'époque) vêtue d'une robe orange super moulante se fait volontairement asperger par une lance à eau, la nuit en pleine rue, son corps mouillé dégage alors un érotisme tout à fait troublant..
Almodovar est flamboyant avec sa loi du désir. Tout y est très bien rendu, Carmen Maura et Antonio Banderas excellent. "Ne me quitte pas", interprétée par Maysa Matarazzo, est sublime.